2024-07-12 15:00:55
Auteur:
Marco Schnurrenberger
12.07.2024, 02:01
- La France est dans une crise gouvernementale : après les élections, aucun des principaux blocs politiques ne dispose de majorité au Parlement.
- L’impasse imminente a déjà des conséquences : l’agence de notation Moody’s menace de dégrader la solvabilité de la France.
La France et la discipline budgétaire – ce n’est pas une histoire d’amour. Depuis 50 ans, la « Grande Nation » accumule les déficits sans exception. La nouvelle dette s’élève actuellement à 5,5 pour cent. Il est donc presque deux fois plus important que ce que tolère l’UE.
La Commission européenne a engagé une procédure pour déficit excessif contre la France. Bruxelles fera bientôt pression sur Paris pour qu’il prenne des mesures pour remédier au déficit excessif. La France devra alors tenir compte de l’appel de l’UE lors de l’élaboration de son budget au plus tard à l’automne.
L’agence de notation Moody’s ne croit pas à la réduction de la dette
Il est actuellement peu probable que le Parlement parvienne à se mettre d’accord sur des mesures d’austérité ou des augmentations d’impôts. Aucun des trois blocs politiques n’a réussi à obtenir la majorité absolue aux élections.
Mercredi soir, le président Macron a appelé pour la première fois à la formation d’une grande coalition, qui inclurait des partis de gauche outre les Républicains. Durant la campagne électorale, sous l’égide du « Nouveau Front populaire », ils ont postulé des idées comme le retour à « l’âge de la retraite à 60 ans », ce qui n’est pas vraiment économique.
La France est loin d’avoir un tel gouvernement. Mais cette simple perspective effraie les investisseurs. L’agence de notation Moody’s menace déjà de dégrader la solvabilité de la France. L’agence de notation américaine Standard & Poor’s a pris cette mesure fin mai.
La France risque une spirale descendante
Si Moody’s et d’autres agences de notation parvenaient réellement à améliorer la note de crédit de la France, cela aurait des conséquences considérables sur le budget national. Les investisseurs exigeraient alors un taux d’intérêt plus élevé sur les obligations d’État françaises.
En conséquence, la France devrait consacrer une part encore plus importante de son budget au remboursement de la dette. Il y aurait alors moins de ressources pour les tâches réelles de l’État – par exemple pour les infrastructures, la défense ou la protection sociale.
Plus les politiques retarderont les mesures visant à rétablir l’équilibre budgétaire, plus il sera difficile pour la France d’éviter cette spirale descendante. Le fardeau de la dette de la France dépasse désormais les 3 100 milliards d’euros. C’est plus que la production économique annuelle totale du pays.
Tagesschau, 11 juillet 2024, 19h30
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