EPAMacron après son vote
NOS Nouvelles•enregistrer, 22:15
Frank Renout
Correspondant France
Frank Renout
Correspondant France
Le président français Macron s’est fait entendre publiquement pour la première fois depuis les élections législatives qu’il a perdues dimanche dernier. Dans un dossier ouvert il a déclaré à la presse régionale que “personne” n’a gagné les dernières élections législatives.
La coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP) a obtenu dimanche dernier le plus de sièges, mais pas la majorité absolue. Selon Macron, les différents partis doivent donc former une large coalition pour gouverner ensemble.
Avec cela, il confronte le NFP. Les partis de gauche veulent se gouverner eux-mêmes et nommer leur propre Premier ministre maintenant qu’ils disposent de la plus grande faction à l’Assemblée, la Chambre des Représentants française. Mais Macron dit dans sa lettre ouverte : je nomme le Premier ministre et ce sont mes conditions.
“Le président refuse de reconnaître les résultats des élections”, a réagi le leader de gauche Jean-Luc Mélenchon. “C’est comme si le roi opposait son veto au verdict des électeurs.”
« Les Français veulent un pouvoir partagé »
La lettre ouverte de Macron met en tension les relations déjà polarisées en France. Les élections législatives de dimanche dernier ont vu émerger trois grands blocs de pouvoir. Mais aucun des trois ne dispose de la majorité absolue nécessaire pour faire passer des propositions à l’Assemblée : 289 des 577 sièges.
La coalition de gauche NFP est sortie victorieuse avec 182 sièges. Les partis soutenant Macron terminent deuxièmes avec 168 sièges. Le Rassemblement National radical de droite arrive en troisième position 143 sièges.
Selon la tradition politique en France, le parti le plus important au Parlement fournit un Premier ministre et un gouvernement. Le Premier ministre est normalement nommé par le parti vainqueur, mais la nomination doit être officiellement faite par le Président. Macron voit les choses différemment, écrit-il dans sa lettre ouverte.
“Les élections ont montré que les Français veulent du changement et qu’ils veulent que le pouvoir soit partagé”, écrit-il. “C’est pourquoi les différents partis doivent désormais travailler ensemble au sein d’une grande coalition.”
Macron prône la formation d’une coalition de différents partis soutenue par une “solide majorité” au Parlement. Mais il n’écrit pas à quoi devrait ressembler cette majorité. Il dit seulement que les partis qui participent doivent reconnaître l’État de droit et être pro-européens.
« Un cirque embarrassant »
Les observateurs soupçonnent qu’il souhaite coopérer uniquement avec des partis modérés de gauche et de droite. Mais avec la droite modérée, Macron ne dispose pas de majorité absolue. Et il semble actuellement impossible que les partis de gauche modérés de la coalition NFP veuillent « basculer » vers une coalition avec Macron.
Le président ne s’attend pas non plus à un accord à court terme, écrit-il. “Il faudra un certain temps aux parties pour parvenir à des compromis tout en respectant les positions de chacun.” D’ici là, il souhaite laisser son propre gouvernement au pouvoir pour s’occuper des affaires courantes.
Plusieurs hommes politiques de gauche ont réagi avec colère. “Macron demande en réalité aux députés de ne pas écouter les Français qui ont voté pour le NFP”, a déclaré la politique Clémentine Autain. “Macron nie les résultats des élections et porte atteinte à notre pays et à notre démocratie”, a déclaré sa collègue Marine Tondelier.
La droite radicale Marine Le Pen a également réagi avec consternation. Elle a écrit sur X que Macron lui-même avait convoqué des élections anticipées et qu’il voulait maintenant arrêter le vainqueur. “Ce cirque devient embarrassant.”
2024-07-10 23:15:34
1720660483
#les #élections #législatives #nont #été #gagnées #par #personne