Dans les années soixante du siècle dernier, un jeune homme d’une vingtaine d’années, au teint maigre et roux, qui l’appelait « Abu al-Makarem », est apparu sur le petit écran. Il avait des traits innocents, des vêtements miteux et un chapeau de paysan. (…) Il parlait en langue des signes et se balançait frénétiquement tandis que les gens disaient : « Dieu vit », à gauche et à droite.
C’était la première fois que le public voyait cet artiste égyptien en noir et blanc, à travers la série « La Victime », qui constituait la première partie du quintette inachevé « Al-Saqia » du grand écrivain Abdel Moneim El-Sawy.
Le téléspectateur ne se rendait pas compte à l’époque que les murmures du jeune homme muet se transformeraient en une voix dure et sobre associée au nom de Salah al-Din Othman al-Saadani, dont le nom, porteur d’un parfum d’histoire, se confondait avec les lignes des champs dans lesquels il est né dans le gouvernorat de Menoufia, au sud du delta du Nil, en 1943.
Al-Saadani est diplômé de la Faculté d’agriculture de l’Université du Caire, où il se tenait sur scène aux côtés de son camarade de classe Adel Imam, qui l’a emmené dans le monde de l’art et les a liés à une amitié qui s’est étendue tout au long de leur vie.
Salah Al-Saadani a grandi sous la garde de son frère aîné, le grand journaliste Mahmoud Al-Saadani, qui a enrichi sa personnalité culturellement et l’a influencée à la lumière des opinions pour lesquelles Mahmoud a été emprisonné à l’époque des présidents Gamal Abdel Nasser et Anwar Sadat, qui a influencé les rôles artistiques de Salah, notamment ses opinions politiques.
Après une recommandation de l’écrivain Youssef Al-Sibai lorsqu’il était ministre de la Culture, Salah Al-Saadani revient sur scène en 1974 dans un rôle de premier plan face à l’artiste Samiha Ayoub dans la pièce « Une vie est un moment ».
Avec la patience du paysan, Al-Saadani a gravé son nom dans la mémoire du théâtre, de la radio, de la télévision et du cinéma, tout comme les Égyptiens creusaient des canaux pour arroser leurs terres, et que son arbre portait les meilleurs fruits dans les années 80 et 90. le siècle dernier.
Salah Al-Saadani a présenté des dizaines de séries télévisées, dont les plus célèbres sont « Mes chers fils, merci », « Siyam Siam », « La femme est la première à savoir », « Layali Al-Helmeya », « Al- Nawa », « Arabesque », « Heaume du Sud » et « Les gens de Kafr Askar », « Un homme à l’ère de la mondialisation », « Papiers égyptiens » et « Amis ».
Al-Saadani a joué divers rôles cinématographiques dans une cinquantaine de films, dont les plus importants sont : « Une chanson sur le passage », « La Terre », « Le batelier », « L’oiseau de nuit triste », « La balle est toujours là ». Ma poche » et « Shahatin et nobles ».
Sa voix rauque distinctive l’a également amené à présenter un certain nombre de séries radiophoniques, notamment « A Journey in Old Time », « Lovers Who Do Not Know Love », « Ahlam Ahlam », « Catch the Wind », « The Expatriates » et “Le chevalier de son temps et de son temps.”
Bien que le théâtre ait marqué le début de sa naissance artistique, les pièces connues sous le nom de Salah Al-Saadani n’étaient pas aussi célèbres que celles qu’il présentait sur le petit et le grand écran, et parmi celles-ci figuraient « Haret Al-Saqqa », « Le Coming Generation », « The King is the King » et « The Story of the Western Neighborhood », qui, selon le regretté artiste Saeed Saleh dans une interview télévisée, ont eu plus de succès que la pièce « The School of Rioters », mais n’ont pas été montré sur les écrans plus tard parce qu’il « attaquait le gouvernement ».
Sa dernière œuvre fut la série « Les Mineurs » en 2013, provoquant l’éloignement complet d’Al-Saadani de la scène artistique, jusqu’à sa mort le 19 avril 2024.
Plus de 200 œuvres artistiques ont été présentées par Salah Al-Saadani au public arabe, au cours d’un voyage qui a duré un demi-siècle, au cours duquel son langage sobre et ses éclats sonores arabes se sont mêlés à ses choix philosophiques pour des rôles qui répondent aux préoccupations de la société, qu’il présentait tantôt avec une performance sérieuse, tantôt avec son sens de l’humour.
Cependant, « Suleiman Ghanem » reste dans l’épopée dramatique « Layali Al-Helmeya », et « Hassan Al-Namani » dans la série « Arabesque » comme la série « Damiette », et « Rashid » d’Ibn al-Nil Salah al- Saadani, qui restera dans l’esprit du public arabe sous les noms d’« Ibn al-Balad » et d’« Ibn al-Balad « Maire de l’art égyptien ».