Le procès civil intenté par la victime d’une attaque de chiens à Potton en 2019 a débuté lundi au Palais de justice de Cowansville. Dominique Alain et son conjoint réclament 675 000 $ à la municipalité, au propriétaire des chiens ainsi qu’à la compagnie possédant le terrain sur lequel ce dernier habitait.
“Je suis chanceuse d’être en vie, mais c’est difficile de vivre avec le corps que j’ai. Je ne peux pas l’accepter”, a déclaré Mme Alain lors de son témoignage qui a duré toute la journée.
Le 29 mars 2019, Dominique Alain faisait son jogging sur la rue de l’Aéroport lorsqu’elle a été sauvagement attaquée par trois chiens. La femme, âgée de 55 ans au moment de l’attaque, est revenue sur ce moment qui a bouleversé sa vie : “Ils ne dévoraient. Je pensais que j’allais mourir. Je me suis dit ‘ça y est, c’est fini’.”
Allan Barnes, propriétaire des trois chiens qui ont depuis été euthanasiés, a été reconnu coupable de négligence criminelle causant des lésions et condamné à six mois de prison. Selon la poursuite, la municipalité de Potton aurait reçu de nombreuses plaintes concernant ces animaux, mais n’aurait pas agi pour garantir la sécurité de la population.
Aujourd’hui, la victime demande réparation pour les conséquences qu’elle subit toujours. “J’ai perdu la qualité de vie que j’avais avant. Je dois réapprendre à me définir en tant que personne. C’est difficile”, a-t-elle affirmé.
Dominique Alain a déclaré au tribunal qu’avant cet événement qui a changé sa vie, elle travaillait 40 heures par semaine en tant que comptable pour une société produisant des lunettes de sport. Elle était également officielle de tennis lors de compétitions collégiales américaines.
Avec les séquelles physiques et psychologiques qui la affectent encore, Mme Alain affirme ne pas être en mesure de travailler plus de 10 ou 15 heures par semaine.
La poursuite fera témoigner 13 personnes lors de ce procès. Mardi, ce sera au tour d’une médecin ainsi que du conjoint de Mme Alain, Leo Joy.
Alan Barnes et le propriétaire du terrain sur lequel il habitait, également visé par la poursuite, ne présenteront pas de défense.
La municipalité de Potton, quant à elle, devrait faire témoigner quatre personnes en défense devant le juge de la Cour supérieure Sylvain Provencher.
