L’avenir de Gaza : la stigmatisation du pouvoir après la guerre

L’avenir de Gaza : la stigmatisation du pouvoir après la guerre

2024-05-18 10:48:00

La pression sur Netanyahu pour qu’il clarifie l’avenir de Gaza s’accentue. Un gouvernement ne peut y fonctionner qu’avec la participation de ses voisins arabes.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à g.) et le ministre de la Défense Joav Gallant Photo : Abir Sultan/Reuters

Le discours télévisé de mercredi a été dur. Les critiques du ministre israélien de la Défense Joav Gallant étaient une attaque directe contre son supérieur : le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Et cela a – une fois de plus – soulevé la question pressante : qui devrait réellement prendre le contrôle de la bande de Gaza lorsque le Hamas sera détruit ou du moins privé de son pouvoir ?

« Je n’accepterai pas l’établissement d’un régime militaire israélien à Gaza », a déclaré Gallant. Il a critiqué le refus de Netanyahu de discuter du “jour d’après” et a précisé que “les acteurs palestiniens” devaient gouverner le territoire. Il a raison, car qu’il s’agisse d’une occupation militaire à long terme ou du maintien du Hamas au pouvoir : les deux sont de mauvaises options.

Netanyahu évite depuis des mois la question de l’avenir de Gaza. Il sait que de telles considérations ébranleraient son trône. La coalition gouvernementale de Netanyahu s’appuie sur des partis qui demandent ouvertement que la bande de Gaza soit peuplée d’Israéliens, comme c’était le cas avant 2005, et même que les Palestiniens en soient chassés.

Tout gouvernement « par la grâce d’Israël » a un problème de légitimité

Le futur leadership de Gaza, « l’alternative Hamas », doit venir des rangs des Palestiniens. Il est vrai que quiconque en assumera la responsabilité portera le fardeau du stigmate d’être arrivé au pouvoir grâce aux bombes israéliennes. Mais existe-t-il un autre moyen ?

Cette stigmatisation ne pourra être réduite que si les États arabes agissent. Vous ne devez pas laisser Israël et les Palestiniens seuls dans ce conflit dans lequel les deux parties s’inquiètent à juste titre de leur existence. L’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats ne sont pas des partenaires faciles. Mais ils sont tous intéressés par la stabilité et la coopération avec Israël – même si c’est simplement parce qu’ils veulent faire des affaires. Les États arabes devraient avancer et lancer une initiative.

La retenue dans l’offensive de Rafah est également dans l’intérêt de la diplomatie régionale

L’avenir de Gaza ne relève pas uniquement de la responsabilité d’Israël, même si son armée a détruit toute la bande côtière suite aux atrocités du Hamas.

Ce qu’il faut, ce sont des offres concrètes, également pour renforcer le soutien des voix sensées en Israël. Quel rôle le Caire ou Riyad peuvent-ils imaginer à Gaza ? Et à quoi ressemblerait le « chemin irréversible » vers un État de Palestine, comme le disent les Saoudiens ?

L’intégration des partenaires arabes ne nécessite pas d’aliéner davantage les États. Concernant l’offensive de Rafah, tout doit être fait pour éviter que le fossé entre Israël et l’Égypte ne s’approfondisse. La retenue est nécessaire non seulement compte tenu de la présence de centaines de milliers de civils à Rafah, mais également du point de vue de la diplomatie régionale.



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