2024-03-01 18:16:00
Cela a baissé, mais moins que prévu. L’inflation de février a été une petite déception pour les « colombes » de la Banque centrale européenne. Conjuguées à d’autres données, elles semblent confirmer l’idée selon laquelle le “dernier kilomètre”, à partir d’ici jusqu’à l’objectif des 2% – à atteindre de manière durable – est en réalité un chemin semé d’embûches, qui sera parcouru très lentement.
Une inflation plus élevée que prévu
Les chiffres parlent clairement. L’inflation globale s’est élevée à 2,6%, contre 2,8% en janvier, grâce surtout à une baisse des prix de l’énergie (-3,7%) qui est avant tout un effet arithmétique : la hausse mensuelle a été sensible, et égale à 1,5%. Les analystes attendaient une hausse de 2,5% par an. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix qui ne peuvent être contrôlés par la politique monétaire, s’est élevée à 3,1 %, contre 3,3 % en janvier. Les attentes étaient de 2,9 pour cent.
La surprise des prestations
Mais ce qui nous a vraiment surpris, ce sont les services. L’inflation du secteur est tombée à 3,9% par an, après être restée bloquée à 4% pendant trois mois consécutifs. Cependant, sur le seul mois de février, les prix – qui sont les plus rigides et les plus liés aux conditions internes de l’économie – ont augmenté de 0,8 %. C’est beaucoup. Si, hypothétiquement, l’inflation augmentait au même rythme non pas pendant un mois, mais pendant douze, l’inflation annuelle s’élèverait à 9,6 %.
Un secteur en surchauffe
Ce n’est pas probable. Toutefois, si, comme il est plus juste de le calculer, l’inflation des services au cours des trois derniers mois se poursuivait au même rythme pendant douze mois, le sous-indice des services reviendrait à 5,8 pour cent par an à la fin de la période. De quoi conseiller la prudence. Il est vrai que l’inflation des produits manufacturés – généralement exposés à la concurrence internationale – est désormais de 1,6%, contre 2%, mais ce n’est pas là l’inflammation que la politique monétaire veut désormais guérir.
Le jeu des salaires et des marges bénéficiaires
La Banque centrale européenne doit voir l’inflation véritablement maîtrisée, non seulement dans les données globales, mais aussi dans les données « sous-jacentes ». La présidente Christine Lagarde et l’économiste en chef Philip Lane nous invitent à examiner – ainsi que les attentes – les salaires et les marges bénéficiaires qui, dans ces phases, s’ils évoluent en tandem, peuvent soutenir l’inflation. La BCE a développé un suivi des salaires, pour identifier les “tournants”, qui ne se profilent pourtant pas à l’horizon. Plus simplement, l’indice classique des salaires négociés, très important dans l’Euroland, indiquait encore, fin 2023, une hausse annuelle de 4,5 %.
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