2024-06-11 10:00:58
Après une pause sans doute bien trop longue, faites-moi signe Julie Noël l’une des voix alternatives et avant-gardistes les plus importantes d’aujourd’hui revient bruyamment, comme d’habitude. La chanteuse américaine, issue d’illustres formations noise, post et métal comme Made Out Of Babies, Battle Of Mice et Spylacopa, s’est récemment fait connaître grâce à un album commun avec Cult Of Luna. Actuellement signée sur le label suédois d’icônes du post-metal, Christmas se lance actuellement dans son deuxième album solo, le premier en 14 ans. “Ridicule et plein de sang” sonne à peu près exactement ce que l’on attend d’une femme d’une quarantaine d’années, et finalement complètement différent dans le meilleur sens du terme.
Le « Not Enough » précédemment présenté décrit habilement la sympathique folie de ces 42 minutes et menace clairement de les faire dérailler. Christmas chante, crie, crie et chantonne dans une séquence lâche, équipant l’arrangement initialement principalement rythmique d’acrobaties vocales avant qu’un mur de sons colérique ne s’étende avec les nuances sludge et post-metal attendues – bruyantes et pourtant en quelque sorte anthémiques. Dans «Thin Skin», on pense même pendant un moment que l’on a trouvé quelque chose qui ressemble à une chanson rock, mais la structure apparemment traditionnelle est rapidement aliénée et détruite par de grosses cascades.
« Seven Days » est inquiétant, portant le chant aux plus hauts sommets tout en grattant et en mijotant derrière eux. L’énergie nerveuse omniprésente devient finalement une sorte de power ballade aux touches de sludge et de noise, sans cesse en équilibre sur la ligne fine de l’escalade finale et pourtant aussi prenante qu’une master class dramaturgique. “Le Phare”, en revanche, lâche prise au bon moment et fait tourner complètement la roue brutale, tandis que quelque chose qui ressemble à une idylle est presque évoqué partout. Et pourtant Noël rugit, crie, absolument enchanteur. “The Ash” se traîne, joue même avec la lourdeur industrielle et est en fait un doom bruyant avec une touche paradisiaque – le prochain épisode bizarre.
Et finalement il y a largement assez d’épisodes bizarres, ce qui contribue à l’excellente qualité de ce long-métrage. Bien sûr, l’accent est mis sur les acrobaties vocales du New-Yorkais, qui en fait – et avec un enthousiasme croissant – sort tous les tons, aussi extrêmes soient-ils. Et pourtant, il ne faut pas ignorer la musique de « Ridiculous And Full Of Blood », elle est tellement complexe, intense, distante et pourtant flatteuse. Presque tout ce qui définit Julie Christmas apparaît dans ces 42 minutes, un deuxième film réussi de bout en bout et que l’on attendait sous cette forme.
Note : 8/10
Disponible à partir du : 14 juin 2024
Disponible via : RED CRK Recordings (Cargo Records)
Camp de bande: juliechristmas.bandcamp.com
Instagram : www.instagram.com/julie_christmas_official
Catégorie: Magazine, Critiques
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