Les personnalités de l’Alliance de gauche qui a remporté les élections sont candidates à la présidence du gouvernement

La coalition de gauche qui a remporté les élections législatives françaises devrait annoncer son candidat au poste de Premier ministre à la fin de la semaine ou la semaine prochaine. Parmi les noms les plus marquants désignés pour succéder à Gabriel Attal, que Macron a appelé à conserver à son poste après avoir présenté sa démission, figurent le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, la représentante du parti La France Intrépide, Clémence Getty, ainsi que Clémentine Autan, dissidente d’extrême gauche, et la leader des défenseurs de l’environnement, Marine Tondillier.

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La coalition des partis de gauche en France, qui a remporté les élections législatives anticipées sans obtenir la majorité parlementaire absolue, a annoncé mardi qu’elle chercherait à mettre en œuvre son programme même si elle était contrainte de nouer des alliances, pour chaque dossier séparément, avec le émergence de candidats au poste de Premier ministre.

Dans ce contexte, des négociations ardues se poursuivent dans les rangs de la gauche mais aussi dans le camp du président Emmanuel Macron (au centre), qui n’a fait aucune déclaration depuis l’annonce des résultats des élections et se rend à Washington pour participer au sommet de l’Otan. le mercredi et le jeudi.

Alors que le pays s’attendait dimanche à une vague d’extrême droite au second tour des élections, il a été surpris par la percée de la coalition du Front populaire, composée de partis disparates et parfois conflictuels entre gauche radicale, communistes, socialistes et écologistes, porté par un taux de participation qui a atteint 66,63 pour cent des votants.

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Mais aujourd’hui, les parties qui se disputaient quotidiennement dans le passé doivent s’entendre sur plusieurs sujets, à commencer par la désignation d’une personnalité consensuelle qui puisse incarner leur projet commun.

Des personnalités de gauche désignées pour prendre la présidence du gouvernement

Dans ce contexte, l’Alliance de gauche pourrait annoncer un nom, en fin de semaine ou la semaine prochaine, pour assumer la présidence du gouvernement.

Le chef du Parti socialiste a annoncé Olivier Fauré Mardi, il s’est dit prêt à assumer ce poste, et un haut responsable du parti l’a décrit comme “le seul personnage capable de rassurer” les Français.


Capture d’écran de France 24 ©France24

Quant à l’autre grande force de gauche, le Parti La France Intrépide (extrême gauche), la députée Clémence Getty, 33 ans, est proposée. Elle est très populaire parmi les militants et est beaucoup moins clivante que le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon. qui est charismatique, mais qui est aliéné par certains même dans ses rangs.

Le nom de Clémentine Autin, dissidente du parti La France fière et leader des défenseurs de l’environnement, est aussi parfois évoqué. Marine Tondillier.


Par leurs présences successives mardi à l’Assemblée nationale, les représentants de gauche ont indiqué l’exclusion d’élargir leur base politique vers le centre droit, alors qu’ils n’ont obtenu que 190 sièges parlementaires, loin de la majorité absolue de 289 sièges.

Le député écologiste du Sénat, Yannick Jadou, a déclaré dans une déclaration à la chaîne privée “TF1” : “Je ne pense pas qu’une coalition plus large que le Nouveau Front populaire puisse se former aujourd’hui au gouvernement”, estimant que “des alliances seront construit à l’Assemblée nationale.

De son côté, le coordinateur de “La France fière”, Manuel Bombard, a prévenu que la gauche mettrait en oeuvre son programme et que “chacun des blocs doit prendre ses responsabilités. Soit voter nos propositions… soit nous renverser”.

Retrait de la réforme des retraites

La coalition de gauche entend notamment annuler les mesures fondamentales prises par le camp présidentiel, à commencer par la réforme du système de retraite, qui constitue la mesure la plus marquante du second mandat de Macron et qui a été votée par le Parlement malgré son large rejet au niveau populaire et par de nombreuses fêtes.

Il entend également abroger une loi sur l’immigration, réformer le système d’aide au chômage et augmenter le salaire minimum.

Moody’s, l’agence de notation de crédit, a prévenu mardi que l’annulation de la réforme des retraites sans prendre de mesures d’économies financières pourrait affecter la note de la France. Elle a estimé que sans majorité claire, “il sera certainement difficile de voter des lois”.

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De son côté, S&P Global a annoncé que la note de la dette souveraine française serait « sous pression » si le pays ne parvenait pas à « réduire son énorme déficit budgétaire », qui a considérablement augmenté l’année dernière pour atteindre 5,5 % du produit intérieur brut.

En prévision de négociations longues et ardues, Macron a demandé lundi au Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal de rester à son poste « pour assurer la stabilité du pays », notamment à trois semaines des Jeux olympiques organisés par Paris. Mais son champ d’action est devenu limité face à une Assemblée nationale qui lui est largement hostile.

Cette situation est inédite en France, habituée à la stabilité politique grâce à la Constitution de 1958.



Silence présidentiel… pour combien de temps ?

Gabriel Attal, qui semble déterminé à se battre après une campagne électorale qui a épargné au camp présidentiel une défaite majeure, a réuni mardi les députés de son camp. Mais le silence présidentiel est pesant.

“Quand il doit se taire, il parle, et quand il doit parler, il se tait”, a déclaré mardi un représentant lors de la réunion, selon un participant.


L’un des partisans de Macron a souligné que les partis de gauche “ne peuvent pas prétendre pouvoir gouverner seuls”, appelant à une “feuille de route commune” des Républicains à la gauche sociale-démocrate.

L’Assemblée nationale (le Parlement français) s’est transformée en organe tripartite, compte tenu de la présence du bloc Nouveau Front populaire devant le camp fort de Macron, qui a obtenu 160 sièges, et de l’autre côté de l’extrême droite, représentée par le Parti du Rassemblement National, qui a obtenu plus de 140 sièges.

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En marge, le groupe républicain (de droite) détient 66 sièges et peut jouer un rôle central. Mais entre 30 et 40 de ses représentants se réuniront mercredi pour choisir un président et changer de nom, après que leur président a décidé de s’allier avec le Parti du Rassemblement national sans les consulter avant le premier tour.


L’extrême droite… revers électoral et poursuites

Quant à l’extrême droite, elle cherche à surmonter son échec. Son président, Jordan Bardella (28 ans), qui espérait devenir Premier ministre, a reconnu avoir commis des « erreurs » lors de sa campagne, qui a été marquée par de nombreuses prises de position racistes et autres incompétences de la part de nombreux candidats de son parti.

Le parti, dont la chef Marine Le Pen aspire à la présidence après avoir été battue à trois reprises depuis 2012, compte bien laisser son empreinte à l’Assemblée nationale.

Mais il a subi un nouveau revers après que le parquet de Paris a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête contre Marine Le Pen pour des soupçons de financement illégal de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2022.

France 24/AFP

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