Rafah, 800 camions attendent au passage. Et ceux qui demandent (en vain) à revoir leurs enfants – Corriere.it

Rafah, 800 camions attendent au passage.  Et ceux qui demandent (en vain) à revoir leurs enfants – Corriere.it

2024-03-06 00:53:28

De Marta Sérafini

Devant le poste de contrôle au sud de la bande de Gaza avec la délégation italienne de travailleurs humanitaires : « L’aide qui arrive ici n’est qu’une goutte d’eau dans la mer »

DE NOTRE JOURNALISTE
RAFAH-«QCe n’est pas une frontière normale. »

Pour les deux millions d’âmes de Gaza, la barrière de Rafah avec l’Égypte est depuis 2007 une porte de salut et de connexion avec le monde. Puis à partir du 7 octobre, la porte est devenue un mirage. Les portes noires ne se sont pas ouvertes pour les deux fils de Nahed, qui sont toujours à l’intérieur appeler son père à chaque bombe. Il n’a pas vu l’énorme et symbole de paix dystopique à l’entrée du point de contrôle sur la route d’Al Arish pas même la famille de Youssef, 87 personnes toutes dans la même maison qui par “miracle est toujours debout”. Et c’est avec difficulté que les portes flanquées de dents de dragon et de barrières en béton s’ouvrent pour laisser passer les camions remplis d’aide.

Sur la place devant la frontière, hier, la délégation italienne deAssociation des organismes de coopération et de solidarité internationales (Aoi), Arci et Assopace Palestina et l’intergroupe parlementaire pour la paix au Moyen-Orient. Une cinquantaine de personnes dont des représentants d’ONG, des députés de l’opposition, des journalistes et des experts. «Disons aussi cessez-le-feu immédiatement à notre Premier ministre. Le Parlement a voté une motion contre le cessez-le-feu immédiat. Nous demandons également la libération des otages et l’accès aux aides essentielles. Nous avons également demandé l’aide des organes judiciaires qui enquêtent sur les crimes commis par les deux parties. Il faut alors faire taire les armes et passer à la politique : il nous faut une conférence internationale de paix”, s’emporte la députée démocrate Laura Boldrini.

Quelqu’un arrive du no man’s land, long de moins d’un kilomètre. Aucun Palestinien n’a été blessé ou malade. Il s’agit de Scott Anderson, directeur adjoint du bureau de l’UNRWA à Gaza, L’agence de l’ONU dans le collimateur d’Israël. «90 pour cent des Gazaouis sont déplacés. À Rafah, il n’y a pas de nourriture. Le problème, ce sont les attaques qui se poursuivent. » «Il y a quelques jours, nous avons assisté au pire crime: l’armée a tiré sur des personnes qui allaient chercher de l’aide – rapporte Basel Sourani, chargé de plaidoyer international du Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR) à Gaza -. Ces sacs de farine étaient les plus chers de l’histoire parce qu’ils ont coûté la vie à 112 personnes.”

L’entrée des camions commence. Mais acheminer de la nourriture et des médicaments dans la bande de Gaza est un défi qui doit surmonter des obstacles géographiques, politiques, historiques et humains. Rafah est contrôlée par l’Égypte, mais Israël surveille toutes les activités dans le sud de Gaza depuis sa base militaire de Kerem Shalom, un autre poste frontière vers la bande de Gaza. Depuis Rafah, seul le diesel entre directement à Gaza, le reste passe par Kerem Shalom (Kerem Abu Salem pour les Arabes) où sont transportés les conteneurs de la Croix-Rouge internationale et des ONG occidentales ou plus loin, dans le désert du Sinaï, depuis Nitzana où sont transportés les chargements arrivant des fondations du Golfe.

Sur un parking près de la frontière il y a 800 camions qui attendent d’entrer. « Cela fait un mois que nous sommes ici », s’énervent les camionneurs. Avant le 7 octobre, selon les Nations Unies, 500 camions transitaient par Rafah par jour.

Depuis la libération des aides à la livraison le 21 octobre, elles sont au nombre d’une centaine. “Le problème, c’est que les protestations des colons israéliens bloquent les convois”, souligne Mutaz Banafa d’Ocha. «Ce ne sont que des gouttes dans la mer», fait écho Angelo Bonelli, député PD. «Nous avons besoin d’une intervention plus décisive de la communauté internationale contre Israël pour imposer un cessez-le-feu par la force de la diplomatie. Se pose alors la question de la reconnaissance de l’État de Palestine”, ajoute Nicola Fratoianni de l’Avs-Si, tandis que Stefania Ascari du M5S rappelle que “hier encore, une dizaine d’enfants sont morts”.

Des camions et des humains. Si ce n’est pas facile pour les camions, c’est encore pire pour les gens. Même le retour à Gaza n’est pas une évidence. “Cela ne peut se faire qu’avec un permis du gouvernement égyptien ou israélien qui – explique Nahed – coûte 300 dollars”. Celui qui veut aller encore embrasser ses enfants pour arriver à Rafah doit en ajouter 200. Pour ceux qui doivent sortir, le chiffre est plus élevé. «Nous parlons de 5 000 dollars chacun. Vingt mille pour une famille de 4 personnes. Mais seulement s’il ne s’agit pas de jeunes mâles, car il n’y a aucun espoir pour eux”, dit-il. Un groupe d’hommes le regarde. Ils fument tous à côté d’un chariot rempli de valises et des minibus des agences de voyages qui attendent, moteur allumé. Le microcosme qui se crée à chaque frontière. “Mais ici c’est différent, la loi ne s’applique pas ici», sospire Nahed.

La délégation italienne quitte la frontière. “Nous avons suivi l’entrée de nos convois humanitaires, et c’est aussi une manière de faire prendre conscience à notre pays de la catastrophe qui est en train de se produire”, commente-t-il. Walter Massa, président d’Arci. Dans un dépôt du Croissant-Rouge égyptien, des dizaines d’ambulances restent à l’arrêt, couvertes de sable. Seulement 7 peuvent être déplacés par jour. Ils attendent également depuis des mois des caisses entières de fournitures médicales : béquilles, incubateurs, machines. Toute aide qui pourrait sauver des vies humaines. Mais pas aujourd’hui.

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5 mars 2024 (modifié le 5 mars 2024 | 22h53)



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