Le mécontentement à l’égard du président de la République «se concentre principalement sur l’Ukraine et la question de l’envoi de troupes», souligne une étude Ifop.
«Diriger aujourd’hui en démocratie, quel que soit le pays, c’est accepter de ne pas être populaire», déclarait Emmanuel Macron au sortir de la crise des «gilets jaunes» en 2019. Un constat que découvre à son tour Gabriel Attal. Deux mois après sa nomination à Matignon, le premier ministre voit sa cote de popularité chuter d’après deux baromètres mensuels publiés ce dimanche 17 mars. Selon une enquête Ifop pour le JDD, réalisée du 6 au 14 mars, 55% des Français sont mécontents du premier ministre, contre 52% en février, et 45% sont satisfaits (48% le mois précédent).
De son côté, Emmanuel Macron satisfait seulement 28% des Français (29% en février) et en mécontente 72% (71% en février). À noter que les «très mécontents» augmentent de quatre points, souligne Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop. «Cela rappelle François Hollande qui perdait 10 points en septembre 2013 lorsque la France s’apprêtait à s’engager militairement en Syrie», précise le sondeur au JDD. Il avait à l’époque enregistré une baisse de popularité de 10 points. La quasi-totalité des personnes interrogées pour ce sondage l’ont cependant été avant l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, jeudi dernier, pour préciser sa position sur l’Ukraine.
Même tendance dans une enquête Ipsos
Selon une autre enquête Ipsos pour La Tribune dimanche, réalisée du 13 au 15 mars, le président enregistre également une baisse de popularité. En hausse de deux points par rapport à février, 67% des Français ont une opinion défavorable d’Emmanuel Macron, contre 29% une opinion favorable (30% en février).
Une baisse aussi observée chez le premier ministre. La moitié des Français (50%) disent avoir une opinion défavorable (45% en février) et 38% une opinion favorable (40% en février). Selon cette même étude, Édouard Philippe reste à la première place dans la course à l’Élysée. Avec 36% de personnes satisfaites s’il devenait président de la République en 2027 (+1 point par rapport à février), le maire du Havre devance Marine Le Pen (34%, +2 points), Jordan Bardella (33%, +2 points) et Gabriel Attal (31%, +1 point). Première personnalité de gauche, Jean-Luc Mélenchon est nettement distancé, à 18% (+3 points) devant François Ruffin (17%, +2 points) et Bernard Cazeneuve (17%, +3 points).