Le nouveau film de Michael Klier « The River Between Us »

Le nouveau film de Michael Klier « The River Between Us »

2024-04-10 16:47:55

EIl y a des films bruyants et des films calmes, ceux qui s’attirent les bonnes grâces, « cherchent quelque chose », comme l’a dit un jour avec malice le réalisateur Christian Petzold ; Des films fragiles, qui demandent à ce que le spectateur devienne curieux et patiente un moment. Les films de Michael Klier n’ont jamais tenté d’attirer l’attention par tous les moyens possibles.

Pierre Poire

Rédacteur dans la rubrique reportages du Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung à Berlin.

On s’attend toujours à ce que les téléspectateurs qui ne veulent pas que la situation soit claire dès la première image. Cela a peut-être quelque chose à voir avec le fait que Klier a aujourd’hui plus de quatre-vingts ans, qu’il a acquis de l’expérience à une époque qui ressemblera aux plus jeunes à l’âge de bronze du cinéma, en France, comme stagiaire chez Truffaut ; et qu’à ce jour, il ne croit pas devoir suivre certaines règles pour que les gens le suivent.

Il y avait des films comme « Partout c’est mieux là où nous ne sommes pas » (1989), « Ostkreuz » et des pauses constantes. Il y a maintenant « La rivière entre nous ». Un vieil homme blanc s’intéresse à l’histoire de deux jeunes femmes. Bien sûr, ce n’est pas pour les très rigides. Vous n’avez pas à vous en soucier car ce qui est montré est ce qui compte.

Que peut-on voir, quelle lumière, quel cadrage, comment se compose une image ? Y a-t-il de la musique dans la diégèse, c’est-à-dire dans le monde raconté, ou vient-elle du off ? De nombreux films n’y prêtent étonnamment que peu d’attention. La musique, par exemple, est un lubrifiant pour les sentiments, du glutamate pour les oreilles. Lorsque Klier entend pour la première fois de la musique hors écran après environ une heure, vous prenez conscience de sa signification.

« The River Between Us » n’est guère plus qu’une esquisse d’une histoire. Alice (Lena Urzendowsky), une jeune femme militante, doit faire du service social parce qu’elle a protesté militantement contre la construction d’un pont sur l’Elbe. Son père est l’un des architectes du programme urbain dont fait partie le pont. La mère est psychothérapeute. On ne voit jamais les parents. Mais ils sont présents.

Attraction et répulsion

Alice est chargée de s’occuper de Cam (Kotti Yun), traumatisé après une agression raciste. Quelque chose surgit entre les deux, de la répulsion et de l’attraction, c’est difficile car aucun des deux ne veut s’ouvrir.

Il ne se passe pas grand-chose. Ils traversent l’Elbe en ferry à Dresde, poussent leur vélo sur la montagne escarpée, descendent, la caméra est parfois très proche d’eux, puis elle garde discrètement ses distances. Klier évite le désert habituel de tirs et de contre-coups. Les deux peuvent généralement être vus en deux plans. Il est ainsi plus facile de reconnaître ce qui nous sépare et ce que nous avons en commun.


Ce texte provient du Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.

Le film les accompagne et les observe plutôt que de les forcer à intriguer. La relation change. Au début, Cam semble avoir besoin d’Alice, puis c’est l’inverse. Ils se demandent quoi faire de leur vie. Cam a besoin de distance, Alice, dont l’activisme a étrangement échoué, recherche la proximité. Klier laisse ouvert la suite quant à ce qui se passera ensuite.

Il montre en images quelque chose dans lequel tout n’est pas déjà clair, il préserve les ambivalences. Il ne dit pas beaucoup de mots. Vous découvrez les sentiments, les humeurs et les humeurs à travers les valeurs de la lumière, à travers les mouvements dans la pièce et la perspective de la caméra. C’est un type de cinéma devenu de plus en plus rare. Cela seul fait que ce film vaut le détour.

Au cinéma à partir de jeudi.



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