la production durablement impactée par la crise du logement

L’enchaînement des crises est connu : après le rebond de la sortie du Covid, la guerre en Ukraine a précipité le déclenchement de la hausse des prix de l’énergie et accentué l’inflation. Pour la juguler, la Banque centrale européenne a relevé ses taux et bloqué le marché immobilier en désolvabilisant les ménages primo-accédants. Ce blocage a entraîné la chute des permis de construire et les mises en chantier de logements. On estime ainsi que 70 000 mises en chantier ont été perdues en 2023 par rapport à 2022 et on attend 50 000 pertes supplémentaires en 2024. Voilà le secteur de la construction précipité dans une nouvelle crise et le premier maillon de sa chaîne de valeur, les matériaux (béton prêt à l’emploi, destiné à plus de 80% au bâtiment et granulats), avec lui.

C’est donc un tableau bien sombre qu’a présenté ce jeudi 7 décembre l’Union nationale des industries de carrières et des matériaux de construction (Unicem) : sur les 10 mois de 2023 écoulés, la production de BPE est en recul de 6% et celle de granulats de 7%. Même si la dégringolade est moins accentuée sur les mois d’août, septembre et octobre (-0,2%) que sur les trois mois précédents et que cette tendance devrait se confirmer sur octobre, novembre et décembre, l’année devrait se terminer sur un recul de 6,5% pour le BPE et de 7,5 % pour les granulats.

Pas de signe de reprise

Et les projections pour l’année suivante ne sont guère meilleures. Malgré une pause dans la hausse des taux d’intérêt de la BCE alors que l’inflation semble jugulée, malgré un léger desserrement des conditions d’octroi de crédit, les prix des logements neufs devraient rester élevés, trop pour des ménages attentistes et qui pourraient bien être impactés par une hausse du chômage. Et la crise de la construction devrait ainsi perdurer, et ce même si les travaux publics affichent des perspectives positives avec des prises de commandes en hausse de 13,2% en cette fin d’année.

Conséquence, la production de granulats devrait reculer encore de 6% et flirter avec les 300 Mt, au niveau les plus bas depuis 1985 et celle de BPE, -10,5%, passer en dessous de 33 Mm3un chiffre jamais vu.

Quel impact des Jeux olympiques ?

L’Unicem a estimé l’impact des compétitions olympiques sur l’activité des 36 centrales de BPE implantées dans les communes concernées par les Jeux. Celles-ci représentent 26% des centrales franciliennes et produisent habituellement 2,5 millions de m3 soit 38% de la production régionale. L’arrêt de leur activité pendant les JO représenterait une perte de volume de BPE supérieure à 500 000 m3 (soit 1,5 pt de production) et de volume de granulats supérieure à 1 Mt (0,6 pt).

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2023-12-07 11:00:00
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