Juan Sheput : « Le JNJ est un échec : il est très politisé et doit être remplacé »

Juan Sheput : « Le JNJ est un échec : il est très politisé et doit être remplacé »

Pablo Carranza

– Que pensez-vous qu’ils aient autorisé le voyage de la Présidente Dina Boluarte en Chine ?

Eh bien, c’est une contradiction car d’un côté nous avons une présidente qui dit se soucier des plus pauvres et de la reprise économique, cependant, elle et ses ministres sont les plus voyageurs de ce siècle. Il y a une incohérence qui fait sans doute partie de l’ensemble des bévues dont Dina Boluarte est la protagoniste.

– Mais cela ne serait-il pas exact étant donné que la Chine est le premier partenaire commercial du Pérou ?

Mais, sans que cela soit nécessaire, les premières lignes directrices de l’Accord de libre-échange et d’échanges commerciaux sont en place depuis 18 ans, n’est-ce pas ? depuis le premier gouvernement d’Alejandro Toledo. Il s’agit donc désormais d’améliorer la compétitivité des entreprises péruviennes. Les marchés sont déjà là, ce qui manque c’est la compétitivité et comment l’améliorer ? Fondamentalement, avec la sécurité des citoyens et les infrastructures, et dans les deux cas, le gouvernement de Dina Boluarte est un désastre.

– Que pensez-vous de la loi qui vise à fixer la prescription des crimes contre l’humanité ?

Là, on se rend compte à quel point un secteur se vend, les médias locaux, non ? Ce n’est pas une question de prescription, c’est une question qui a à voir avec le moment de la mesure et le moment où la faute a été exercée et depuis quand elle est en vigueur pour le pays. Selon le protocole de Rome de 2002, cela a généré une grande confusion. Ici, nous n’initions ni ne pardonnons à personne. Les choses sont considérées comme une jurisprudence et le pouvoir judiciaire l’a vu depuis 2002. Il y avait un vide que ce Congrès a comblé.

– Et que dit-il de l’approbation de la réélection des autorités locales et régionales, ainsi que de l’élimination des mouvements régionaux et d’autres réglementations politiques ?

Eh bien, il y a trois idées et chacune a des implications différentes. Ce n’est pas une intervention. Le Congrès peut légiférer sur n’importe quel pouvoir de l’État sans aucun problème. C’est une faculté. Ce n’est pas comme le dit la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Maintenant, que nous soyons d’accord ou non, c’est une autre affaire. Les congrès péruviens ont promu la réforme du système judiciaire. Il n’y a pas cette merde qu’on appelle le Conseil National de la Justice. Est-ce qu’il a été fait ? N’a-t-il pas été au Congrès à la demande de M. Martín Vizcarra ? Cela démontre que le Congrès a déjà légiféré sur certaines instances de l’État et cela ne signifie pas un coup d’État ou un interventionnisme. C’est votre fonction. Maintenant, au niveau électoral, je suis d’accord pour que les mouvements régionaux soient éliminés. Il y a ici un grand manque de connaissance de tous les mouvements régionaux. Dans certains cas, il s’agit de coquilles que les hommes d’affaires achètent et qui peuvent être légales ou illégales pour placer les autorités qui travaillent ensuite à leur profit. Ce système avait déjà dégénéré. Les personnes qui pouvaient recevoir de l’argent de l’exploitation minière et de tel ou tout autre type de trafic bénéficiaient d’un avantage sur les autres candidats. C’est donc quelque chose qu’il fallait réglementer et les gens en arrivent à un tel point qu’ils ne connaissent pas la loi, qu’ils ne savent même pas que les mouvements régionaux ou locaux, une fois le processus électoral terminé, disparaissent. Ils n’ont plus rien à faire. Il doit donc y avoir une surveillance, une surveillance, un ordre et un contrôle de ses militants. Il n’existe pas parce que le mouvement régional disparaît tout simplement. Je crois que c’était une mesure nécessaire et qu’elle ne doit pas être considérée comme le prétendent les propriétaires des mouvements locaux et régionaux, ce qui est contre eux. Ce qui est fait, c’est réguler la situation.

– Êtes-vous d’accord avec le remplacement du Conseil national de la justice par l’École nationale de la magistrature ?

Il est en train d’être remplacé et n’oublions pas que le Conseil national de la justice a remplacé à son tour l’ancien Conseil national de la magistrature. Et on a vu pendant ce temps-là, depuis 2019, que ça n’a pas marché. Elle a été fortement remise en question et politisée. Le modèle ne fonctionne pas et je l’ai dit lors du débat de l’époque à la Commission Justice. La structure, la façon dont le JNJ est conçu, va conduire à l’échec et le temps me donne raison. La structure est composée d’une série d’organes présidés par le Médiateur, les associations professionnelles et le pouvoir judiciaire, pour élire directement les juges et les procureurs. Avant, à travers le Conseil national de la magistrature, il y avait aussi une division plurielle, mais c’est par le biais de concours et de formations que les juges étaient choisis. Actuellement, avec ce projet, il envisage de passer à une école dans laquelle sont également formés ceux qui souhaitent entrer dans la carrière judiciaire et évidemment les meilleurs arriveront. Aujourd’hui, le JNJ n’est qu’une sorte de « chasseur de têtes ». “Envoyez votre CV et nous déciderons.” Donc pas. Ils doivent jouer un rôle beaucoup plus profond en tant qu’entité clé du système judiciaire, mais cela n’existait pas.

– La Cour suprême évaluera s’il convient d’ordonner l’interdiction de quitter le pays pendant 36 mois à l’encontre de l’ancienne procureure nationale, Patricia Benavides. Pensez-vous que ce serait bien justifié ?

C’est de la vengeance, c’est de la cruauté. Nous voyons comment Susana Villarán et Nadine Heredia peuvent partir en voyage autant de fois qu’elles le souhaitent et rien ne se passe, ou le grand nombre de personnes autour de Susana Villarán qui sont déjà en procès et rien ne se passe. Dans ce cas précis que nous voyons de Patricia Benavides, il y a une cruauté politique de la part du Conseil National. Il ne s’agit plus en aucun cas d’une mesure juridique ayant un fondement dans le processus judiciaire. Il s’agit d’une mesure très personnelle et politisée qui cherche à nuire à l’avenir de Mme Patricia Benavides.

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