Promis à un grand avenir dès l’âge de huit ans par son premier entraîneur, la débutante de La Clusaz Astrid Cheylus découvre brillamment le Freeride World Tour cet hiver. Portrait d’une skieuse polyvalente.
L’histoire ne dit pas si elle l’a lu dans une boule de cristal ou dans le vol des corbeaux, mais l’oracle “Cricket” Fabre avait tout vu avant tout le monde. Premier entraîneur d’Astrid Cheylus à Évolution 2 La Clusaz, le technicien avait fait cette prédiction à la jeune fille de huit ans. “Il a tout de suite cru en moi et m’a dit que j’allais devenir championne du monde…”
Une prophétie qui s’est réalisée en mars 2021 à Verbier (Suisse) lorsque la skieuse haut-savoyarde formée à l’école de gym a remporté l’or, à l’âge de 17 ans, dans la catégorie juniors. La validation d’un grand potentiel en constante progression depuis ses débuts en compétition à l’âge de dix ans, à Balme, sur le Freeski Tour.
Il faut dire que l’ancienne ouvreuse à Nendaz (Suisse), en attendant d’atteindre l’âge requis (14 ans) pour pouvoir accompagner son grand frère Edgar sur le Freeride World Tour Junior, a pris le temps de gravir toutes les marches vers la gloire. Troisième, deuxième, puis meilleure Française. Championne d’Europe puis championne du monde. La Cluse a tout coché avant de s’attaquer, avec détermination, au monde des adultes.
Dès son premier hiver sur le FWT Qualifier (2e échelon mondial), Astrid Cheylus débarque en Autriche pour la grande finale en tant que numéro 2 au classement général. “Les deux premières gagnaient leur place pour le Freeride World Tour. J’avais la pression, je suis tombée et j’ai fini 3e (derrière les Haut-Savoyardes Manon Loschi et Megane Betend).”
Une promotion reportée d’une année où l’étudiante à HEC Lausanne prendra sa revanche en terminant major de sa promotion neige avec deux victoires sur les trois finales, et décroche cet hiver un billet pour le circuit mondial de référence, à seulement 20 ans. Cerise sur le gâteau, elle remporte la deuxième étape à Kicking Horse (Canada).
Une sacrée réussite pour la skieuse accompagnée depuis ses 15 ans par une structure privée familiale et un préparateur physique (Cédric Bernard) pour l’aider à atteindre le plus haut niveau. “Depuis deux ans, je donne tout”, mentionne l’une des protégées de l’agent annécien Aïssam Dabbaoui, venue au yoga l’année dernière puis à la préparation mentale à la rentrée.
Un travail de fond peaufiné entre Lausanne (Antoine Borgeaud) et Hossegor (Kéo structure) où vivent ses grands-parents. L’un des paradis de la glisse où elle passe tous ses étés depuis sa naissance sur sa planche de surf ou de kitesurf, discipline qu’elle a pratiquée l’été dernier au Maroc pour la première fois en Coupe du monde sur le GKA Kite World Tour. Elle fera quelques apparitions sur ce circuit privé après la fin de sa saison hivernale. “Je passe quatre mois dans l’eau chaque année. J’en ai besoin, cela fait partie de mon équilibre.”
Pour l’aider à devenir peut-être championne du monde dans le futur… adultes ? D’après l’oracle “Cricket” Fabre, c’est déjà écrit.
Les enjeux de Georgia
Après Verbier (Suisse) et Kicking Horse (Canada), le Freeride World Tour se dirige ce jeudi vers la Géorgie pour la dernière étape avant les finales de Fieberbrunn (Autriche, 12-18 mars) et Verbier (Suisse, 23-31 mars).
Au classement général, les Haut-Savoyards se distinguent avec Manon Loschi (1ère), Astrid Cheylus (2e) et Oscar Mandin (7e) en ski, ainsi qu’Anna Martinez (1ère) et Estelle Rizzolio (2e) en snowboard.
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