Nous avons appris la semaine dernière que Martin St-Louis quittait temporairement les Canadiens pour des raisons familiales. Bien sûr, la nouvelle a créé une onde de choc à Montréal.
Je suis de tout cœur avec lui. Je le comprends parfaitement, étant déjà passé par là durant ma carrière d’entraîneur.
En 2007, alors que je dirigeais les Penguins, je suis rentré à Montréal après un match à Ottawa pour être au chevet de mon père, qui avait subi un cinquième accident vasculaire cérébral (AVC) et dont les jours étaient comptés.
J’étais déchiré avant de prendre cette décision. Je me demandais si c’était la bonne chose à faire. Avec le recul, je suis heureux d’avoir choisi d’aller le voir dans le Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) où il était puisque j’ai pu lui parler une dernière fois et lui dire que je l’aimais et le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi au cours de sa vie. Il est décédé le lendemain, à mon retour à Pittsburgh. J’ai donc manqué un match pour assister aux funérailles.
Je compatis avec ce que St-Louis vit en ce moment. La famille passe avant tout dans la vie.
C’est un privilège de “coacher” dans la Ligue nationale de hockey, mais cela implique aussi beaucoup de sacrifices. Cela signifie que vous devez passer à côté de nombreuses choses et que votre famille doit s’adapter pour vous permettre d’atteindre votre rêve.
Au cours de ma carrière, j’ai dirigé à Fredericton, à Québec, à Wilkes-Barre et à Pittsburgh, et mes enfants m’ont toujours suivi. Ils ont donc souvent changé d’école et ont dû s’adapter à mon emploi du temps.
Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte sur le moment. Ce n’est qu’après ma retraite que j’ai réalisé que j’avais été un peu égoïste en pensant avant tout à ma carrière, au détriment de ma famille.
La famille est tout ce qui compte vraiment
Ma famille a également dû supporter mes humeurs. Par exemple, lorsque j’étais en congé et que j’avais perdu la veille, j’étais présent physiquement, mais pas mentalement. C’était souvent aussi le cas après des victoires, tellement j’étais absorbé par mon métier. Vous essayez de faire de votre mieux, mais ce n’est pas toujours facile de concilier travail et famille.
Je ne veux pas me plaindre. Je suis pleinement conscient d’avoir eu le privilège d’être entraîneur dans la LNH. Je n’aurais jamais réussi sans un entourage aussi compréhensif.
Une fois à la retraite, vous réalisez que ce n’était qu’un chapitre de votre vie. Lorsque votre carrière est terminée, votre famille est toujours là. C’est pourquoi c’est ce qu’il y a de plus important.
St-Louis a laissé sa femme et ses enfants derrière en devenant entraîneur des Canadiens. Je sais que ce n’est pas une situation facile à vivre.
Je lui souhaite tout le meilleur dans cette épreuve et espère que les choses se régleront le plus rapidement possible. Mais St-Louis doit prendre tout le temps nécessaire pour ne pas le regretter plus tard.
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