Le Sénégal a entamé sa campagne électorale samedi dernier, une course à deux semaines pour sortir d’un mois de crise et élire son cinquième président, dans une élection plus indécise que jamais.
Initialement prévus pour le 25 février, les Sénégalais ont été surpris par le report du scrutin au 3 février par le président Macky Sall, déclenchant une agitation nationale. Cette fois-ci, après des manifestations ayant fait quatre morts et des tensions entre le chef de l’Etat, l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, le calendrier est finalement confirmé : le vote aura lieu le 24 et la campagne prendra fin le 22 à minuit, sans date précise pour un éventuel second tour.
L’un des principaux candidats, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, a lancé sa campagne samedi après-midi en sillonnant plusieurs quartiers de la capitale, accueilli par des centaines de sympathisants dans une ambiance festive. “Je suis heureux après tous ces mois d’épreuves et d’incertitude qu’on puisse commencer enfin cette campagne électorale”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Cette élection teste l’attachement du pays à la démocratie, dans un contexte régional secoué par des coups d’Etat. Les 18 hommes et une femme en lice pour le premier mandat auront l’occasion de débattre et de transmettre leurs messages aux Sénégalais, dans un cadre médiatique contrôlé pour assurer l’égalité de parole.
La campagne écourtée de trois à deux semaines se déroulera en grande partie pendant le mois de jeûne musulman. Les Sénégalais expriment leur impatience de voter et de tourner la page, tandis que les candidats se préparent rapidement pour le scrutin.
Avec les mêmes candidats qu’avant le report, excepté une candidate contrainte de se retirer, aucun candidat ne se détache en tête pour l’instant. Le président sortant Macky Sall a choisi son ancien Premier ministre Amadou Ba comme candidat de son camp, revendiquant son bilan.
La campagne est également marquée par la détention de Bassirou Diomaye Faye, considéré comme l’un des favoris. La compétition stratégique intense en Afrique et les enjeux régionaux avec la Russie s’ajoutent au contexte électoral, mettant en lumière les relations du Sénégal avec l’Occident.
En attendant l’éventuelle libération des candidats détenus, la campagne continue avec les multiples candidats en lice. Khalifa Sall, Idrissa Seck et d’autres sont également cités comme prétendants, mais rien n’est assuré quant à une participation au second tour, selon les analystes.