2024-06-02 05:12:50
JEDDAH : Joël Alessandra, le célèbre dessinateur français de bandes dessinées, a récemment voyagé en Arabie Saoudite afin de pouvoir décrire la riche culture et le patrimoine de la nation.
Connue pour son utilisation innovante du café et de l’aquarelle dans ses dessins, la visite d’Alessandra a été facilitée par l’ambassade de France et l’Alliance française d’Arabie saoudite.
Après avoir visité Riyad, Alkhobar et AlUla, Alessandra s’est retrouvée captivée par le charme d’Al-Balad, la vieille ville de Djeddah.
« Cette partie de la ville de Djeddah est celle qui m’a le plus inspiré. Nous ressentons l’atmosphère d’une époque où les pèlerins s’arrêtaient ici, nous percevons cette activité fervente, il y a une atmosphère d’une tradition séculaire qui est encore palpable », a déclaré Alessandra à Arab News.
L’architecture ancienne était une riche source d’inspiration pour ses croquis, y compris les murs recouverts de patine et les portes complexes. Les dessins d’Alessandra pendant ses jours à Djeddah visaient à capturer l’essence du passé et du présent vibrant d’Al-Balad.
Il a également organisé un spectacle live à Djeddah, où il a recréé des scènes d’Al-Balad, offrant aux spectateurs un aperçu de son processus artistique.
« Le sujet était une promenade improvisée à Al-Balad, à partir de mes croquis de l’après-midi, je les ai reproduits à l’aquarelle sur écran. Des scènes de vie dans la rue, des bâtiments des siècles passés, des minarets de mosquées des quartiers que vous traversez », a-t-il déclaré.
Pour Alessandra, les voyages sont une source constante d’inspiration. S’appuyant sur ses expériences à travers l’Afrique, il a déclaré que « c’est l’atmosphère et les habitants d’un pays qui façonnent ma façon de dessiner, ma véritable inspiration se trouve sur le terrain ».
Réfléchissant à sa récente visite dans le Royaume, Alessandra s’est dite émerveillée par la scène culturelle florissante de l’Arabie saoudite et par l’enthousiasme de sa jeunesse pour l’expression artistique.
Même si les croquis d’Alessandra traduisent une profonde appréciation pour l’héritage culturel de l’Arabie saoudite, il évite de transmettre des messages explicites.
«Je veux juste transmettre l’émotion ressentie devant tout ce patrimoine culturel, architectural et historique incroyable et d’une immense richesse. J’ai la chance de savoir dessiner et de montrer cette émotion à travers mes carnets de croquis et mes livres… J’espère que mes lecteurs y seront également sensibles”, a-t-il déclaré.
Il a dit qu’AlUla l’avait laissé impressionné.
« Il serait difficile d’oublier la fascination qu’AlUla avait sur moi. Les tombeaux nabatéens, imaginer une vie vibrante là-bas, au milieu du désert, à cette époque ancienne, est tout simplement incroyable.
« Il est également inconcevable d’imaginer que l’Empire romain ait poussé ses armées si loin de l’Italie.
« Mais aussi la vieille ville avec ses rues ombragées et couvertes. C’est un paradis pour inspirer les designers », a-t-il déclaré.
Joël Alessandra
L’année dernière, il s’est aventuré à dessiner dans les rues d’AlUla avec des étudiantes de l’école d’art locale.
« Ce moment est gravé dans ma mémoire car ces élèves étaient attentifs et souhaitaient produire et apprendre à dessiner leur environnement. Je ne suis pas sûr d’avoir déjà rencontré un tel désir chez les jeunes d’autres pays.»
Son utilisation du café comme médium ajoute de la profondeur et de la richesse à ses œuvres, capturant les nuances des tons chair et des paysages désertiques.
Lors de son séjour à Djeddah, il a animé des ateliers axés sur la francophonie, réunissant des étudiants de diverses écoles pour collaborer à une œuvre de fiction à travers des textes et des dessins.
En engageant des élèves d’écoles françaises dans un projet collaboratif de livre de contes, Alessandra a exploré le voyage fictif du voyageur musulman Ibn Battuta dans l’Arabie d’aujourd’hui. À travers l’écriture et le dessin, les élèves ont réinventé les aventures d’Ibn Battuta, mêlant des éléments d’histoire et de fantastique.
“La quête d’une clé pour accéder à la porte du temps et permettre à Ibn Battuta de retourner à son siècle, c’était très amusant de voir comment les jeunes traduisaient cela graphiquement”, a déclaré Alessandra.
À propos de son évolution en tant qu’artiste, Alessandra a déclaré qu’une pratique constante était la clé, et pour les artistes en herbe, il a ajouté : « Dessinez, dessinez et dessinez encore ».
« Ayez toujours un bloc à dessin dans votre poche et entraînez votre main et votre esprit dès que vous en avez l’occasion. En attendant le bus, au café, pendant les publicités télévisées, profitez de chaque moment libre pour griffonner dans ce cahier, il n’y a pas de problèmes, juste quelques lignes pour vous entraîner”, a ajouté Alessandra.
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