C’est ainsi qu’un pétrolier russe tente de contourner les sanctions occidentales

La Russie tente apparemment de contourner les sanctions occidentales de manière astucieuse – dans le vrai sens du terme. Le portail d’information « Bloomberg » rapporte qu’un pétrolier russe a voulu livrer du pétrole brut malgré les sanctions américaines et a donc secrètement transféré sa cargaison sur un autre navire.

Le SCF Primorye a été sanctionné en octobre 2023, après quoi il a arrêté de charger du pétrole pendant environ six mois. Mais comme Bloomberg l’a appris, le pétrolier a fait escale fin avril au port russe de Novorossiysk sur la mer Noire et a embarqué une cargaison de pétrole brut de l’Oural. Il s’est ensuite lancé dans un voyage de 12 000 kilomètres jusqu’à un endroit proche de Singapour.

Soudain disparu de la scène

Peu de temps après son arrivée, le pétrolier de 275 mètres de long a soudainement disparu du système d’identification automatique (AIS), que les navires commerciaux utilisent pour transmettre leur position et leur destination pour des raisons de sécurité. Apparemment, l’équipage du navire a désactivé le système d’identification.

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Cependant, selon les recherches de Bloomberg, des images satellite montrent que le SCF Primorye a transféré sa cargaison sur un autre navire, l’Ocean Hermana, le 3 juin. En théorie, le transbordement secret permettrait à celui qui achète le pétrole de se distancier du risque d’une nouvelle action du Trésor américain, écrit Bloomberg.

Cette affaire sert de modèle pour environ 40 autres pétroliers russes sanctionnés.

Le SCF Primorye, qui transportait environ 1 million de barils de pétrole, appartient au pétrolier public russe Sovcomflot PJSC. La société a refusé de commenter, selon Bloomberg. L’Ocean Hermana a environ 20 ans et a un assureur inconnu. Elle a fait la navette entre des sites proches de Singapour et de Malacca ainsi que des ports en Chine pendant la majeure partie de son histoire récente.

La Russie a expédié environ 3,4 millions de barils (1 baril = environ 159 litres) de pétrole brut par jour jusqu’à présent cette année, pour une valeur d’environ 37 milliards de dollars. Les recettes pétrolières du budget de l’État ont augmenté de près de 50 pour cent en mai par rapport à l’année précédente, en raison de la hausse des prix du pétrole brut. La question de savoir si l’Ocean Hermana livrera finalement la cargaison du pétrolier contrôlé par l’État russe à une raffinerie sans sanctions – qui, selon Bloomberg, se trouvera vraisemblablement en Chine – révélera avec quelle facilité la Russie répète le processus avec ses quelque 40 autres pétroliers sanctionnés – et pourra donc augmenter encore ses livraisons de pétrole.

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