2024-08-01 14:24:11
TOKYO : Le ralentissement de l’activité manufacturière en Chine a conduit à une performance généralement faible des usines asiatiques le mois dernier, les propriétaires d’entreprises étant aux prises avec une demande tiède, ont montré des enquêtes privées jeudi (1er août), augmentant les risques d’une reprise économique sous-alimentée dans la région.
L’activité manufacturière s’est contractée au Japon et a progressé à un rythme plus lent en Corée du Sud, en partie en raison d’une faible demande intérieure et de la hausse des coûts des intrants, ont montré les enquêtes, ajoutant à la morosité provoquée par la contraction de l’activité manufacturière en Chine.
Ce chiffre, qui couvre principalement les petites entreprises orientées vers l’exportation, est conforme à celui d’une enquête officielle PMI publiée mercredi, qui montre que l’activité manufacturière a glissé à son plus bas niveau depuis cinq mois.
« Pour l’avenir, nous prévoyons qu’une période de croissance mondiale inférieure à la tendance pèsera sur l’activité manufacturière en Asie pour le reste de l’année », a déclaré Shivaan Tandon, économiste des marchés chez Capital Economics.
L’indice PMI définitif du secteur manufacturier japonais, publié par la Jibun Bank, est tombé à 49,1 en juillet contre 50,0 en juin, passant sous le seuil de 50,0 qui sépare la croissance de la contraction pour la première fois en trois mois.
La faiblesse du secteur manufacturier dans les principales économies exportatrices, la Chine et le Japon, laisse entrevoir des perspectives difficiles pour la région, même si les économistes parient sur un cycle attendu d’assouplissement des taux d’intérêt à l’échelle mondiale pour servir de tampon.
La Réserve fédérale a évoqué mercredi un possible début de baisse des taux d’intérêt dès septembre si l’économie américaine suit la trajectoire attendue.
Le Fonds monétaire international (FMI) s’attend à ce que les économies asiatiques se dirigent vers un atterrissage en douceur, la modération de l’inflation permettant aux banques centrales d’assouplir leurs politiques monétaires pour soutenir la croissance. Il prévoit que la croissance dans la région ralentira de 5 % en 2023 à 4,5 % cette année et à 4,3 % en 2025.
La Corée du Sud, autre moteur d’exportation régional clé, s’en sort mieux avec un PMI de 51,4 en juillet, restant au-dessus de la barre des 50 pour un troisième mois consécutif, mais ralentissant par rapport au sommet de 26 mois de 52,0 en juin.
La Chine apparaît à nouveau comme un obstacle potentiel à l’expansion des entreprises dans la région.
Les exportations de la Corée du Sud en juillet, par exemple, ont augmenté au rythme le plus rapide depuis six mois en raison de fortes ventes de puces électroniques, mais n’ont pas répondu aux attentes du marché, en raison des inquiétudes concernant une reprise durable de la demande chinoise.
Le secteur manufacturier chinois dans son ensemble pourrait entrer dans un « été cruel » après que les données officielles du PMI ont indiqué une dynamique économique faible en juillet, a déclaré Citi Research, suggérant davantage de souffrances pour les pays dépendants du vaste marché de consommation chinois.
L’activité manufacturière indienne s’est développée à un rythme soutenu en juillet grâce à une demande toujours robuste, bien que les pressions sur les coûts aient été élevées, les prix facturés aux clients ayant augmenté au rythme le plus élevé depuis plus d’une décennie.
L’Indonésie et la Malaisie ont vu leur activité manufacturière diminuer en juillet, selon les enquêtes.
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