Au Maroc, les taxis sont devenus incontournables, presque aussi essentiels que les constantes de la Nation. Leur position de pouvoir les rend intouchables, sacrés, au point que personne n’ose remettre en question leur toute-puissance.
Il est important de dire les choses telles qu’elles sont. Les taxis au Maroc se comportent comme s’ils étaient au-dessus des lois, du bon sens, et surtout au-dessus des simples citoyens que nous sommes. Combien de fois avons-nous été témoins de taxis refusant des courses sous prétexte que “ce n’est pas dans leur direction” ? Combien de fois avons-nous été confrontés à des comportements dangereux sur la route, des dépassements imprudents, des refus de priorité, le tout au nom d’une pseudo “urgence” ?
Et que dire de leur attitude envers les piétons ? Combien de fois avons-nous dû mettre notre vie en danger pour traverser la rue, harcelés par les klaxons impatients des taxis ? Combien de fois avons-nous vu un taxi se garer n’importe où, bloquant la circulation sans se soucier des autres usagers de la route ?
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Les taxis sont devenus un véritable fléau dans nos villes. Malgré les efforts déployés pour améliorer les transports en commun, comme les lignes de tramway et de busway, tant que ces véhicules continueraient à bafouer les lois, ces initiatives resteront vaines. Ils ne respectent pas les règles élémentaires, telles que porter la ceinture de sécurité, sous peine d’amende, alors que nous, citoyens, sommes contraints de le faire. Ils nous harcèlent lorsque nous sommes débarqués par un train. Ils nous infligent des douleurs au cou à cause de leurs véhicules mal entretenus. Ils s’autorisent à nous imposer leurs conversations ou leçons de morale sans respecter notre tranquillité.
Et que dire de l’image désastreuse qu’ils renvoient de notre pays ? Les vidéos de touristes se faisant arnaquer par des taxis malhonnêtes, qui ne daignent même pas mettre le compteur en route témoignent de leur mépris. Ils considèrent les touristes comme des portefeuilles ambulants et les traitent avec impolitesse, tout en négligeant l’hygiène de leurs véhicules. On dirait qu’ils sont au-dessus des contrôles techniques et des lois. Et pourtant.
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Saviez-vous que le racolage est interdit par la loi marocaine ? Saviez-vous que les taxis ne peuvent pas prendre un deuxième client sans l’accord du premier ? Saviez-vous qu’ils doivent respecter un code vestimentaire spécifique et être soumis à des contrôles quotidiens ? Oui, les taxis sont soumis à des règles qu’ils choisissent de ne pas respecter !
Allons-nous continuer à subir leur dictature, alors que le Maroc s’apprête à accueillir un grand nombre de visiteurs dans un futur proche ? Sommes-nous condamnés à endurer leur anarchie ? Quand l’État, qui a cédé aux demandes excessives des taxis et de leurs syndicats, interviendra-t-il enfin pour remettre de l’ordre dans ce secteur ?
Récemment, la wilaya de Casa-Settat a rappelé l’illégalité des VTC au Maroc. On peut ne pas être d’accord avec leur modèle économique, les conditions de travail des chauffeurs, ou la concurrence déloyale qu’ils représentent pour les taxis. Mais il faut admettre que les services offerts par ces applications sont bien meilleurs. Leurs véhicules sont plus modernes et mieux entretenus, et ils offrent une opportunité aux jeunes chômeurs.
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Certains taxis n’hésitent pas à adopter des comportements menaçants envers les chauffeurs de VTC et leurs clients, conscients de la concurrence que ces nouvelles plateformes représentent, et malgré leur popularité auprès des Marocains.
Le ras-le-bol généralisé des Marocains montre que toute alternative susceptible de concurrencer ces plaies urbaines est la bienvenue.