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Élections régionales au Pays Basque : pare-feu basque contre l’ETA

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Élections régionales au Pays Basque : pare-feu basque contre l’ETA

2024-04-20 19:02:00

Une alliance de partis pourrait remporter les élections de dimanche, dont une partie provient de l’organisation séparatiste ETA.

Affiche électorale des transports publics dans un arrêt de bus au Pays Basque Photo : Vincent West/Reuters

MADRID taz | Il y a des signes de changement au Pays Basque espagnol. 13 ans après la fin définitive des actions armées de l’organisation séparatiste ETA et six ans après sa dissolution, les sondages pour les élections au parlement autonome de dimanche donnent le nationaliste de gauche EH Bildu en tête des voix pour la première temps.

Outre les formations de gauche qui ont toujours rejeté la violence politique, l’alliance du parti EH Bildu joue également un rôle de premier plan dans l’environnement politique de l’ETA dissoute. Si les sondages se confirment, les nationalistes de gauche relègueraient le Parti nationaliste basque (PNV), conservateur qui dirige la région depuis 44 ans, sauf une brève interruption, à la deuxième place.

Les élections de dimanche sont celles de nouveaux visages. Les deux grands partis, EH Bildu et PNV, présentent des candidats jeunes et relativement inconnus. Étonnamment, le PNV n’envoie pas dans la course le Lehendakari – le chef du gouvernement basque – Iñigo Urkullu (62 ans), mais le jeune technocrate Imanol Pradales (48 ans). « Indar Berria, Euskadi Berria » (Nouveau Pouvoir, Nouveau Pays Basque) est la devise. Pradales devrait mettre fin à la tendance à la baisse constante du PNV lors des élections après 12 ans sous Urkullu.

Ce sont principalement des problèmes sociaux qui ont conduit à cela : l’austérité des services publics, le système de santé partiellement privatisé, l’inflation et la hausse des prix du logement. C’est le résultat d’enquêtes menées par le DeustoBarometro de l’Université Privée Basque de Deusto.

Le mot « terroristes » ne lui est pas venu aux lèvres

EH Bildu aborde ces points avec sa campagne sous le slogan « Aldaketa » (changement). Votre candidat, Pello Otxandiano (41 ans), promet de meilleurs services publics et moins de privatisation. Il parle de protection de l’environnement et d’une économie pour le 21e siècle. Le fait qu’Otxandiano soit envoyé dans la course à la place du chef du parti Arnaldo Otegi, comme tout le monde s’y attendait, est une surprise. Contrairement à Otegi, qui a négocié la dissolution de l’ETA, Otxandiano n’a pas d’antécédents de lutte armée pour l’indépendance.

Néanmoins, la presse le suit de près sur ce sujet. On a demandé à Otxandiano dans une interview à la radio s’il condamnerait l’ETA comme une « bande terroriste ». Il a esquivé. L’ETA est « une organisation armée » dont le recours à la violence est « l’expression d’un cycle politique passé ». “Heureusement”, l’ETA n’existe plus, le Pays Basque peut donc espérer, a-t-il répondu. La seule chose qu’il ne voulait pas prononcer, c’était le mot « terroristes ».

C’était au début de la semaine. Depuis, les autres candidats ont tenté de s’en servir contre Otxandiano. On peut se demander si cela réussira : dans le DeustoBarametro, seuls 0,5 pour cent citent le terrorisme comme problème.

Étonnamment, contrairement à la Catalogne, où les élections auront lieu à la mi-mai, la question de l’indépendance ne joue pratiquement aucun rôle dans la campagne électorale. Le PNV parle d’une nouvelle expansion de l’autonomie et EH Bildu promeut une relation bilatérale avec Madrid et donc plus de souveraineté afin de pouvoir décider de mesures sociales et politiques importantes sans ingérence de Madrid.

Les socialistes excluent une alliance avec EH Bildu

Cependant, il semble peu probable qu’EH Bildu forme le gouvernement s’il remporte les élections. Pradales devrait rester président de la région. Pour obtenir une majorité au Parlement basque, une alliance avec au moins les socialistes (PSE) est nécessaire. Et ils excluent une fusion avec EH Bildu au Pays Basque.

Après les dernières élections locales, au cours desquelles EH Bildu est devenu la force la plus forte, le Partido Popular (PP), conservateur, faible au Pays basque, est intervenu pour aider le PNV et le PSE à obtenir la majorité dans plusieurs municipalités et dans l’une des trois gouvernements provinciaux pour qu’EH Bildu ne gouverne pas.

Ce scénario pourrait désormais se répéter au Parlement basque. Reste à savoir quel impact cela aura sur le gouvernement minoritaire du socialiste Pedro Sánchez à Madrid. Il n’est en fonction que grâce aux votes du PNV et d’EH Bildu.



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