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La beauté brutale de Saint Vincent

by Nouvelles
La beauté brutale de Saint Vincent

2024-05-06 18:57:58

Ils se souviennent de 1991 au Texas, avec le massacre de Luby, lorsque le pick-up de George Hennard s’est retrouvé sur la vitrine d’un club et qu’il a commencé à tirer, tuant vingt-trois personnes et en blessant une trentaine. Annie Clark avait neuf ans et sa vie avait déjà changé lorsqu’elle s’est retrouvée entre ses mains Pas grave du Nirvâna. Dans sa chambre, des posters de Frank Zappa et King Crimson la regardaient se faire passer pour une rock star avec sa guitare en plastique rouge. Quelques années plus tard, l’instrument deviendra réel et elle commencera à y jouer Jethro Tull et son bien-aimé Robert Fripp. Ensuite, elle prendrait son nom de scène dans un couplet de La voilà, mon beau mondeune chanson écrite par Nick Cave avec ses Bad Seeds qui parle à un moment donné du poète Dylan Thomas, mort ivre à l’hôpital de St Vincent.

En près de deux décennies, Clark a sorti sept albums et chacun a été une réincarnation artistique, appliquant de manière excellente les enseignements de David Bowie. Épouse-moi en 2007, il présente un auteur-compositeur-interprète original, habile à mélanger des sons variés, rendu encore plus personnalisé par la capacité d’écriture acquise dans Acteur, deux ans plus tard. Dans Étrange miséricorde de 2011, son art pop est encore plus ciblé, à tel point qu’il attire l’attention de David Byrne, avec qui il publie l’éclectique J’adore ce géant l’année prochaine. L’impact des anciens Talking Heads sur Clark aide à affiner la force d’innovation magnétique de Saint-Vincentsorti en 2014, le son sensuel du latex de Masseduction, de 2017, et l’intimité aux saveurs des années 70 de DLa maison de papapublié en 2021.

Dans la solitude du studio

Tous nés en criant commence par le sombre progrès de L’enfer est proche. Téméraire il avance lentement d’une pénombre intime vers une tension croissante qui explose dans la violence déformée du finale. Chez les psychotiques Un homme brisé L’approche de Clark en matière de production est résumée : le son du disque est né dans la solitude du studio, en manipulant les commandes du mixeur et, comme dans le cas de la chanson, en faisant passer les sons à travers de vieux magnétophones japonais.

Cate Le Bon

Une autre présence constante sur l’album est celle de l’auteure-compositrice-interprète britannique Cate Le Bon, qui apparaît également comme co-auteur de Grand temps rien, un morceau hip hop qui redéfinit la capacité caméléonique de St Vincent. Le sien, dans l’ambiance James Bond de Des temps violents, devient un besoin désespéré d’amour. L’intime et méditatif il n’a plus de courant raconte la panne d’électricité dans une ville qui s’avère aussi être un black-out émotionnel, tout en la stroboscopique Fruit le plus sucré s’ouvre sur la phrase “ma Sophie est montée sur le toit pour mieux voir la lune”, une élégie pour le regretté producteur écossais décédé en 2021. Tant de planètes représente l’apogée lyrique de Clark avec des lignes comme “Je ne suis plus à la mode, j’ai Dieu à mes trousses”, “Je laisse tomber mes promesses comme si c’étaient des bombes H”. Le titre final est une suite de près de sept minutes qui contient le concept de tout l’album : nous sommes nés en criant, donc en protestant parce que, peut-être, nous savons déjà que nous devons vivre pleinement la seule vie que nous avons. Une vie qui a permis à St Vincent de boucler la boucle, accueillant dans certaines chansons Dave Grohl des Foo Fighters et son bien-aimé Nirvana.



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