2024-05-12 09:00:00
Le 13 mai, il y a 46 ans. C’est dans les jours frénétiques qui ont suivi l’assassinat d’Aldo Moro que la loi 180 a été approuvée. Un accord entre les présidents de la Chambre et du Sénat, le démocrate chrétien Fanfani et le communiste Ingrao, a accéléré le processus parlementaire pour éviter le vide réglementaire qu’il entraînerait. ont provoqué le référendum promu par les radicaux pour la fermeture des asiles psychiatriques. Et combien Aldo Moro aurait approuvé cet accord entre « opposés » pour lequel il avait travaillé à un niveau bien plus élevé, et qui lui a coûté la vie. Ces journées d’anniversaires et de souvenirs semblent évoquer son sourire en filigrane…
E s’il est petit, il est possible d’en composer un grand… nous sommes très heureux que le parcours de la campagne #180benecomune, créée pour relancer le droit à la santé pour tous en rappelant le contenu de la loi 180 du 13 mai.
A partir de Brescia, avec la journée de rencontres autour de « Loi 180. Connaître le passé pour construire l’avenir ». Partir de la seule véritable réforme que l’Italie ait connue depuis l’après-guerre (selon les mots de Bobbio) et identifier les chemins sur lesquels marcher aujourd’hui pour se projeter en avant. À commencer par le projet de loi d’application du 180, promu par le Forum sur la santé mentale, qui a entamé son parcours parlementaire le mois dernier.
Dans la salle principale de la Faculté de Médecine de l’Université de Brescia, sera également projeté le film « Et tu slegalo » de Maurizio Sciarra avec l’histoire des protagonistes de ces années, qui reflète en grande partie le climat de l’époque. Mais je propose, me permets-je, de chercher aussi un film des années 70, le documentaire Fou de dénouer, filmé à l’hôpital psychiatrique de Colorno par Silvano Agosti, Marco Bellocchio, Sandro Petraglia et Stefano Rulli. Ce qui a beaucoup contribué à placer le scandale de l’hôpital psychiatrique au centre des débats houleux qui avaient lieu à l’époque… Par ailleurs, ce documentaire a remporté le Grand Prix du Jury au Festival de Berlin en 1976. Il faudrait le revoir… pour ne pas oublier… (un avant-goût : ).
Voici un grand débat. C’est ce que, dès la journée de Brescia, nous voulons raviver avec la campagne #180benecomune (qui sera officiellement présentée lors d’une conférence de presse début juin). En pensant à l’époque de la révolution Basaglia, qui était également possible pour tout ce qui bougeait et mûrissait partout. La narration qui suivit de ces années, mettant l’accent presque exclusivement sur les moments sombres et de deuil qui malheureusement se produisirent aussi, nous fait souvent oublier à quel point il était vivant et généreux… Des temps où tout, et tant de choses, se discutaient vraiment, à commencer par les écoles, où, comme programme, on lisait les journaux, comme l’enseignait Don Milani, avec son école de Barbiana. Quelque chose qui n’a pas eu peu d’importance dans les premiers pas de notre réflexion, qui participait déjà à la vie publique du pays. C’est le fondement de la démocratie.
On a parlé et on continue de parler de très sérieux reculs, en termes d’attention, de structures, d’engagement, dans le domaine de la santé mentale, comme dans tout ce qui concerne la « planète » sanitaire. Mais il y avait aussi de nombreux objectifs, des points fixes sur lesquels il est impossible de revenir. Si on l’a oublié, la campagne #180benecomune veut nous le rappeler. Et il invite chacun à tisser des paroles, des pensées et des attentions autour du thème de la santé mentale qui, dans le contexte plus général de la santé publique, est bonne pour tous.
Carla Ferrari Aggradi, qui est présidente du Forum sur la Santé Mentale et force motrice de ce qui se passe aujourd’hui à Brescia et au-delà…, dans son discours devant la commission sénatoriale, concernant le projet de loi pour l’application du 180, a parlé de la « sens poétique de nos actions »…
« Je pense – explique-t-il – que les lois, les dispositions ministérielles, régionales et communales sont les fondements du vivre ensemble, mais elles ne suffisent pas ! Il faut les remplir, il faut les remplir d’âme et de cœur pour les rendre « humains », pour les faire entrer dans notre communauté et les rendre habitables, utiles à tous. Car notre être « humain » est composé de raison (lois) mais d’amitié, d’amour, de proximité, d’égoïsme et de générosité…
Quand nous pensons aux services de santé mentale, à nos vies, soyons un peu émotifs, cela nous donnera la force d’exiger de « bons services » pour toute personne qui traverse notre territoire, comme le dit notre Constitution… qui, dans son idéalité , ça a la force de la poésie !
Dans la conviction donc que la poésie est l’expression la plus profonde de l’âme humaine.
Ce que j’ai aussi bien compris lorsque j’ai rencontré le langage de la poésie dans des lieux de confinement physique et mental.
« La psychiatrie m’a pris l’âme pour toujours, / Je dis cela avec mon cœur un peu mélancolique et malade (…).// Quand la voiture de la psychiatrie apparaît à l’horizon/ J’ai hâte qu’elle s’en aille. / Pour toujours devant mes yeux / avant qu’il ne détruise mes rêves », récite Gianluca Mambrini, rencontré, aujourd’hui un peu plus libre, dit-il, sur le chemin du Festival de Littérature Résistante de Pitigliano…
Et s’interrogeant sur la poésie qui nous imprègne même lorsque nous ne nous en rendons pas compte, la réponse dans une pensée de Forster (Un passage vers l’Inde) : « Les hommes aspirent à la poésie… ils veulent que la joie soit gracieuse et la douleur auguste, car l’infini d’avoir une forme”.
Donner une « forme » à l’infini que nous souhaitons. Repartir donc dans le sillage de Marco Cavallo, également le 13 à Brescia, avec toute la poésie qui lui a été confiée à sa naissance et qu’il porte encore en lui. Le Cheval Bleu qui fut le bélier qui franchit les portes de l’hôpital psychiatrique de San Giovanni à Trieste. Aujourd’hui, il nous appelle tous à briser les barrières de notre indifférence.
#mai #Brescia #capitale #180benecomune #par #Francesca #Carolis #Forum #sur #santé #mentale
1715522618