2024-04-23 10:00:35
Vitrage peupler une zone seuil entre une euphorie vertigineuse et un espoir décroissant. Ce qui ressemble à une overdose de pathos est en réalité tout à fait vrai dans le cas du trio d’Austin, au Texas. Depuis trois albums, ils se consacrent à un mélange bizarre et prenant qui comprend entre autres du post-hardcore et du post metal, du sludge et du black metal, mais aussi du shoegaze très mélodique. Avec “De l’autre côté du miroir” Ils débarquent désormais chez Pelagic Records et élargissent à nouveau habilement leur son.
Cette particularité est déjà à la base de l’ouverture “Anything You Want”, qui oscille entre cris black metal furieux et chants célestes, accompagnés d’une agitation constante. Vous savez que quelque chose va bientôt se produire ici, que le chaos absolu va s’abattre sur le pays, mais Glassing n’allume pas toujours l’interrupteur immédiatement. Des morceaux comme « Circle Down », qui avancent en ligne relativement droite et flirtent avec une dureté repoussante, sont devenus rares, mais sont doublement ou triplement bienvenus – voir et entendre, entre autres, la chevauchée de hussards « Defacer » avec son petit des skins et des sprints intermédiaires horribles et passionnants.
Et pourtant, c’est l’entre-deux-mondes qui définit désormais le son du trio US. Dans l’épopée « Ritualist », il y a de la place pour une violence primaire d’un noir profond, mais aussi pour un post-regard, atteignant des paysages sonores insaisissables, irréels et pourtant si concrets. Mélodies chatoyantes et punchs puissants se conjuguent également dans « Nothing Touches You ». Des cris stridents vous donnent des frissons dans le dos, des mondes flous règnent tout autour, enveloppés dans du coton et constituent finalement la base parfaite pour la prochaine explosion de rage. Le final euphorique « Wake » semble presque irréel dans sa folle brièveté et constitue finalement la fin parfaite.
En fait, la dernière farce des Texans est plus déroutante que jamais, mais c’est une confusion des plus bienvenue qui plane sur les débats. « From The Other Side Of The Mirror » est au départ difficile à saisir et irréel, soulignant plus que jamais les extrêmes de son propre son, mais en même temps les amenant finalement au point proverbial. Glassing dit constamment adieu à son statut d’expert en sludge, investit dans une lourdeur brutale et des mondes oniriques omniprésents, et malgré tous les contrastes, ils trouvent toujours le juste milieu pour un album vraiment spécial. Cela a rarement été aussi excitant dans la zone des seuils.
Note : 8/10
Disponible à partir du : 26 avril 2024
Disponible via : Pelagic Records (Cargo Records)
Site web: www.glassingband.com
Facebook: www.facebook.com/GlassingBand
Catégorie: Magazine, Critiques
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