2024-04-03 00:43:11
Le logo du géant américain General Electric est représenté sur la centrale de Belfort, dans l’est de la France, le 29 mars 2021. (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP)
NEW YORK — Le conglomérat américain General Electric, cofondé il y a plus de 130 ans par Thomas Edison, ouvre mardi un nouveau chapitre de son histoire : sa scission en trois entités indépendantes qui se concentreront ensuite sur leurs cœurs de métier disparates.
Le groupe a annoncé son projet de « spin-off » en novembre 2021, qui devait se réaliser en plusieurs étapes.
Une première scission a eu lieu en janvier 2023 avec la création de GE HealthCare, regroupant l’ensemble des activités de santé.
La finalisation officielle de la séparation intervient mardi, avec la disparition de General Electric au profit de GE Vernova, chargé des activités énergétiques, et de GE Aerospace, le nouveau nom du défunt GE.
Ils seront cotés à New York, un au Nasdaq et deux au NYSE.
Il n’y aura pas de holding et les trois sociétés publieront leurs résultats indépendamment les unes des autres.
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“En tant qu’entreprises gérées de manière indépendante, les entreprises seront mieux placées pour générer une croissance à long terme et créer de la valeur pour les clients, les investisseurs et les employés”, a expliqué General Electric en 2021 lorsqu’elle a annoncé la scission.
Parmi les “nombreuses raisons” de ces scissions figurent la volonté de simplifier l’entreprise en se débarrassant des activités non essentielles et d’améliorer les performances en se retirant des secteurs à faible croissance ou à faible rentabilité, a expliqué à l’AFP Neil Saunders de GlobalData.
“Dans ce cadre, il y a généralement toujours un jeu de valeur qui soit renforce le cours de l’action, soit crée plus de valeur pour les investisseurs et les propriétaires”, a-t-il déclaré.
“Gérer plusieurs divisions dans des domaines disparates est plus difficile pour un conseil d’administration”, a-t-il poursuivi, ajoutant : “C’est également plus difficile en termes de communication de la vision et de la stratégie aux investisseurs.”
L’allocation du capital
Le conglomérat 3M, qui fabrique notamment du scotch et des post-it, a également emprunté la voie de la scission de General Electric : en juillet 2022, il a annoncé la séparation de ses activités liées à la santé.
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La nouvelle société, nommée Solventum, a commencé à être négociée à la Bourse de New York lundi.
“C’est un jour important pour 3M et Solventum”, a déclaré le directeur général de 3M, Mike Roman, dans un communiqué.
“Les deux sociétés sont en mesure de poursuivre leur croissance respective et leurs plans d’allocation de capital sur mesure”, a-t-il ajouté.
Comme GE, qui a distribué toutes les actions de GE Vernova aux actionnaires du conglomérat, 3M a distribué toutes les actions de la nouvelle société à ses actionnaires.
Les deux sociétés ont donné une action dans la « société enfant » pour quatre actions détenues dans la « société mère ».
Toutefois, la société mère peut toujours conserver une participation, généralement dans l’intention de la monétiser ultérieurement.
C’est ce qu’a fait General Electric avec GE HealthCare, dans laquelle elle a conservé une participation de 19,9 pour cent.
Cependant, sa spin-off GE Aerospace ne détient désormais que 6,7 pour cent de la société, selon une porte-parole du groupe.
“GE Aerospace n’a pas l’intention de maintenir cela à perpétuité”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
Selon McKinsey, une activité auxiliaire devenue indépendante peut se développer davantage en faisant affaire avec des sociétés concurrentes de son ancienne « société mère ».
D’autres grands noms de Wall Street ont également choisi ces dernières années de scinder certaines activités.
36 spin-offs vus en 2024
Par exemple, le géant Johnson & Johnson a conservé ses activités business-to-business et a créé la société cotée Kenvue pour ses produits de grande consommation.
Et en juin 2021, le géant du petit-déjeuner Kellogg a annoncé son intention de se scinder en trois sociétés, mais n’en a finalement opté que pour deux : WK Kellogg pour les céréales et Kellanova pour les snacks, qui ont vu le jour en octobre 2023.
“Kellogg’s est un bon exemple, la société séparant son activité de céréales à faible croissance de son activité de snacks à très forte croissance”, a déclaré Saunders de GlobalData. “Mais ce n’est pas sans inconvénients.”
Il s’agit notamment de la perte d’économies d’échelle résultant du partage de certaines fonctions structurelles comme la comptabilité et les ressources humaines, ou d’un effet de taille, comme c’est le cas dans l’assurance maladie.
Selon CNBC, quelque trente-six spin-offs sont prévues dans le monde d’ici 2024.
Le 19 mars, le géant britannique de l’hygiène et de l’alimentation Unilever a annoncé son intention de scinder ses activités de crème glacée – dont Ben & Jerry’s et Magnum – après des ventes décevantes en 2023.
“Une scission d’Ice Cream est la voie de séparation la plus probable”, avait alors déclaré l’entreprise, ajoutant qu’elle cherchait avant tout à “maximiser les rendements pour les actionnaires”.
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Dans le cas d’Unilever, l’objectif est la simplification, a déclaré Neil Saunders, car la crème glacée fonctionne selon « un modèle opérationnel très différent » des autres produits d’Unilever.
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