Les chausse-trappes de la mémoire, les ressemblances troublantes entre fiction et réalité, les coïncidences, les identités flottantes et éclatées: en près d’une vingtaine de romans, Paul Auster a manié ces thèmes dans des constructions narratives virtuoses, des jeux de piste métaphysiques avec récits enchâssés jusqu’au vertige, des fausses enquêtes policières à l’instar de Cité de verre, le roman qui l’a lancé en 1985, premier tome de la Trilogie new-yorkaise.
En 2017, dans 4321, Paul Auster menait le lecteur par le bout du nez (et le perdait aussi avec délectation) sur un peu plus de 1000 pages, en racontant, de façon apparemment linéaire, la vie du personnage Archie Ferguson au travers de quatre étapes marquantes de sa jeunesse dont la guerre du Vietnam ou la mort de Kennedy. Mais chaque épisode se trouvait éclaté en quatre versions différentes, autant d’autres vies possibles, de bifurcations dictées par les dés du hasard.
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