Une partie du Musée Astra figure sur le billet de 200 lei

Le billet de 200 lei avec le moulin de Poieni, département de Bihor, a été lancé le 1er décembre 2006 par la Banque nationale de Roumanie. Le moulin se trouve toujours au Musée en plein air de la Dumbrava de Sibiu. Non loin de là se trouve la maison de Vlădeşti, celle que la BNR a inscrite sur le billet de 10 lei.

La réponse concernant la représentation du moulin Poieni sur le billet de 200 lei appartient aux spécialistes du musée de Sibiu. Lucian Robu, directeur du Musée en plein air du Complexe muséal national “Astra”, est déterminé à résoudre le dilemme des visiteurs en apportant des précisions : “En fait, il s’agit de deux moulins : celui de Poieni, département de Bihor, et celui de Rogojelu, département de Cluj. Il s’agit donc d’une combinaison de patrimoine technique, sachant que les graphistes prennent des éléments distincts, qu’ils combinent ensuite”.

C’est ainsi que dans la représentation sur le billet de 200 lei, il y a des éléments provenant de deux moulins, tous deux situés au Musée Astra.

“Le bâtiment du moulin de Poieni est constitué de poutres de chêne assemblées en “cheotori”, c’est-à-dire découpées en forme de queue d’hirondelle. Avec ce type de joint, aucun clou en bois n’est utilisé et le bâtiment est légèrement élastique en cas de tremblement de terre ou de petits glissements de terrain. De plus, la roue a un tronc en chêne avec quatre bords comme axe, et la jante, les bobines et les coupelles sont également taillées dans du chêne. Ensuite, le bâtiment est recouvert de bardeaux de bois de sapin. Tous ces détails sont les mêmes que ceux figurant sur le billet de banque”.

Mais il y a aussi une différence évidente : « Le moulin de Poieni est alimenté par une goulotte située dans la partie inférieure, ou, sur le billet, la goulotte est située au-dessus. Cela nous amène au moulin de Rogojelu, que nous avons situé en face de celui de Poieni, et qui a exactement le même type de goulotte”.

Les deux moulins ont été construits au XIXe siècle et font partie de la collection mulinologique du Musée Astra. “C’est l’une des collections les plus importantes au monde, je le dis sans fausse modestie. Nous avons des moulins à vent de Dobrogen, des moulins hydrauliques de Transylvanie, Banat et Crişana, des moulins flottants d’Olt et Someş, des moulins “à main” – du type “broyage” ou des moulins à crémaillère que l’on trouve dans la plupart des régions de Roumanie. J’espère que lorsque nous aurons suffisamment d’eau dans les gouttières, nous pourrons montrer au public comment on broyait les grains de maïs et comment on obtenait une semoule de maïs bonne et propre, comme au temps de nos grands-parents”.

L’avers du billet de 200 lei est dédié au poète Lucian Blaga, né à Lancram, près de Sebeş, et ses vers de “Autoportrait” et “9 mai 1895” (qui est aussi sa date de naissance) sont reproduits sur les pages d’un livre ouvert, reproduites en miniature.

Le billet comporte 12 éléments de sécurité, l’un d’eux étant situé directement sur la paroi du moulin à eau, c’est une image latente des initiales « BNR », qui devient lisible lorsqu’on l’observe de près.

Si les spécialistes du musée Astra ont réussi ou non à résoudre la différence de moulin sur le billet de 200 lei, les touristes pourront le découvrir lors de leur première visite dans le plus grand musée ethnographique d’Europe, réparti sur 100 hectares, selon un article publié sur la page Facebook du Conseil départemental de Sibiu. Là, dans la forêt de Dumbrava, parmi les centaines de maisons qui composent une « petite Roumanie », les touristes apprendront une chose avec certitude : le comté de Sibiu a des gens et des lieux chargés d’histoires.