2024-05-16 18:41:21
Après près de huit mois de guerre à Gaza, le Hamas continue d’opposer une résistance farouche aux troupes israéliennes. Ses capacités militaires ont été gravement affectées, mais le groupe armé palestinien reste capable de tirer des roquettes sur le territoire israélien. L’armée de l’Etat juif affirme que les derniers combattants sont retranchés à Rafah. Sur le terrain, la réalité est bien différente.
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Avec Sami Boukhelifa, correspondant de RFI à Jérusalem
Après 223 jours de guerre, les combattants du Hamas restent présents dans toute la bande de Gaza. En janvier dernier, l’armée israélienne affirmait avoir démantelé le Hamas dans le nord du territoire palestinien. “La cible est désormais le centre, puis le sud de l’enclave”, a indiqué l’armée. Cinq mois plus tard, les combats s’intensifient à nouveau à Jabaliya, au nord.
“La nature a horreur du vide”
“En nous retirant du nord, nous avons laissé un vide”, analyse Kobi Michael, chercheur à l’INSS, l’Institut israélien d’études sur la sécurité nationale. “Maintenant, nous devons en tirer les leçons. Si nous quittons une zone de Gaza, le Hamas y rentrera. La nature a horreur du vide. Malheureusement, notre retrait a permis au Hamas de reprendre des forces”, souligne-t-il.
Israël, avec son armée majoritairement de réserve, qui prétend avoir démantelé 20 des 24 bataillons du Hamas, n’a pas les moyens militaires de maintenir une présence continue sur tout le territoire palestinien. “Nous n’avons pas le choix. L’armée israélienne doit rester à Gaza jusqu’à ce que notre mission, l’éradication du Hamas en tant qu’organisation structurée, soit remplie”, explique Kobi Michael.
Le Hamas, “là pour rester”
Après quoi, selon les termes du chercheur, les opérations militaires peuvent changer de forme : « Une fois le Hamas démantelé, l’armée pourra se retirer de Gaza et se positionner sur les frontières internationalement reconnues. Ensuite, sur la base d’informations précises des renseignements, nous pouvoir entrer dans la bande de Gaza pour mener des opérations sélectives, comme celles que nous menons déjà en Cisjordanie”, estime-t-il.
Malgré ses pertes, le Hamas parvient à poursuivre une guérilla épuisante. Ses cellules de combat, indépendantes les unes des autres, harcèlent en permanence les troupes israéliennes. A travers les tunnels, ses combattants apparaissent n’importe où dans la bande de Gaza, posent des mines, tirent des roquettes sur des véhicules blindés israéliens et disparaissent immédiatement sous terre.
Mercredi, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré que le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est engagé à détruire, était “là pour rester” et qu’il déciderait avec d’autres factions palestiniennes de la gouvernance à Gaza. après la guerre avec Israël.
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