« Pour Saint-Nazaire, c’est presque une question de survie, sur le plan climatique bien sûr, mais aussi d’un point de vue social » a déclaré David Samzun, président de Saint-Nazaire Agglo, lors de la soirée de lancement de la démarche « Zone industrielle bas carbone (ZIBaC) » ce 19 février. De fait, le port, qui assure 10 % de l’approvisionnement énergétique de la France, est lié à 70 % aux énergies fossiles et le territoire Loire Estuaire représente plus de 20 % des émissions de CO2 de la région Pays de la Loire. Christelle Morançais, présidente de la région et présidente du conseil de surveillance du Grand Port de Saint-Nazaire estime « qu’il n’y a pas de sujet plus important ». « C’est clairement notre dossier prioritaire » a-t-elle saluée.
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L’Etat et les entreprises
Même volontarisme pour l’Etat qui a sélectionné Saint-Nazaire aux cotés de Marseille, Dunkerque et Le Havre dans la liste des sites industriels français prioritaires pour la transition écologique. Avec un soutien financier de l’Etat à hauteur de 3,3 millions d’euros sur l’enveloppe de 6,6 millions d’euros nécessaire, le projet Loire Estuaire Décarbonation est désormais sur les rails. « L’Etat financera les études de la première phase qui définiront une stratégie de décarbonation, identifieront les synergies territoriales et évalueront le potentiel de développement de technologies et de réseaux adaptés à cette transition » a précisé Fabrice Rigoulet-Roze, préfet de la région Pays de la Loire.
Si les pouvoirs publics sont là pour accompagner la démarche, ce sont les industriels qui sont à la manœuvre. Ils représentent environ 500 entreprises pour 28 600 emplois. Parmi elles, citons les plus importantes comme la raffinerie de TotalEnergies, le terminal méthanier Elengy, les centrales de production électrique d’EDF et Engie, ainsi que les sites industriels de Yara, Arcelor, Aquiom, Cargill, Man ou Airbus.
Hub d’énergies décarbonées
Pour rassembler tous ces acteurs publics et privés, l’Association de décarbonation de Loire Estuaire (Adele) a été créée. « Elle assure le lien avec l’Ademe et les porteurs de projets et c’est la garante des financements ainsi que de la trajectoire de décarbonation » a assuré sa présidente Mélanie René.
Pour atteindre ses objectifs, le territoire possède déjà quelques atouts. Premier port de la façade Atlantique (avec 30 millions de tonnes de marchandises annuelles) a vu naître le premier parc éolien offshore français (480 MW) et la première éolienne flottante. Un second parc est en construction au large de Noirmoutier et le potentiel global est estimé à 20 GW.
Une vingtaine de projets ont déjà été identifiés pour transformer cet espace industrialo-portuaire en un hub d’énergies décarbonées. Plusieurs sont déjà bien avancés comme celui porté par le producteur d’hydrogène vert Lhyfe, lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé fin 2022 par Nantes Saint-Nazaire Port pour l’implantation d’une unité de production industrielle et de distribution d’hydrogène renouvelable sur le site de Montoir-de-Bretagne.
Egalement très prometteur, « le projet GOCO2 va permettre de créer une filière de valorisation du CO2 dans le Grand Ouest » a annoncé Joachim Labauge, directeur développement CO2 chez Elengy. L’objectif est de créer un hub permettant la capture, la réception, la valorisation et l’export de CO2 industriel. Il réunit de grands industriels aux activités polluantes : Elengy, GRT Gaz, Heidelberg Materials, Lhoist, TotalEnergies et Lafarge avec sa cimenterie de Saint-Pierre-la-Cour, en Mayenne, la plus importante de France.
2024-02-20 11:00:00
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