2024-03-23 19:33:57
La célèbre danseuse de Palerme, protagoniste du docu-film Eleonora Abbagnato. Une étoile qui danse, diffusé en prime time le 29 mars sur Rai3 et Raiplay
Quand je suis entrée à l’école de danse de l’Opéra de Paris, j’étais la seule italienne et les mères des autres danseuses m’appelaient la petite mafieuse. Aujourd’hui ce serait une insulte, à l’époque je ne me rendais pas compte du poids du mot mafia et j’en ai ri… Je n’avais que 14 ans. Puis pour la petite mafieuse Eleonora Abbagnato, en 2013, elle devient la toile d’Opra, la première femme italienne à assumer ce rôle. Une histoire de ténacité, de sacrifice et de détermination celle du grand danseur de Palerme, actuel directeur du Ballet du Teatro dell’Opera di Roma, qui est désormais racontée dans le docu-film Eléonora Abbagnato. Une étoile dansantesur Rai3 le 29 mars, réalisé par Irish Braschi, produit par Matteo Levi.
Défini comme mafieux, pourquoi sicilien ?
Je ne sais pas, mais le lien entre la mafia et la Sicile est possible. Et quand j’étais Toile, j’ai même reçu une lettre anonyme, où il était écrit : débarrassons-nous de la mafia sicilienne.
De qui avez-vous hérité votre passion pour la danse ?
Je n’ai personne dans ma famille qui ait jamais eu une relation d’intérêt avec cet art, car quand j’étais toute petite, ma mère, qui devait aller travailler à Palerme, m’a garé dans l’école de danse de son amie Marisa Benassai. J’ai suivi les cours du matin au soir. Et c’est à partir de là que tout a commencé.
Un chemin difficile, construit étape par étape, pour ainsi dire, pour atteindre le summum du succès.
J’ai toujours été très déterminé….
Tellement déterminée que, encore jeune fille, elle s’est permise de dire au professeur de ne pas prendre une autre danseuse, car elle n’était pas douée…
Hé bien oui. J’avais 8 ans et j’étais déjà danseuse étoile de l’école, mais ce n’était pas de la méchanceté ni de l’envie envers mes camarades de classe. La compétition naturelle dans notre métier, pour se comparer aux autres et créer sa propre dimension.
Une dimension à 360 degrés, sans jamais hésitation ?
Les moments d’hésitation n’ont jamais manqué. Quand je me préparais avec le professeur pour un rôle et que, peut-être, je ne savais pas bien faire un spectacle, j’ai fait semblant de devoir aller aux toilettes et j’ai quitté la pièce, je ne voulais pas être vu en difficulté .
Parmi les professeurs les plus exigeants ?
Tout d’abord Roland Petit : extraordinaire, parfois très violent. Si je n’obtenais pas ce qu’il voulait, des chaises me tomberaient dessus, et même des mots durs… aujourd’hui il faudrait le dénoncer, car il m’a fortifié. Et puis Claude Bessy, directeur de l’École d’Opéra qui m’a un jour forcé à patiner, sachant que je n’en étais pas capable. Les chorégraphes ont toujours été très durs, ils voulaient le meilleur de moi, car ils comprenaient que j’avais des possibilités.
Même Pina Bausch ?
Une expérience extraordinaire avec son théâtre danse : un engagement totalement nouveau pour moi. Elle était minutieuse dans les détails : pour vous expliquer un certain mouvement, son explication pouvait durer deux heures.
Une autre expérience insolite est le film Il 7 e l’8 avec Ficarra et Picone, ses concitoyens.
Très drôle. J’ai accepté la proposition parce que je voulais sortir d’une situation d’attente difficile, celle de la nomination de Toile… J’avais besoin de me distraire.
Beaucoup de succès, de nombreuses récompenses, de nombreux applaudissements…
Et beaucoup de solitude, l’éloignement de sa coquille d’affection, avec laquelle il faut composer : douloureux, mais nécessaire et, dans certains cas, même exaltant. Le prix à payer pour réussir est assez élevé.
Pour sa fille, Julia suit ses traces : une talentueuse jeune fille de douze ans qui apparaît à la fin du docu-film dans le rôle de la mère enfant…
Oui, mais ce n’est pas moi qui l’ai guidée sur mes traces. Et – elle rit – notre fils Gabriel joue plutôt au football, à la suite de ceux de son père footballeur, mon mari Federico Balzaretti. Des destins croisés.
Projets d’avenir?
Le ballet Nuits Romaines à partir du 26 avril au Palais des Congrès de Paris, puis en tournée.
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23 mars 2024 (modifié le 23 mars 2024 | 17h33)
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