Censure et critique: le cas Guhn Twei et la Fonderie Horne

Censure et critique: le cas Guhn Twei et la Fonderie Horne

Simon Turcotte est l’un des fondateurs du groupe de métal Guhn Twei. Pour lui, la musique est sa façon de s’exprimer. Ses paroles expriment haut et fort sa rage de vivre, mais aussi sa colère contre une situation injuste.

«J’ai eu cinq cancers. C’est ainsi que j’ai perdu ma jambe», a-t-il expliqué au micro de Sophie Durocher, à QUB.

Le fait de vivre à cinq minutes des cheminées de la fonderie Horne a-t-il pu jouer un rôle dans sa maladie? Est-ce que travailler dans cette usine a fait une différence? Même s’il ne veut pas blâmer directement la fonderie, il reste rempli d’interrogations. Et sa frustration, il l’exprime sur scène. Mais ce ne sera pas au Alienfest cette année.


Les paroles de ses chansons ne plaisent pas à l’un des organisateurs. Cet homme travaille pour l’entreprise Métal Marquis, qui fait des affaires avec la fonderie. Pour lui, chanter sur scène des mots comme «L’apologie de l’écocide / Musellement collectif / Les profits valent plus que nos vies», ça ne passe pas.

Le courriel envoyé à M. Turcotte par l’organisateur est clair : «Nous sommes un des fournisseurs de la fonderie, et c’est exactement là que ça devient sensible. Je suis en conflit d’intérêts total et ça ne passe pas avec mon équipe de direction.»

C’est ainsi que M. Turcotte a été informé que son groupe ne monterait pas sur scène cette année. Au final, le festival a même été annulé. La fonderie affirme qu’elle n’a jamais pris part à cette décision.

L’entreprise Métal Marquis a réagi mercredi en fin de journée en assurant qu’elle «n’a jamais suggéré ni pris part aux décisions entourant l’annulation et la programmation du festival».

«Ni la Fonderie Horne ni Glencore n’ont exercé une quelconque forme de pression sur Métal Marquis et l’organisation du festival», a ajouté l’entreprise.

Néanmoins, aux yeux de M. Turcotte, «cela démontre simplement qu’il y a un climat de peur autour de la critique de la fonderie Horne».

«Les grands perdants, c’est la liberté d’expression», a conclu Sophie Durocher.

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