Ce n’est pas encore la saison du melon charentais, pourtant on le trouve déjà sur les étals des primeurs.Ces fruits plébiscités pendant l’été proviennent, en réalité, du Maroc.Dans Bonjour ! La Matinale TF1, Maud Descamps revient les appellations commerciales, un peu trompeuses, mais légales, que l’on retrouve en France.
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Vie pratique
Les fruits et légumes ont une saison. C’est, par exemple, en juillet que l’on déguste le très goûteux melon charentais. Pourtant, si l’on se promène dans les étals de supermarchés ou chez le primeur du coin de la rue, on se rend compte qu’ils sont déjà là. En réalité, ces melons charentais ne sont pas produits en Charente, mais viennent de l’autre côté de la mer Méditerranée. En effet, ils sont made in Maroc. Les explications de Maud Descamps dans Bonjour ! La Matinale TF1.
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Une appellation commerciale
Certains commerçants ont l’honnêteté d’afficher la provenance “Maroc” des melons charentais, mais ce n’est pas toujours le cas. En effet, certains primeurs affichent l’origine en tout petit caractère et les consommateurs ne se rendent pas compte tout de suite qu’ils achètent donc un produit qui n’est pas originaire de France. Cette pratique est certes trompeuse, mais elle est légale. En effet, l’appellation “melon charentais” est une appellation commerciale. Ce n’est pas une indication sur l’origine du produit et les consommateurs se retrouvent un peu floués. Ce flou, d’ailleurs, suscite la colère des producteurs de Charente depuis plusieurs années déjà. En effet, ceux-là se battent pour la création d’une véritable indication géographique et non-commerciale.
Moutarde de Dijon canadienne, champignon de Paris de Pologne…
Il n’y a pas que le melon charentais qui est produit en dehors des frontières françaises. La moutarde de Dijon est massivement produite au Canada. En 2021, la France a connu un risque de pénurie de moutarde dans les rayons parce que le Canada a traversé une période de sécheresse qui a fortement impacté la production. Cette situation a révélé que 80 % des graines de moutarde utilisées pour fabriquer la moutarde proviennent de l’autre côté de l’océan. Autre cas : les champignons de Paris. Là aussi, il s’agit d’une appellation commerciale et beaucoup de ces champignons sont en réalité importés depuis la Pologne. Cela s’explique notamment par le dérèglement climatique qui rend la production de champignons en France plus difficile. Enfin, les escargots de Bourgogne, eux, proviennent de Pologne, Bulgarie et République Tchèque.
S’il n’est pas facile de toujours s’y retrouver lorsque l’on fait ses courses, il y a tout de même un conseil à suivre : toujours suivre les IGP, les indications géographiques protégées. Ce signe identifie “les produits agricoles, bruts ou transformés dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique”, précise l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO). L’IGP, par ailleurs, s’applique non seulement aux secteurs agricoles, mais aussi agroalimentaires et viticoles. La vanille de la Réunion, par exemple, a obtenu en 2021 une IGP pour sa reconnaissance en France et à l’international. Une manière de protéger ce produit réputé contre les falsifications.
L’IGP permet donc de connaître avec certitude l’origine du produit. Ainsi, pour être sûr de consommer du melon français, on privilégie, par exemple, le melon du Quercy qui certifie que le fruit a poussé dans le Sud-ouest de la France et non pas au Maroc.
Sabine BOUCHOUL | Chronique : Maud DESCAMPS
2024-05-13 15:30:59
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