Deux semaines après son élection, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a rendu visite lundi 15 avril aux responsables des deux grandes confréries du pays, les mourides et les tidjanes. Cette visite revêt une importance particulière, car même si le Sénégal est un État laïc, les leaders religieux peuvent jouer un rôle central dans les décisions politiques, notamment en cas de tensions.
Cette visite officielle était la première du président Bassirou Diomaye Faye depuis son élection. Il a rencontré successivement le khalife général Serigne Mountakha Bassirou Mbacké à Touba, capitale mouride, et Serigne Babacar Sy Mansour, khalife général des tidianes à Tivaouane. Le président a discuté des problématiques spécifiques à chaque ville, telles que l’accès à l’eau potable à Touba et la modernisation de Tivaouane, ainsi que les travaux de finition de la grande mosquée.
Accompagné d’une importante délégation, incluant son directeur de cabinet et le ministre de l’Intérieur, Bassirou Diomaye Faye a cherché à marquer les esprits et à prévenir toute tension. Ces visites auprès des leaders religieux soulignent les liens anciens et importants entre le politique et le religieux au Sénégal.
Bakary Samb, directeur régional du Timbuktu Institute et auteur de l’ouvrage récent “Islam au Sénégal, d’où viennent les confréries”, souligne l’importance de ces visites du président et met en lumière le compromis dynamique existant entre le religieux et le politique au Sénégal. Il souligne également la tradition de consensus et de soutien des leaders religieux envers les dirigeants politiques, soulignant que ceux qui s’y sont opposés n’ont pas réussi politiquement dans l’histoire du pays.