BELGAIntérieur de la prison d’Anvers (photo d’archive de 2017)
NOS News•aujourd’hui, 17h59•Ajusté aujourd’hui, 18h53
En Belgique, les gens réagissent avec étonnement aux tortures infligées pendant des jours à un prisonnier par ses compagnons de cellule dans un pénitencier d’Anvers.
Le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt qualifie l’incident d’horrible et de dégoûtant. Il dit que la pierre du bas doit être relevée. Une enquête est menée par la justice anversoise et par le système pénitentiaire lui-même.
Les syndicats du personnel pénitentiaire ont imputé cet horrible incident aux « conditions épouvantables et scandaleuses » dans lesquelles se trouvent le personnel et les détenus. Ils pointent un doigt accusateur contre le gouvernement belge, qui ne parvient pas depuis des années à mettre fin à la surpopulation carcérale.
Mario Heylen, directeur de la prison d’Anvers, a déclaré lors d’une conférence de presse. que “la scène dramatique” a pu se jouer en raison des “conditions marginales dans lesquelles le personnel doit travailler et les détenus sont hébergés”.
Les syndicats partagent ce point de vue. Le ministre Van Tigchelt juge cette conclusion prématurée, mais il est également critiqué par l’opposition qui souhaite débattre avec lui. “Cet incident est le résultat direct d’années de mauvaise gestion de la part du ministre fédéral de la Justice”, a déclaré la députée Sophie De Wit de la N-VA.
Tijn Sadée, correspondant à Bruxelles :
“C’est la faute des politiques qui continuent de détourner le regard, estiment les syndicalistes belges. Le problème des cellules surpeuplées et du manque criant de gardiens existe depuis des années. En 2016, cela a conduit à des mois de grève des gardiens. Les ministres suivants ont alors promis une amélioration. , mais les choses ont peu changé.
Le Comité européen pour la prévention de la torture avait déjà publié en 2016 une évaluation cinglante des prisons belges. « Indigne d’un pays civilisé comme la Belgique. Les prisonniers qui doivent faire leurs besoins dans un seau, c’est quelque chose qu’on ne rencontre plus nulle part en Europe.
Les détenus “s’entassent comme des animaux”, affirme le syndicat socialiste ACOD. Faut-il que les gens meurent avant que les politiques n’agissent ?, s’interroge à haute voix l’ACOD.”
La prison d’Anvers, où les tortures ont eu lieu, est aux prises avec des problèmes depuis des années. “Il ne faut pas s’étonner que cela se produise exactement là”, déclare le criminologue Tom Daems de la KU Leuven.
Ce vieux bâtiment surpeuplé symbolise les problèmes du système pénitentiaire belge. Les Belges sont aux prises avec des prisons surpeuplées depuis des décennies. Trois hommes par cellule ne font pas exception.
Daems se demande comment il est possible que personne n’ait donné l’alerte pendant trois jours. “Il est également presque impossible d’imaginer que personne n’ait rien remarqué dans une prison aussi surpeuplée.”
« Un problème de longue date »
Le problème de la surpopulation dure depuis longtemps, soupire-t-il. “De temps en temps, cela fait la une des journaux lorsque le personnel s’y oppose.”
Les tensions ont atteint leur paroxysme ces dernières semaines, affirme le criminologue. “Cela a à voir avec un nombre record de prisonniers : un taux d’occupation de 125 pour cent, vous ne vendriez cela à aucun hôpital.” Plus de 12 000 personnes ont été emprisonnées depuis le début de cette année.
Ces derniers mois, les gardiens de prison ont régulièrement refusé d’admettre davantage de détenus. Cela n’est jamais arrivé auparavant, Daems le sait. “Ils font désormais cela aussi dans d’autres prisons. Ils disent : nous en avons assez, nous fermons la porte. C’est sans précédent.”
Le directeur de la prison, entre autres, se dit choqué par les abus :
Un prisonnier torturé pendant trois jours par ses compagnons de cellule à Anvers
En 2014, un détenu s’est adressé à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg pour se plaindre des conditions inhumaines dans la prison d’Anvers, et une décision lui a été favorable.
Les prisonniers néerlandais ont parfois résisté avec succès à leur extradition vers la Belgique. Cela a conduit à la remise de nombreux prisonniers néerlandais uniquement si la Belgique garantissait qu’ils seraient traités conformément à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme.
La politique belge a encore aggravé la surpopulation en décidant d’envoyer davantage de prisonniers de courte durée (jusqu’à une peine de prison de 3 ans) dans des établissements pénitentiaires. “Jusqu’à récemment, cela se faisait souvent avec une surveillance électronique”, explique Deams. “Mais ils voulaient exécuter une partie de cette peine dans des maisons d’arrêt spéciales. Ils étaient censés être quinze, mais ils ne sont toujours que deux. Et pourtant, cela a continué, malgré la foule dans les prisons.”
Ajoutée
De nombreux pénitenciers modernes ont été construits ces dernières années pour remplacer les prisons vétustes. Les conditions y sont meilleures, mais elles n’ont pas résolu le problème de la surpopulation.
Daems : “Vous voyez que ces vieux bâtiments restent pleins, avec toute la tension que cela implique.”
Le système pénitentiaire tente désormais de résoudre le problème avec une mesure temporaire : certains détenus peuvent bénéficier d’une permission de sortie prolongée. Mais cela ne concerne que quelques centaines d’endroits, explique Daems. “Ça ne fait aucune différence. C’est un robinet de nettoyage.”
2024-03-13 19:59:29
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