Lettres de Juris : Compensation pour courrier publicitaire indésirable ?

Lettres de Juris : Compensation pour courrier publicitaire indésirable ?

2024-04-12 18:27:43

© focus finder / Adobe Stock

Tout le monde les connaît, les e-mails publicitaires ennuyeux des boutiques en ligne ou des services auxquels vous vous êtes abonné à un moment donné pour un bon d’achat ou même de manière totalement involontaire. Mais même des prestataires réputés comme le service de recherche juridique Juris peuvent apparemment rendre fous leurs clients avec de la publicité. Un avocat se défend actuellement devant le tribunal régional de Sarrebruck contre des lettres publicitaires de l’exploitant de la base de données et le stockage de ses données à cette fin. Désormais, la CJCE a également dû se prononcer sur cette affaire à la suite d’une observation du LG (arrêt du 11 avril 2024 – C-741/21).

L’avocat a appris que Juris stockait ses données personnelles non seulement pour envoyer les newsletters qu’il avait commandées, mais également à des fins publicitaires. Il a ensuite révoqué tout consentement précédemment donné et s’est opposé à tout traitement de ses données à des fins publicitaires. Néanmoins, il reçut à plusieurs reprises des lettres de Juris dans lesquelles était imprimée une chaîne de caractères individuelle de dix chiffres. Celui-ci pouvait ensuite être saisi sur le site Internet de Juris, après quoi un bon de commande apparaissait contenant des informations personnelles sur l’homme.

L’avocat a donc de nouveau informé Juris par écrit de son objection à toute publicité. De plus, en continuant à créer des lettres publicitaires à partir de ces données, l’entreprise a traité ces données de manière illégale. Pour cela, il a droit à une indemnisation conformément à l’art. 82 RGPD au. S’il avait pensé qu’après cette menace judiciaire, plus aucune lettre publicitaire n’arriverait, il se serait trompé : il a continué à recevoir du courrier de Juris, après quoi il a fait signifier sa contestation par huissier. Il a également chargé un notaire qui a ouvert avec lui le bon de commande de confirmer qu’il contenait effectivement des données personnelles.

Les dommages causés par le courrier publicitaire non autorisé peuvent-ils être indemnisés ?

Outre le remboursement des frais de notaire et d’huissier, il demande désormais au tribunal régional de Sarrebruck une indemnisation à laquelle il estime avoir droit en raison du traitement illicite de ses données. Cela soulève la question passionnante de savoir si un traitement de données qui viole le RGPD représente réellement un préjudice immatériel pouvant être indemnisé. Le LG a ensuite soumis cette question à la CJCE pour une décision préjudicielle.

À cet égard, la CJCE précise que l’art. 82 Le RGPD, qui accorde une indemnisation à toute personne ayant « subi un préjudice matériel ou immatériel du fait d’une violation de ce règlement », se base ici sur un préjudice précis. Les personnes concernées devraient également le prouver. La simple violation des droits subjectifs au titre du RGPD ne suffit donc pas. Néanmoins, la “perte de contrôle” sur ses propres données, que l’avocat du plaignant utilise comme justification dans la procédure au principal, peut être une situation très préjudiciable, comme la Cour l’a désormais déclaré. Celui-ci est dans 85. Le considérant du RGPD mentionne expressément les dommages qui pourraient être causés par une violation de données personnelles.

Les entreprises ne peuvent pas s’excuser en prétendant que les salariés sont en faute

En outre, le LG voulait savoir si l’objection soulevée par Juris dans le cadre de la procédure, selon laquelle un employé pourrait être responsable du traitement illégal des données, était réellement valable. En d’autres termes : si une entreprise peut être disculpée parce que des salariés ont causé des dommages contrairement à leurs instructions. Les juges luxembourgeois ont clairement nié cette affirmation. En fin de compte, selon leur argument, la demande de dommages-intérêts perdrait pratiquement son sens si les entreprises pouvaient toujours se soustraire à leurs responsabilités en citant les salariés qui ont agi en violation de la réglementation.

Enfin, le LG a également demandé à la CJCE comment évaluer une demande de dommages-intérêts si – comme ici – plusieurs violations se sont produites aux dépens de la même personne dans le même traitement de données. À cet égard, la Cour a souligné que l’art. 82 Le RGPD n’a pas une fonction punitive, mais plutôt compensatoire, ce qui signifie qu’il n’est pas important de savoir si la personne responsable a commis plusieurs violations à l’encontre d’une même personne, mais seulement le préjudice spécifique subi par cette personne.

CJCE, arrêt du 11 avril 2024 – C-741/21

Equipe éditoriale beck-aktuell, Maximilian Amos, 12 avril 2024.



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