Home » Nouvelles » A Bobigny, les enseignants de Seine-Saint-Denis veulent « être entendus par le ministère »

A Bobigny, les enseignants de Seine-Saint-Denis veulent « être entendus par le ministère »

by Nouvelles
A Bobigny, les enseignants de Seine-Saint-Denis veulent « être entendus par le ministère »

Bobigny. Jeudi 14 mars 2024. Il est 14 heures. Sous les fenêtres de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN), une centaine de personnes se sont rassemblées. Ils sont enseignants, accompagnateurs d’élèves en situation de handicap (AESH) ou parents d’élèves.

Depuis le 26 février, début des vacances d’hiver, les enseignants de Seine-Saint-Denis sont en grève. Tout le monde est venu aujourd’hui exprimer sa colère face aux conditions de travail fortement dégradées. C’est le cas de Benjamin, 27 ans, professeur d’éducation musicale au collège Pierre Curie de Bondy. « Il nous faut un plan d’urgence pour le 93 ! »s’exclame-t-il.

» Nous avons besoin de plus de ressources et d’enseignants. La plupart des collèges et lycées sont dans un état déplorable. Il pleut dans certaines classes car les vitres sont cassées ! Cela rend les conditions d’enseignement catastrophiques. Cependant, nous n’avons pas l’impression d’être entendus par le ministère », détaille Benjamin qui a rejoint le mouvement une semaine après la rentrée.

« Nous ne voulons pas trier les étudiants en leur donnant une étiquette »

Chaque fois que des manifestants arrivent, des acclamations montent de la place qu’ils occupent. Une immense banderole » Le moule du 93. Des professeurs en colère ont déserté le collège » se déploie sous les yeux de dizaines de policiers bien équipés. Flora, 34 ans, est professeur d’arts plastiques au collège René Descartes du Blanc-Mesnil. Elle est mobilisée depuis le 26 février contre la réforme des « chocs de la connaissance », promise par Gabriel Attal, et censée s’imposer notamment au niveau des groupes.  » Nous ne voulons pas trier les étudiants en leur donnant une étiquette », proteste-t-elle.

Comme Benjamin, l’enseignant déplore l’indifférence du ministère.  » Il faudra tout un combat pour convaincre le gouvernement de bouger. Pour l’instant, il observe nos mouvements en prenant notre température. Mais on n’attend rien de lui ! »

Son collègue Nicolas, 30 ans, professeur d’histoire, est du même avis.  » La suite de la grève dépendra du rapport de force que nous parviendrons à établir ! Pour y parvenir, il faudrait une mobilisation à plus grande échelle. Les problèmes rencontrés par la Seine-Saint-Denis sont ceux que connaissent toutes les écoles publiques ! » « Nous aimerions récupérer une grande partie des 400 milliards d’euros d’augmentation prévus pour 2024 pour le budget de l’armée », grince Flora.

Armés de micros et de drapeaux, les manifestants scandent à pleins poumons « Nous voulons de l’argent pour les écoles publiques ! Nous voulons du pez pour le quatre-vingt-treizième ! « David 1 (1), enseignant à Bobigny et délégué CGT, a brandi énergiquement son drapeau.  » Les étudiants souffrent. Ils se sont habitués à ces conditions déplorables. La situation devient si grave que nous atteignons désormais des sommets d’indignité. Vous avez des établissements qui peuvent à peine ouvrir tellement ils sont insalubres. Mais le rectorat capitalise sur le fait que tout le monde s’est habitué à cet état de fait ! »

Comme il le fait depuis le début de la mobilisation, le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu (PCF) est venu en soutien. En novembre 2023, il rédige un rapport parlementaire sur l’état des écoles du département, appelant à la mise en place d’un plan d’urgence. « La situation scolaire n’est pas bonne en France. C’est encore plus vrai en 93″, il se souvient.

» J’ai été reçu par Nicole Belloubet, la ministre de l’Éducation nationale, la semaine dernière pour évoquer avec elle la grève. Je lui ai demandé de discuter avec l’intersyndicale. » En attendant, le mouvement continue. Vendredi 15 mars, plusieurs établissements prévoient de se mobiliser, en vue de l’opération « Collèges du Désert ». À suivre.

Nous n’avons pas pu confirmer votre inscription.

Votre inscription est confirmée.

2024-03-14 20:45:10
1710480143


#Bobigny #les #enseignants #SeineSaintDenis #veulent #être #entendus #par #ministère

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.