Qui a peur de l’Agence ? | SalutInternational

Qui a peur de l’Agence ?  |  SalutInternational

2024-06-12 01:20:00

Marco Geddes de Filicaia et Gavino Maciocco

Derrière l’hypothèse de la fermeture de l’Agence Régionale de Santé de Toscane se cache l’intolérance généralisée à l’écoute et à l’utilisation des études, observations, contributions d’organismes autonomes ou indépendants. Ceci est fortement perceptible au niveau national, mais aussi à un niveau plus périphérique. La Région Toscane a donné des signes clairs en ce sens : peu d’attention – ou peu d’indications – au travail de l’Agence ; la suppression de facto de la Commission régionale de bioéthique (prévue par la législation régionale qui peut évidemment être ignorée à volonté).

Franchement perplexe – c’est le moins qu’on puisse dire – est l’hypothèse concrète qui a émergé ces derniers jours de la fermeture de l’Agence Régionale de Santé (ARS Toscana), avec le transfert de ses ressources au sein du Département de Santé.

Depuis sa création (1998), l’ARS Toscana a réalisé un service fondamental pour l’étude et la connaissance du contexte démographique et social de la Région.l’état de santé de la population, les déterminants et les inégalités de santé dans les différents territoires, le fonctionnement du système régional de santé, avec une référence particulière à sa capacité à garantir les niveaux essentiels d’assistance et l’équité d’accès et de résultat, ainsi ainsi que les coûts et les modes de financement. Parcourez simplement le site pendant quelques minutes ARS Toscane et plonger dans domaines d’intervention c’est nous portails thématiques se rendre compte de l’immensité des sujets abordés, étudiés et documentés. Le véritable coffre-fort d’Ars Toscana est représenté par le 15h bases de données qui contiennent la collecte de données historiques concernant divers aspects de la santé toscane à partir des indicateurs des autorités sanitaires locales et des municipalités (pour toutes les municipalités toscanes, les données démographiques, la mortalité, l’hospitalisation et la prévalence des principales maladies chroniques sont rapportées – voir Figure 1, commune d’Arezzo), à ceux des niveaux essentiels d’assistance, grossesse et accouchement, assistance aux personnes non autonomes, accidents de la route, santé des migrants, maladies infectieuses. Il convient également de mentionner Portail PrOTer-MaCro, des informations sur les processus, les résultats en matière de santé et les coûts liés aux soins des personnes atteintes de maladies chroniques. De nombreux volumes ont été publiés, dont le rapport annuel sur Santé et bien-être en Toscane.

Figure 1. Indicateurs sociaux et sanitaires de la commune d’Arezzo (en particulier les malades chroniques atteints de diabète sucré)

Cette initiative imprévoyante soulève deux problèmes : la procédure et le contenu.

Le premier, procédural, ne doit pas être négligé, car les formes et les procédures sont des éléments constitutifs – comme l’a souvent rappelé Norberto Bobbio – du processus démocratique. Ainsi, si nous avons besoin ou voulons redéfinir les fonctions de l’Agence régionale de santé mais, en particulier, renforcer la capacité de planification, certes non significative, de la Région et de son département le plus important, à savoir le département de la santé, nous attendrons une réflexion de la part de du Conseil et de ses membres – sans voix. Le sujet concerne alors, principalement et prioritairement, le Conseil Régional, considérant que l’Agence est l’organisme d’appui et de conseil technico-scientifique du Conseil Régional (mentionné dans l’acte fondateur, prima du Conseil Régional).

L’Agence Régionale de Santé a été souhaitée et créée, après mûre réflexion, par Vannino Chiti, lors de son deuxième mandat présidentiel.. On estime à juste titre qu’une agence autonome devrait être chargée d’une fonction de recherche, d’évaluation et de développement ; un soutien fondamental à la Région et au Département, pour mener à bien leur mission de planification et de contrôle des activités des entreprises de santé, chargées de la production et de l’offre de services. Dans une première période de démarrage, il a été envisagé une configuration totalement autonome de l’Agence, avec président, conseil d’administration et comité scientifique, pour ensuite la réorganiser sous une forme plus rationalisée, tout en conservant son autonomie technico-scientifique. Au cours des vingt-cinq dernières années, à la présidence puis à la direction, se sont alternées des personnalités d’importance nationale et internationale notable, parmi lesquelles on voudrait rappeler, entre autres, Rodolfo Saracci et Eva Buiatti..

Dans une hypothèse de révision des fonctions et de la relation Agence – Département, on s’attendrait à une évaluation à laquelle participeraient de nombreux professionnels. qui ont exercé des fonctions de direction au sein de l’Agence, ainsi qu’une consultation avec les institutions qui ont collaboré à des projets de recherche au cours des dernières années (autorités sanitaires, universités, instituts de recherche).

De la forme au contenu : qu’est-ce qui se cache ou qu’est-ce qui est motivé par cette volonté de confisquer ? Nous n’avons pas de réponses, mais de fortes inquiétudes.

Il existe une certaine intolérance ou inattention généralisée à l’écoute et à l’utilisation des études, observations, contributions émanant d’organismes autonomes ou indépendants. Cela est fortement visible au niveau national, mais aussi à des niveaux plus périphériques. La Région Toscane a donné des signes clairs en ce sens: peu d’attention – ou peu d’orientation – au travail de l’Agence ; suppression de facto de la Commission Régionale de Bioéthique (prévue par la législation régionale qui évidemment peut être ignorée à volonté), signes d’intolérance envers une certaine forme de tiers (de l’Arpat, des mêmes activités du MeS – Gestion et Santé, de la Sant’Anna).

La concentration présidentielle des pouvoirs intervenue ces dernières années, parallèlement à l’affaiblissement des formes de représentation (au niveau central du Parlement lui-même) suggérerait, précisément dans cette phase politique où le présidentialisme est discuté à travers des amendements constitutionnels, un renforcement général des entités autonomes d’évaluation et de contrôle, qui doivent être un point de référence non seulement pour ceux qui détiennent le gouvernement (national ou régional), mais pour les instances représentatives (Parlement, Conseils régionaux, etc.).

Et puis, avouons-le clairement, précisément dans une Région qui est, après une période ininterrompue de gouvernements de même orientation, clairement contestable, est-il jugé utile d’affaiblir ou de supprimer les structures et les organismes capables de garantir des données, des informations, des opinions indépendantes ?



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