Dieudonné : La polémique autour de son spectacle interdit

Que va faire Dieudonné ? C’est la question que se posent les soutiens et les adversaires de l’humoriste, dans le Gard. La préfecture lui a interdit de venir jouer son spectacle “Sous bracelet”, ce vendredi soir. La veille, seul l’horaire a été communiqué aux spectateurs censés recevoir un texto pour connaître le lieu. Une “organisation quasi clandestine” pour les autorités qui mettent en avant un risque de trouble à l’ordre public.

La préfecture justifie aussi sa décision en rappelant que Dieudonné “a fait l’objet de nombreuses condamnations pénales, dont certaines définitives, pour des propos à caractère antisémite”. Sur France Bleu Gard Lozère, le président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme de Nîmes salue l’interdiction préfectorale. “Dieudonné a un passé qui est assez fourni puisque depuis plus de 10 ans, il est dans l’injure raciste et antisémite”tacle Daniel Benfredj.

Des excuses par intérêt ?

Il y a un an, pourtant, l’humoriste a demandé pardon à “ses compatriotes de la communauté juive” avec lesquels il reconnaissait “s’être laissé aller au jeu de la surenchère”. Pour le président de l’antenne nîmoise, ces excuses sont des excuses de circonstances. “Je crois Dieudonné très proche de son porte-monnaiet, avancez Daniel Benfredk. Je rappelle qu’il a été condamné à 2 ans de prison ferme qui lui ont valu d’avoir un bracelet électronique parce qu’il avait omis de déclarer à l’administration 1 million d’euros de gain.”

Ce jeudi, Dieudonné a contesté l’interdiction préfectorale devant le tribunal administratif. Si la justice ne lui donne pas raison, il promet de venir quand même à Nîmes, mais de jouer un autre spectacle. “Je suis étonné, au pays de Charlie, d’avoir à affronter cette censure. Je ne dérange personne martèle l’humoriste. Ceux qui ne veulent pas me voir ne viennent pas dans mes salles.”

Pour Daniel Benfredj, le débat autour de la liberté d’expression de Dieudonné a été tranché depuis longtemps. “On sait depuis 2009 qu’il n’est plus dans le registre de l’artiste. Il avait fait à l’époque un spectacle en disant qu’il voulait faire le plus grand meeting antisémite depuis la 1ère guerre mondiale. Il avait fait monter sur scène le négationniste Robert Faurisson rappelle le président de la Licra de Nîmes. Il l’avait fait applaudir, même, par son public.”