Conseil de l’UE aujourd’hui à Bruxelles, les problèmes de l’Ukraine à Gaza

Conseil de l’UE aujourd’hui à Bruxelles, les problèmes de l’Ukraine à Gaza

2024-03-21 02:14:48

Il Le Conseil européen se réunit aujourd’hui et vendredi à Bruxelles avec un ordre du jour plutôt chargé, un peu “anormal”. Et cela est dominé par la politique étrangère, avec les guerres aux portes de l’Europe qui éclipsent, comme c’est de plus en plus souvent le cas depuis le Covid, les questions économico-financières typiques du sommet de l’euro qui se tiendra également demain avec Christine Lagarde pour la BCE et Paschal. Donohoe pour l’Eurogroupe. Un Conseil qui débutera par un déjeuner avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de qui on attend des nouvelles sur l’enquête en cours sur les accusations portées contre l’UNRWA par Israël, nouvelles qui pourraient influencer “positivement” le débat sur le Moyen-Orient.

En marge des travaux, des discussions pourraient commencer entre les dirigeants sur les “meilleurs emplois” de l’UE pour la prochaine législature, même si une source diplomatique européenne calme les enthousiasmes : « Ils sont tous là en attendant d’être comptés », explique-t-il, tant au niveau des pays que des groupes. En bref, avant les élections européennes, il est très difficile d’entrer dans le vif du jeu.

Il est difficile de faire des prévisions sur la durée du sommet, car les enjeux politiques “ne sont pas nombreux”, mais “ils sont là” et pour certains pays “ils sont importants”, prévient une source diplomatique européenne. Les résultats possibles du sommet sont l’Ukraine cet après-midi, le Moyen-Orient pour le dîner, la célébration vendredi matin du 30e anniversaire de l’Espace économique européen, le sommet de l’Euro puis, vendredi après-midi, le débat sur l’élargissement, la migration, l’agriculture.

Les questions du Conseil de l’UE, l’Ukraine domine l’ordre du jour

A la table des chefs d’État et de gouvernement, il y aura d’abord le guerre en Ukraine, un thème presque fixe de février 2022 à aujourd’hui, avec une connexion par vidéoconférence avec le président Volodymyr Zelensky, après l’habituel discours de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. Les dirigeants entendent envoyer un message « d’urgence, d’intensité et de détermination » concernant le soutien militaire à Kiev, explique un haut responsable de l’UE, même si la formulation a changé dans les conclusions : il est désormais clairement indiqué que « la Russie ne doit pas prévaloir », un formule qui n’était jamais apparue auparavant et qui reflète l’évolution de la situation et les perspectives sur le plan militaire, moins favorables à Kiev qu’il y a un an. Les États membres sont parvenus à un accord sur la réforme du Facilité européenne pour la paix, le véhicule, extérieur au budget de l’UE, utilisé jusqu’à présent pour financer l’aide militaire à Kiev, créant en son sein un Fonds dédié à l’Ukraine et allouant 5 milliards d’euros à l’aide militaire cette année. Le président Charles Michel a écrit, dans un discours publié dans plusieurs journaux européens, qu’il faudrait envisager l’émission d’obligations communes pour mieux structurer l’Europe de la défense.

La Commission a présenté une proposition visant à utiliser les bénéfices extraordinaires résultant du gel des avoirs de la Banque centrale russe, mis de côté par les sociétés de compensation, qui s’élèvent à environ 3 milliards d’euros par an. Pour le haut responsable, il est très peu probable qu’une solution sur ce point soit trouvée demain : sur un dossier aussi délicat, il est impensable que les dirigeants “se décident en moins de 24 heures”, aussi parce que, alors qu’avant on parlait d’utiliser ces fonds pour la reconstruction de l’Ukraine, maintenant, compte tenu de la situation, l’intention est d’utiliser ces fonds, en grande partie, pour envoyer des armes à Kiev, via l’EPF.

La Commission est tout à fait sûre de la solidité juridique de la proposition : en fait, les entités sanctionnées sont les sociétés de compensation qui ont réalisé et réalisent ces bénéfices, et non la Banque centrale russe. Cette appréciation est également étayée par le fait que l’État belge taxe ces bénéfices supplémentaires à partir de 2023 (il ne s’agit ni du capital, ni des coupons, mais plutôt des revenus produits par l’utilisation des coupons accumulés dans les bilans des entreprises). au fil du temps, du fait du gel), avec un taux assez important. Mais si ces fonds pourront effectivement être utilisés pour envoyer des armes en Ukraine, “reste à voir”, affirme une source diplomatique européenne, notamment parce que certains pays neutres, comme Malte, ont des réserves constitutionnelles et que la Hongrie s’y oppose résolument. Lors du Conseil de mars, “nous entamerons le débat sur cette question”, résume la source européenne, précisant que ce sera “une discussion difficile”.

«Notre tâche principale – écrit Michel dans la lettre d’invitation aux chefs d’Etat et de gouvernement – est la fourniture rapide d’une aide militaire à l’Ukraine et, sur la base d’initiatives récentes comme celle de la République tchèque (qui achète 800 mille balles d’artillerie de pays tiers pour les envoyer en Ukraine, ndlr), l’achat et la livraison accélérée de munitions à l’Ukraine. Ce Conseil européen sera l’occasion de renforcer et d’accélérer ces efforts.” Nous parlerons également des sanctions et des nouvelles mesures visant à tenter de limiter le contournement des mesures, que la Russie parvient souvent à éviter, grâce aux relations qu’elle entretient, en tant que superpuissance à l’époque de l’URSS, avec de nombreux pays. dans le monde. Il pourrait y avoir un passage sur d’éventuels droits de douane sur les produits agricoles importés dans l’UE en provenance de Russie : ce serait une inclusion significative, car la question passerait sans l’unanimité à la Commission, qui a la compétence exclusive en matière de commerce.

En rapport avec la guerre en Ukraine, il y a question de sécurité et de défense, également à l’ordre du jour. Un domaine dans lequel, selon Michel, « un changement de paradigme » est nécessaire, étant donné que depuis des décennies l’UE, en sécurité sous l’égide de l’OTAN et des États-Unis, a sous-investi dans sa propre défense. Aujourd’hui, l’UE, née comme un projet de paix, doit faire face, d’une part, au retour de l’impérialisme russe et, d’autre part, à l’isolationnisme américain. Pour Michel, il est temps de prendre « des mesures concrètes et radicales » pour mettre « l’économie de l’UE en position de guerre ». Le message, explique le haut responsable de l’UE, est que “nous voulons faire plus ensemble”, mais “nous sommes également réalistes et savons que ce ne sont pas des choses qui peuvent être faites du jour au lendemain”. La question est également de savoir comment financer ce « changement de paradigme » souhaité : le rôle de la Banque européenne d’investissement, actuellement présidée par l’Espagnole Nadia Calvino, s’inscrit également dans le débat sur la manière de financer le renforcement du système de défense de l’UE. Mais il y a aussi “beaucoup de prudence” à ce sujet, observe une source diplomatique, car beaucoup tiennent à maintenir la note AAA de l’institution.

“Construire un état d’esprit stratégique en matière de sécurité – poursuit Michel – nécessite un leadership fort et une compréhension aiguë de l’urgence des menaces auxquelles nous sommes confrontés.” L’enjeu est celui des ressources : pour l’instant elles sont « maigres », soit 1,5 milliard d’euros. Certains pensent aux obligations européennes de défense ou aux obligations de projet, émises par les pays participant à des projets individuels. Cependant, sur la question de la dette commune, il y a eu un « tollé » de la part des Frugals, menés par l’Allemagne. Il faudrait donc demander à la Commission de présenter une série d’« options » à cet égard ; l’espoir de certains pays est que l’émission d’obligations figurera également dans cette gamme d’options, même si cela reviendrait à “agiter le drapeau rouge” devant les pays nordiques. Le texte des conclusions soulèvera cependant le problème des ressources, qui sera “le test décisif” pour évaluer le sérieux avec lequel l’UE aborde la question de la défense commune.

Un autre point sera le guerre au Moyen-Orient, notamment celle menée par Israël dans la bande de Gaza. Il s’agit d’un sujet qui divise, sur lequel “le Conseil n’est pas toujours d’accord”, rappelle le haut responsable, même si le texte du projet de conclusions est soutenu par une “écrasante majorité”. Mais au Conseil européen, cela ne suffit pas : il faut l’unanimité. C’est pourquoi le haut responsable européen ne se définit pas comme “optimiste”, pour éviter les “mauvaises surprises”. La discussion, plutôt que sur les pauses/cessez-le-feu humanitaires (le projet appelle à une « pause humanitaire immédiate, conduisant à un cessez-le-feu durable »), se concentre davantage sur les « nuances », notamment sur les passages concernant une éventuelle offensive sur Rafah (le Parlement européen Le Conseil “exhorte le gouvernement israélien à s’abstenir de toute opération terrestre à Rafah”), où “plus d’un million” de civils palestiniens ont trouvé refuge, et sur l’UNRWA.

Le projet rappelle que les services de l’agence dans la région sont “indispensables” et “salue” le lancement d’une enquête suite aux accusations portées par Israël contre une douzaine d’employés de l’agence, qui auraient, selon Tel-Aviv, participé aux pogroms de 7 octobre 2023. Autre enjeu : la séquence cessez-le-feu-libération des otages-aide humanitaire : certains pays voudraient conditionner un élément sur les autres, ce qui pourrait compliquer les conclusions. Le haut responsable reste intransigeant sur l’issue des discussions entre les dirigeants sur les guerres au Moyen-Orient. “Nous verrons”, répond-il, expliquant que toutes les options sont ouvertes : conclusions unanimes du Conseil européen, texte plus édulcoré, conclusions du président du Conseil européen, pas de conclusions.

Également sur la table l’élargissement de l’UE, avec le rapport de la Commission sur la Bosnie-Herzégovine, pays candidat de décembre 2022, avec lequel le Palais du Berlaymont propose d’entamer les négociations d’adhésion. Il n’est pas certain que le feu vert soit donné, car “certaines délégations sont prudentes”, explique la source. Le cadre de négociation pour l’adhésion de l’Ukraine ne devrait pas être approuvé au sein de ce Conseil : “Dans les conclusions de décembre, March a été écrite pour la Bosnie-Herzégovine, pas pour les autres : le cadre de négociation” avec Kiev “n’avait pas de dates”. Quant au fait que la Hongrie, notoirement opposée à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, assumera la présidence du Conseil de l’UE début juillet, la source est optimiste et note que Budapest aura plus de difficulté à faire preuve d’« obstructionnisme », car la présidence implique des « devoirs ». Le principe, ajoute-t-il, est cependant que “les réformes et l’élargissement doivent aller de pair”.

Ensuite, à l’ordre du jour figure le rapport désormais habituel de la Commission sur le thème de migrations. Parmi les questions de politique étrangère, une “approbation” de l’accord stratégique signé avec l’Egypte est apparue dans les conclusions, dont le Conseil européen “se félicite”. Au programme également, une discussion suragriculture: après les émeutes des tracteurs qui ont envahi les villes de la moitié de l’Europe, à commencer par Bruxelles, la Commission s’est précipitée pour se mettre à l’abri, revenant sur certaines mesures clés. Aujourd’hui, à l’approche des élections européennes, les dirigeants promettent d’alléger le fardeau bureaucratique qui pèse sur les petites entreprises agricoles et d’aider le secteur à avoir une plus grande influence sur les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement. En particulier, les exemptions de sanctions pour les entreprises agricoles de moins de dix hectares de superficie sont considérées favorablement : pour l’Italie, elles représentent environ 65 % des bénéficiaires des fonds de la PAC.

Le sommet de l’Euro vendredi

Demain matin se tiendra l’Eurosommet, qui portera sur l’union des marchés des capitaux et qui sera probablement suivi de discussions sur des sujets non épuisés la veille. Les discussions sur les postes à responsabilité se poursuivront avec les dîners sous diverses formes que Charles Michel organisera dans différentes capitales européennes, dont Rome, lors du Conseil européen informel de la mi-avril à Bruxelles puis, après les élections européennes, lors du dîner informel Le 17 juin à Bruxelles et au Conseil européen à la fin du mois, après le G7 des Pouilles. Si aucun accord n’est trouvé à ce moment-là, il pourrait être nécessaire de convoquer d’autres sommets en juillet. Tout dépendra des chiffres qui sortiront des urnes, qui permettront aux dirigeants et aux forces politiques de se compter et de se peser.

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