Le Soleil et ses éruptions : les conséquences sur la Terre

Le Soleil et ses éruptions : les conséquences sur la Terre

Le Soleil connaît des cycles d’activité d’environ onze ans, dont le pic est attendu entre fin 2024 et début 2025. Les particules qu’il éjecte à très haute vitesse lors de ses éruptions pourraient perturber le fonctionnement de nos satellites et nos infrastructures électriques.
Les habitants des zones polaires (et même ceux de latitudes moins extrêmes) vont en voir de toutes les couleurs. Les aurores boréales et australes vont se multiplier dans les mois qui viennent, car les éruptions solaires, qui sont à l’origine de ces spectacles nocturnes, vont être particulièrement nombreuses. Les tempêtes solaires sont liées à l’activité du Soleil, qui connaît des cycles de onze ans et se trouve en ce moment dans une phase de forte activité. L’Agence spatiale européenne (ESA) a rapporté, le 23 février, la survenue d’éruptions solaires les plus puissantes du cycle actuel.
Le pic est attendu vers la fin de l’année ou au début de la prochaine, précise Frédéric Pitout, astronome adjoint à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap). D’ici là, l’activité va aller crescendo. Elle pourrait même avec des conséquences concrètes sur notre quotidien. Un phénomène qui soulève des interrogations auxquelles franceinfo apporte des réponses.
1. Quelle est l’origine des éruptions solaires ?
Les éruptions solaires sont les manifestations du “magnétisme changeant” du Soleil. Ce dernier, résume Frédéric Pitout, se comporte comme un gigantesque aimant qui, lors de chaque cycle, change de direction. Cette importante modification s’accompagne d’une hausse de son activité, visible aux taches apparaissant à sa surface.
L’Agence spatiale européenne a publié le 13 février, deux images du Soleil prise par sa sonde Solar Orbiter. La première a été prise en février 2021, alors que le minimum d’activité le plus récent remonte à décembre 2019. La surface de notre étoile semble relativement homogène.
Une aurore boreale vue depuis la ville norvegienne de Hamar, le 7 novembre 2023. (JORGE MANTILLA / NURPHOTO / AFP)
Les taches, témoins de l’activité de notre Soleil, sont les foyers des éruptions solaires – les scientifiques emploient le terme d'”éjections de masse coronale” (EMC). Lors de ces événements, le Soleil expulse du plasma, du “gaz très chaud chargé électriquement” synthétise Frédéric Pitout. On parle de tempêtes solaires quand la puissance de ces phénomènes est élevée.
2. Quelle est la taille d’une éruption solaire ?
L’échelle d’une éruption solaire est astronomique. Les taches solaires peuvent faire plusieurs fois le diamètre de la Terre (qui est d’environ 12 750 km). Celle qui a généré la forte éruption du 22 février (appelée AR3590) faisait environ 16 fois le diamètre de notre planète, selon le médiateur scientifique Pierre Henriquet. Il s’agissait d’une éruption de classe X, la catégorie la plus puissante sur cinq degrés : A, B, C, M et X (chaque palier étant dix fois plus intense que le précédent).

Si notre dépendance est grande et les potentiels impacts importants, les spécialistes contactés par franceinfo appellent à ne pas sombrer dans le catastrophisme, insistant sur la rareté d’événements pouvant être hautement problématiques.
5. Sommes-nous capables d’anticiper les tempêtes solaires ?
Notre connaissance du magnétisme du Soleil est encore loin d’être parfaite. Par exemple, son pic d’activité était attendu pour 2025, mais il pourrait finalement survenir un peu avant, ce qui montre nos lacunes. Le processus d’apparition des taches solaires, tout comme leur comportement précis, demeure encore mystérieux. Il nous est également encore difficile d’évaluer le temps de parcours des particules éjectées lors des éruptions. “Nous avons encore énormément d’incertitudes” concède Quentin Verspieren.

Toutefois, le savoir progresse, grâce à des missions en cours, comme celle de Solar Orbiter, et vont encore s’étoffer avec Mission Vigile de l’ESA en 2030. L’objectif est notamment d’affiner nos prévisions de météo de l’espace pour que les autorités puissent lancer des alertes et prendre des mesures de précaution en cas de sévère tempête solaire. Il pourrait s’agir, par exemple, de clouer les avions au sol le temps nécessaire (plusieurs heures ou plusieurs jours) pour éviter les problèmes si les systèmes de navigation satellite venaient à être perturbés ou interrompus.

Quentin Verspieren ajoute que des discussions ont commencé, à l’échelle du continent européen, pour qu’une entité avec les compétences adéquates soit opérationnelle pour le prochain cycle, dans onze ans. Avant cela, la vigilance est de mise jusqu’au pic d’activité à venir.
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