Saint-Louis, 1er mars (APS) – En collaboration avec le procureur de la République, toutes les mesures nécessaires sont prises pour faire la lumière sur l’accident de la pirogue transportant des migrants au large de Saint-Louis (nord) survenu mercredi, a assuré le Premier ministre Amadou Bâ.
“J’ai eu des échanges avec le procureur de la République. Toutes les démarches sont en cours pour faire la lumière sur cet événement et pour remonter les filières. L’État reste fermement engagé à lutter contre ce fléau en mettant en œuvre, renforçant et accélérant les politiques en cours contre l’émigration irrégulière”, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Amadou Bâ s’exprimait lors d’une visite à Saint-Louis pour apporter le soutien de l’État aux victimes de l’accident de la pirogue et à leurs familles.
Un bateau transportant des migrants a chaviré mercredi au large de Saint-Louis avant de s’échouer sur la côte, entraînant officiellement la mort de 26 personnes.
Le chef du gouvernement estime qu’il est nécessaire de faire davantage d’efforts en termes de communication et de sensibilisation sur la question de l’émigration irrégulière.
“Nous devons intensifier nos efforts de communication et d’information pour montrer aux jeunes que leur avenir se trouve ici au Sénégal. Ils doivent envisager d’autres conditions pour se rendre en Europe, peut-être sous la forme d’une immigration organisée”, a-t-il préconisé.
Amadou Bâ souligne que “des politiques sont également mises en place dans ce domaine”, saluant la réaction rapide du gouverneur de la région de Saint-Louis et de l’ensemble des forces de défense et de sécurité.
Il note que l’émigration est un sujet complexe, avec des candidats venant de toute la sous-région, bien que partant du Sénégal. Il souligne l’importance de cette observation.
Le Premier ministre explique que l’embarcation transportait de nombreux jeunes résidant au Sénégal ainsi que d’autres venus d’autres pays.
Selon lui, les raisons qui poussent ces jeunes à prendre des risques dans un avenir incertain ne sont pas uniquement d’ordre économique.
“Il est remarquable de constater que toutes les personnes que j’ai interrogées à l’hôpital aujourd’hui avaient des revenus moyens entre 3 000 et 5 000 francs CFA par jour, soit entre 90 000 et 150 000 francs par mois. Ce qui est un revenu raisonnable pour vivre décemment. Ainsi, le problème ne relève peut-être pas uniquement de l’aspect économique”, analyse-t-il.
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