Un des grands paris olympiques et paralympiques a un temps été celui d’une capitale sans une grue à l’horizon. Pourtant il y aura bien des chantiers en cours à Paris à l’heure de l’ouverture des jeux, le 26 juillet 2024.
Depuis qu’en 2017, Paris avait remporté l’organisation des Jeux, de nouveaux projets de bâtiments avaient été lancés avec en ligne de mire une date de livraison prévue avant la cérémonie d’ouverture. Il devait en être ainsi de la tour Trianglel’IGH conçu par le duo d’architectes suisses Herzog et De Meuron pour s’élever à la porte de Versailles (XVe). Même le chantier aussi imprévu qu’urgent de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Parisaprès l’incendie du 19 avril 2019, devait être terminé en avril 2024. Du moins l’espérait-on.
Chantier suspendu pour Triangle
Depuis, les calendriers ont glissé et ces deux chantiers sont bel et bien là, obligeant les parties prenantes à arrêter des stratégies d’organisation.
Au sud de la capitale, la construction de Triangle n’a finalement débuté qu’en janvier 2022 et les travaux d’infrastructure devraient démarrer en octobre prochain. Alors que sa livraison est fixée à 2026le déroulement des opérations a été programmé avec une période d’arrêt complet entre le 15 juillet et le 8 septembre 2024.
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« En raison de notre proximité avec le parc des expositions de la porte de Versailles, on nous l’a demandé », précise Mourad Akl, le directeur général du projet chez Unibail-Rodamco-Westfield (URW).
Le complexe Paris expo sera un site majeur de compétitions puisque ses halls 1, 4 et 6 abriteront, entre autres, les matches de hand, de volley ou de ping-pong. Or l’IGH s’édifie justement le long du Hall 1sur l’avenue Ernest-Renan. Alors que le gros œuvre de 20 des 44 étages devrait alors être achevéles travaux seront stoppés et mis sous surveillance par l’entreprise de construction Besix. Ainsi, « les grues resteront en place et seront sécurisées », précise Elias Raouf le directeur du projet chez URW.
Tenir le calendrier à Notre-Dame
Au centre de la capitale, sur l’île de la Cité, les délais restent très serrés pour Notre-Dame. Si la cathédrale doit rouvrir après les Jeux, ce sera bien en 2024, le 8 décembre précisément. La nécessité de respecter ce calendrier était martelée par le général Jean-Louis Georgelin, qui présidait l’établissement public maître d’œuvre, jusqu’à ce qu’il décède en août dernier. Philippe Jost, qui lui a succédé, sera assurément sur la même ligne. Dans ces conditions, « il n’est à ce stade pas prévu de modifications des interventions » pendant la période allant de juin à septembre, précise l’établissement Rebâtir Notre-Dame.
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Alors que la charpente du grand comble et de la flèche devrait avoir été reconstruiteles équipes s’affaireront notamment à terminer les travaux de couverture. Toujours selon l’organisme, « l’accès au site pour les compagnons, pour les encadrants et pour les approvisionnements restera possible. [Pour ces derniers, ceux effectués] par la Seine seront adaptés (horaires) et transférés si besoin vers la route en cas de difficultés. Un accès à l’île de la Cité sera systématiquement maintenu. »
Travaux au ralenti pour le Campus Condorcet
Pour ces deux opérations, la situation paraît assez limpide, mais plus au nord, à la porte de la Chapelle (XVIIIe), des incertitudes demeurent.
Là a été lancée en septembre 2022 la réalisation de quelque 22 750 m² SP de locaux pour le Campus Condorcet et destinés à des formations de premier cycle de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ce projet imaginé par l’agence d’architecture Guervilly et Mauffret se concrétise au carrefour de l’avenue de la porte de la Chapelle et du boulevard Ney, c’est-à-dire à 150 mètres de l’Arena, équipement sportif construit spécifiquement pour les Jeux.
« Avec les informations dont nous disposons pour l’heure, nous savons que nous nous trouvons dans le périmètre sensible déterminé par la Préfecture de police. Par conséquent, entre le 15 juin et le 15 septembre de l’année prochaine, nous n’aurons aucune autorisation pour de nouvelles installations de chantier sur la voie publique. Mais comme nous sommes déjà installéscette restriction ne nous impactera pas », notent Hélène Gobert et Pascal Courault, respectivement directrice générale adjointe en charge des projets immobiliers et directeur d’opérations de l’établissement public.
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En revanche, les responsables savent aussi que des couloirs de circulation seront réservés pour une Voie olympique sur le boulevard Ney : « Nous nous doutons que cela aura des conséquences pour notre chantiermais nous ne savons pas encore dans quelle mesure. Dans l’ensemble, nous sommes dans l’attente d’un certain nombre de précisions sur ce que nous pourrons faire ou ne pas faire. »
Alors que le gros œuvre du campus « sera bien avancé » au début de l’été, la maîtrise d’ouvrage s’interroge notamment sur les possibilités d’accès au chantier et, en particulier, de livraisons. « D’autant que notre capacité de stockage sur le site est limitée », poursuivent Hélène Gobert et Pascal Courault. Une autre inconnue porte sur l’entrée des ouvriers sur le site dans un secteur qui devrait être hautement sécurisé pendant les compétitions, voire même sur leur capacité à rallier la porte de la Chapelle alors qu’ils empruntent pour la plupart les transports en commun.
Le Campus Condorcet a donc déjà anticipé « une période de neutralisation de deux moisce qui n’est pas un arrêt des travaux mais leur poursuite dans un mode ralenti. Toutefois, plus tôt nous saurons le détail des dispositifs de restrictions, mieux nous saurons anticiper », concluent Hélène Gobert et Pascal Courault. Sachant que ce nouveau campus devra être prêt pour la rentrée 2025.
2023-09-27 10:00:00
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