«Les jeunes politiciens veulent tous une agriculture durable»
Les Jeunes agriculteurs vaudois et leur président, Steve Montandon, ont réuni des représentants de tous les partis et adopté une liste de dix propositions.
Le président des Jeunes agriculteurs vaudois, Steve Montandon, dans un de ses champs de betteraves.
FLORIAN CELLA (archives)
Emmenée par son président, Steve Montandonl’association des Jeunes agriculteurs vaudois (JAVD) a récemment invité des représentants des sections «jeunes» de tous les partis politiques à une même table ronde.
Il en est ressorti une liste de dix demandes devant contribuer à la durabilité de l’agriculture suisse. Exemples? L’interdiction des doubles casquettes dans les interprofessions pour éviter les conflits d’intérêts, la sensibilisation de la population via des cours de cuisine ou encore la fameuse hausse moyenne d’au moins 10% des prix payés aux agriculteurs. Interview.
Pourquoi avoir organisé cette rencontre?
Depuis la création des JAVD en 2021, nous avons toujours entretenu de bonnes relations avec les jeunes politiciens de tous bords. Nos échanges nous ont permis de constater que si nous différons sur les cheminements à suivre, nous partageons les mêmes craintes et les mêmes objectifs. L’idée de réunir tout le monde pour évoquer l’avenir de l’agriculture nous trottait donc dans la tête depuis un certain temps.
Comment s’est-elle déroulée?
Très bien. Chacun a mis un peu d’eau dans son vin pour ne pas perdre de vue l’objectif principal. Et nous avons eu de bonnes surprises, comme entendre les Jeunes Verts dire qu’ils étaient prêts à nous laisser plus de liberté entrepreneuriale ou les Jeunes PLR ouverts à l’idée de mettre en place des restrictions aux frontières pour certaines importations. Les discussions ont démontré qu’il y a une vraie relation de confiance entre la population et les familles paysannes.
Les «jeunes» politiciens seraient donc plus ouverts que les «vieux» ?
Ils semblent en effet être plus libres dans leurs opinions, moins liés aux «grosses huiles» de leur parti. On l’a d’ailleurs déjà constaté sur d’autres sujets. Nous avons aussi constaté une belle unanimité sur la nécessité de disposer d’un système alimentaire durable et équilibré. Pour y parvenir, il faut que les agriculteurs aient des moyens suffisants, à la fois pour vivre de leur travail et s’adapter face aux changements climatiques. De son côté, la population doit pouvoir se nourrir avec des produits locaux de qualité vendus à des tarifs abordables.
Qu’ont en commun les propositions adoptées?
Elles touchent tout le monde: autant les agriculteurs, les consommateurs, les distributeurs que le monde politique. Elles contiennent aussi une idée novatrice: le compte d’épargne d’assurance. Ce compte, déductible des impôts, permettrait aux agriculteurs de faire des réserves en prévision des aléas climatiques. Il leur servirait à lisser les résultats financiers de leur exploitation en les alimentant les années de bonnes récoltes et puisant dedans lors des mauvaises.
Quelle va être la suite?
Nous avons prévu de nous revoir rapidement pour discuter des possibilités d’action au niveau cantonal. Et avant l’été pour discuter de celles au niveau fédéral. En résumé, on a débroussaillé la zone et on va maintenant essayer de planter des arbres.
À propos d’action, les JAVD ont récemment mis en ligne trois petites vidéos. Pouvez-vous nous en dire plus?
L’idée de base était de faire une vidéo pour le 1est avril en jouant une des aberrations que nous subissons et en concluant par «malheureusement, ceci n’est pas une blague». Mais on s’est pris au jeu et on en a finalement réalisé trois, d’environ une minute chacune. Nous les avons postées sur Facebook, Instagram et TIC Tac et elles ont déjà atteint plus de 100’000 vues, soit bien plus que ce que nous espérions. Cela nous incite à réfléchir à la production d’autres vidéos humoristiques, qui sont visiblement un bon moyen pour faire passer nos messages.
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