Les États-Unis ont mis fin jeudi au rêve d’adhésion pleine et entière des Palestiniens à l’ONU, en mettant sans surprise leur veto au Conseil de sécurité à une revendication honnie par leur allié israélien, en pleine guerre à Gaza.
Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur d’«État non membre observateur», ainsi que les pays arabes, imploraient le Conseil d’accepter qu’un «État palestinien» déjà reconnu par la majorité des capitales prenne sa place «légitime» au sein des Nations unies.
En vain. Les États-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote, n’ont pas hésité à utiliser leur droit de veto pour protéger leur allié israélien.
Une décision immédiatement dénoncée par l’Autorité palestinienne, qui y voit une «agression flagrante» poussant le Moyen-Orient «au bord du gouffre».
Malgré le veto américain, le soutien «écrasant» des membres du Conseil envoie un message clair selon lequel l’État de Palestine mérite sa place à l’ONU, a déclaré l’ambassadeur algérien, promettant de présenter à nouveau cette requête ultérieurement.
L’admission d’un État à l’ONU doit recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d’un membre permanent), puis être approuvée par l’Assemblée générale à la majorité des deux tiers.
Les États-Unis ont maintenu leur position, soulignant que leur opposition n’était pas contre un État palestinien en soi, mais qu’il devait naître de négociations directes entre les parties.
Le dernier veto à l’adhésion d’un État à l’ONU remonte à 1976, lorsque les Américains avaient bloqué l’entrée du Vietnam.
Les Israéliens ont vivement dénoncé l’initiative palestinienne et ont exprimé leur insatisfaction suite au rejet de la résolution.
Le secrétaire général de l’ONU a souligné la situation précaire au Moyen-Orient et a averti que tout calcul erroné pourrait conduire à un conflit régional généralisé dévastateur.
La guerre à Gaza a entraîné des pertes humaines importantes, principalement des civils, mettant en lumière le besoin urgent de trouver des solutions pour mettre fin à ce cycle de violence.