le nouveau noir de Patrizia Violi – Corriere.it

le nouveau noir de Patrizia Violi – Corriere.it

2024-06-20 17:26:52

De GIULIA ZAMPONI

«La charge de onze», aux éditions Salani : un roman policier dans la province italienne à la veille des années 80. La présentation avec l’auteur aura lieu le 20 juin à Milan


Fin des années 70 et début des années 80 en Italie : des années plombées, maudites et féroces on passe à la patine dorée, en quête de gloire, de succès et d’irrévérence. C’est la perte de l’innocence, avec les premiers signes d’une culture hédoniste, la recherche du plaisir pour atteindre le bonheur. Dans ces années-là, Imola était une ville de province endormie, enveloppée dans une atmosphère placide et tranquille, un “lieu monotone confinant à l’ennui”, où le seul choc de la vie a été les débuts de la Formule 1 sur le circuit. A Imola, “il n’arrive jamais rien de grave”. Jusqu’à un jour ordinaire entre septembre et octobre 1979 : ce matin-là, le corps d’une jeune femme est retrouvé dans une carrière de craie en dehors de la ville.


La victime, on le découvrira plus tard, est Moira Ravaglia, la fille rebelle du propriétaire de showrooms de voitures de luxe, avec qui elle ne s’entend pas. Dans une ville où tout le monde se connaît, commentaires et ragots, accusations et histoires de fond commencent à émerger : la nouvelle de la découverte du corps Il tombe comme un rocher sur la vie sereine de province et cela bouleverse tout le monde, des jeunes étudiants aux personnes âgées dans une résidence médicalisée.

Il se révèle ainsi La charge de onze, le premier noir de Patrizia Violi, publié chez Salani. L’auteur, journaliste culturel, a grandi dans ces régions, est diplômé en droit et collabore avec « la Lettura ». «L’idée du roman est née il y a quelques années après une de ces réunions de classe que les adultes organisent, des décennies après la maturité, où règne la nostalgie. En repensant à cette époque, j’ai lentement commencé à construire une histoire, en travaillant avec quelques souvenirs mais surtout avec mon imagination”, explique-t-il. Petit à petit, les personnages naissent dans l’esprit de Violi, avec des caractéristiques tirées de sa mémoire et quelques idées autobiographiques, mais retravaillés avec le fruit de l’imagination : seule la prostituée Rosa est tirée directement de la réalité, une femme au foyer qui allait et venait sous le portiques. «Le premier personnage auquel j’ai donné vie était Lenin Aldrovandi, beau comme Paul Newman et satisfait du look des femmes qu’il rencontre», dit-il. Lénine, qui dans le passé avait cherché fortune dans le monde des romans-photos, rêve de gagner de l’argent rapidement, sans trop travailler.

Le thème des raccourcis, si cher au peuple italien, est au centre du livre : dans le portrait d’une société caractérisée par le désir de paraître, ne pensant qu’au bien-être personnel qui ne peut être obtenu qu’avec de l’argent facile. Tout le monde veut une vie meilleure, comme dans les romans photo ; tout le monde rêve de la Californie, imaginée comme une terre exotique de plaisir. Avec l’avènement de la télévision privée, la réalité dorée racontée à la télévision et à la radio semble de plus en plus proche. Un monde précurseur de celui d’aujourd’hui, fait d’Internet et des réseaux sociaux : “C’est le début de ce que nous sommes devenus”. La description détaillée et minutieuse des lieux révèle la profonde connaissance du territoire de l’auteur.

Les pages du roman sont animées par une gamme variée et pittoresque de personnages, chacun avec ses propres rêves et illusions: du simple et décontracté vendeur ambulant Verdura, qui se révèle plus tard avoir une face cachée, au hipster Attilio, fort des voyages qui font anciens, entre fumée et histoires ; de l’épouse de Lénine, Desi, qui rêve d’une grande vie ailleurs et court sans relâche pour se désintoxiquer du stress conjugal, au maréchal Ponti qui doit résoudre l’énigme du meurtre. C’est le portrait des inquiétudes de l’Italie à cette époque, une histoire remplie d’événements historiques, de succession de personnages puissants au sein du gouvernement, de compétitions sportives, du rythme des chansons jouées à l’époque.

Ambition, fierté, vengeance. De nombreux mots clés peuvent être trouvés dans le roman. Ainsi que des relations sociales et amoureuses racontées de manière transversale, impliquant toutes les tranches d’âge, des adolescents aux adultes, jusqu’aux soixante ans. Violi examine avec précision les mécanismes difficiles d’un mariage avec ses mensonges et ses secrets, la relation compliquée entre un père et sa fille à l’adolescence, le souci des parents pour l’avenir de leurs enfants. Et le meurtre ne sera pas la seule histoire qui ébranlera le pays : il y a aussi la fraude des chèque de voyage qui ont été achetés et perdus, afin d’être remboursés, puis le vol de millions par Moira dans les coffres du showroom automobile pour investir dans le trafic de drogue, attirée, une fois de plus, par les profits faciles. Un mystère enrichi par l’histoire, par les mœurs de la société de l’époque, dans lequel chacun doit douter.

La rencontre à Milan

Le roman de Patrizia Violi, « Il cargo da undici », est publié chez Salani (pp. 347, 18 euros). L’auteur présentera son livre le jeudi 20 juin à Milan à 18h30 avec Isabella Fava à la librairie Hellisbook, via Losanna 6.

20 juin 2024 (modifié le 20 juin 2024 | 16h24)



#nouveau #noir #Patrizia #Violi #Corriere.it
1719023102

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.