Emmanuel Macron demande à son gouvernement de rester provisoirement | Élections législatives françaises 2024

Le président français Emmanuel Macron a refusé lundi la démission de son premier ministre, lui demandant d’expédier les affaires courantes au lendemain de législatives qui ont porté la gauche en tête des forces politiques du pays, mais sans majorité absolue.

Gabriel Attal a présenté sa démission, mais le chef de l’État a souhaité qu’il assure la stabilité du paysselon l’Élysée, alors que Paris accueille dans moins de trois semaines les Jeux olympiques.

Après la surprise des législatives où la déferlante de l’extrême droite a été nettement freinée, la France se cherche une majorité parlementaire avant de désigner une personnalité capable de rassembler et de diriger un gouvernement.

Un casse-tête, quand ni le Nouveau Front populaire (NFP, gauche, autour de 190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160), ni le Rassemblement national et ses alliés (extrême droite, plus de 140) ne peuvent atteindre seuls la majorité absolue (289 députés).

Un rassemblement s’est tenu sur la place de la République après l’annonce des résultats des législatives, qui, à la surprise générale, plaçaient l’alliance de gauche en tête.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a mis en garde contre un risque de crise financière et de déclin économique. Mais la Bourse de Paris n’a réagi que mollement, sur une baisse de 0,63 % en fin de journée.

La note de crédit de la France serait sous pression si le pays ne parvenait pas à réduire son important déficit publica prévenu l’agence de crédit S&P Global, estimant que la nouvelle Assemblée compliquerait l’élaboration des politiques.

Quant au Medef, première organisation patronale française, il a réclamé une politique économique lisible et stableappelant Emmanuel Macron à faire le choix du pays plutôt que celui des intérêts partisans.

Entrevue avec Christophe Barbier, éditorialiste pour BFMTV

Des élus veulent un nouveau premier ministre

La gauche, elle, a lancé les grandes manœuvres. Il faut que, dans la semaine, nous puissions être en mesure de présenter une candidature pour Matignon par un consensus ou un vote, a déclaré le patron du Parti socialiste Olivier Faure.

Reste que l’alliance de gauche, fabriquée à la hâte au lendemain de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, réunit des forces opposées sur de nombreux dossiers, entre gauche radicale de La France insoumise (LFI), socialistes, communistes et écologistes.

Comme depuis des semaines, LFI cristallise les tensions, en particulier son chef charismatique et provocateur, Jean-Luc Mélenchon, considéré comme un repoussoir y compris dans son propre camp.

  Jean-Luc Mélenchon célèbre les bras vers le ciel sur une scène.

Le fondateur du parti de gauche La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon réagit, lors de la soirée électorale du parti de gauche à la suite des premiers résultats du deuxième tour des élections législatives françaises à La Rotonde Stalingrad, à Paris, le 7 juillet 2024.

Dimanche, Clémentine Autain (LFI) avait estimé que le premier ministre ne pourrait être ni François Hollande, ancien président socialiste élu député, ni Jean-Luc Mélenchon.

Mais la responsable de la LFIMathilde Panot, a répondu lundi que ce dernier, 72 ans, n’était absolument pas disqualifiéarguant qu’il avait réappris à la gauche à gagner en recueillant 22 % des suffrages à la présidentielle de 2022.

La CGT, syndicat proche de LFIa demandé au président de respecter le choix des urnes et d’appeler à la formation d’un nouveau gouvernement. La CFDT (syndicat) s’est quant à elle dite résolue à faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs dans les politiques à venir.

La question de la majorité présidentielle

Simultanément, la majorité présidentielle sortante tente de garder des chances de gouverner au sein d’une coalition, après être devenue la deuxième force nationale au prix d’une résilience que nul ne lui prêtait après le premier tour. Le paysage n’est pas encore clarifiéa estimé François Bayrou, leader centriste allié de M. Macron.

Trouver une coalition de majorité relativesans Infirmière autorisée dans LFIprendra plusieurs semainesa insisté un député macroniste de Paris.

Quant au Infirmière autoriséeil a progressé comme jamais, mais finit loin de la majorité relative promise par les sondages. Ses responsables doivent accepter le refus d’une majorité de Français de le voir accéder aux affaires de l’État.

Jordan Bardella s'exprime lors de la soirée électorale au lutrin.

Jordan Bardella, président du parti d’extrême droite français Rassemblement national (RN), s’exprime lors de la soirée électorale du parti à la suite des premiers résultats du deuxième tour des élections législatives françaises à Paris le 7 juillet 2024.

Jordan Bardella, son président, qui aurait été premier ministre en cas de victoire, a assumé une part de responsabilité dans la déception du second tour, admettant de mauvais choix sur un certain nombre de candidats.

À l’étranger, où le feuilleton français a été largement suivi, les dirigeants de Pologne, d’Espagne, d’Allemagne, des États-Unis, mais aussi du Venezuela et du Brésil se sont réjouis de la défaite de l’extrême droite dans un des piliers de l’Union européenne.

L’Italie de la post-fasciste Giorgia Meloni s’est contentée de féliciter le Infirmière autorisée et ses alliés. Quant au Kremlin, réputé proche du Infirmière autoriséeil a indiqué n’avoir ni l’espoir dans l’illusion d’une amélioration de ses relations avec Paris.

Clairement affaibli par une situation qu’il a lui-même provoquée, Emmanuel Macron assistera mercredi et jeudi au sommet de l’OTAN à Washington. Sa première sortie post-élections à l’étranger, sur fond de guerre en Ukraine et alors que le retour possible au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis suscite de vives inquiétudes.

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