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Quand l’inclusion devient exclusion

by Nouvelles
Quand l’inclusion devient exclusion

2024-06-12 07:11:00

Cette année, ce que l’on appelle l’alphabétisation initiale – ou l’enseignement de la lecture et de l’écriture – est à l’ordre du jour de plusieurs gouvernements. Río Negro a lancé son plan de formation pour le renforcement institutionnel et ses pratiques éducatives appelé L’école comme espace de soins, axé sur l’alphabétisation initiale avec le sous-titre AlfabetizaRNos et Neuquén a son programme de formation d’enseignants en alphabétisation globale. Mais les données que l’on peut soupçonner d’alphabétisation sur l’analphabétisme au niveau primaire et secondaire non seulement ne sont ni collectées ni systématisées, mais datent de plus de quelques années.

En 2022, en tant qu’éducateur dans le domaine de la langue et de la littérature dans le cadre de la formation des enseignants, j’ai contacté une école de la ville de General Roca pour aider à enseigner l’alphabétisation. Même si, comme c’est le cas dans la plupart des écoles, il y a dans toutes les classes des enfants analphabètes, le principal problème dans celle-ci se situe en septième année, où se trouvent quatre garçons et filles qui sont sur le point de terminer leurs études secondaires et qui vont le faire. . sans être capable de faire l’orthographe de base des mots. Il ne s’agit pas de comprendre des textes, mais de parvenir à l’étape la plus fondamentale de l’alphabétisation : la correspondance entre graphème et phonème ; ce qui, au sein des familles, est généralement expliqué par « il sait déjà lire ».

Lors de conversations avec le personnel enseignant de l’école (), j’ai pu en révéler quelques-unes, je ne sais pas si ce sont des causes, mais je connais des explications :

En premier lieu -J’écoute-, il faut respecter la trajectoire du garçon ou de la fille. Même si l’enfant présente un degré élevé d’absentéisme, les quelques jours où il fréquente l’école, il est nécessaire d’évaluer ce qu’il a appris, de l’enregistrer et de continuer à progresser. Cette modalité d’évaluation met l’accent sur les progrès et non sur les lacunes.

En second lieu, La fréquentation n’est plus une condition de régularité : si l’enfant va à l’école une fois par semaine ou tous les dix jours (comme ce fut l’un des cas que j’ai suivi), il ne perd pas la régularité et – encore une fois – ce qu’il a pu apprendre est enregistré . , peu importe le peu que cela représente.

En troisième lieu, le redoublement – considère-t-on – finit par représenter en fait une punition ou un stigmate pour l’enfant et il n’est pas responsable de la situation sociale, familiale, politique ou économique qu’il vit. Complètement d’accord. Cependant, je peux aussi expliquer la stigmatisation de cet élève parce que ses camarades de septième année étudient d’autres matières et qu’il ne lit toujours pas.

Maintenant, que fait ensuite cet enfant, avec un certificat de septième année qui indique officiellement qu’il est capable de fréquenter le collège ? Je n’ai suivi aucun cas particulier, mais on peut facilement se douter qu’il n’aboutira pas pour diverses raisons : parce que le collège n’est pas dédié à l’alphabétisation ; parce qu’il n’y a pas d’enseignants formés pour cela ni de personnel spécialisé qui contemple cette réalité et parce qu’il n’en aura plus deux ou trois, mais dix ou douze enseignants qui pourront peu se soucier de lui et de ses difficultés.

Mais le système éducatif, expert dans l’art de laisser la cloche là et de ne pas la mettre sur le chat, laissera l’enfant poursuivre son chemin jusqu’en cinquième année. Le niveau intermédiaire a aussi ses dispositifs pour, au nom de « parcours », délivrer un diplôme d’études secondaires permettant d’entrer à l’université.

Je reçois des étudiants du niveau supérieur – je n’ai pas reçu d’illettrés, en vérité – que le système a arnaqué avec un certificat qui n’indique en aucun cas qu’il est en mesure d’accéder à une carrière.

Je reçois des étudiants qui, pour une raison quelconque, ont dû bénéficier d’un diagnostic et de l’attention d’une équipe technique -qui n’ont que le niveau primaire et secondaire, pas le niveau supérieur-, mais ils ont un diplôme qui leur fait croire qu’ils sont en mesure d’exercer une profession universitaire.

Je me demande alors, où est l’inclusion, s’ils sont expulsés à la rue, le plus rapidement possible -à dix-huit ans, ils sont tous diplômés du secondaire- sans outils pour continuer leurs études. Ils essaient, mais ils disparaissent des classes supérieures dès les premiers examens. La famille finit par être la seule à pouvoir leur offrir une réalité différente, alors, comme le dit Pierre Bourdieu, l’école ne fait que certifier les inégalités sociales.

Natalia Grossenbacher

Professeur de langues, Institut de formation des enseignants de Río Negro




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