L’essor de la Chine en tant que puissance maritime de premier plan reflète non seulement les succès historiques passés, mais indique également une possible perturbation de la hiérarchie actuelle des puissances maritimes. Cette augmentation rapide de l’activité maritime met en évidence un changement significatif dans l’équilibre des pouvoirs entre les forces navales du monde entier, similaire à des événements historiques tels que le contrôle dominant de l’Empire britannique sur l’océan Indien et la domination stratégique des États-Unis dans le Pacifique. L’expansion navale rapide de la Chine remet directement en cause la domination maritime historique des puissances occidentales, en particulier des États-Unis, sur des voies maritimes cruciales telles que la mer de Chine méridionale et l’Indo-Pacifique. Cette expansion contraste avec la montée progressive des empires passés. Cette dynamique de puissance émergente représente non seulement un danger pour les puissances navales traditionnelles du fait de leur position de leader, mais signifie également un changement significatif dans l’équilibre naval mondial.
Les ramifications des ambitions maritimes de la Chine vont bien au-delà de la simple projection de puissance ; elles incarnent une stratégie délibérée visant à redéfinir les règles de l’engagement maritime mondial. En affirmant sa présence dans des eaux contestées et des voies maritimes d’importance stratégique, la Chine conteste non seulement l’influence maritime des puissances occidentales, mais cherche également à établir un nouvel ordre maritime qui lui permette de devenir une superpuissance mondiale. Cette poussée agressive dans des domaines maritimes traditionnellement sous l’influence des États-Unis et de leurs alliés augmente les enjeux du contrôle de ces zones critiques, les positionnant comme des points chauds pour des conflits potentiels.
L’essor économique de la Chine depuis les réformes de 1978 lui a permis d’étendre son influence bien au-delà de ses propres frontières, en participant à des initiatives de développement d’infrastructures en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. Cela démontre une expansion stratégique motivée par un mélange de prudence et d’ambition. La Chine s’est soigneusement abstenue de révéler ses objectifs militaires afin de maintenir des relations amicales avec les États-Unis, tout en œuvrant activement à la réalisation de son objectif de devenir une marine de haute mer dotée de capacités opérationnelles mondiales. Cette retenue stratégique fait partie d’une stratégie plus vaste consistant à attendre patiemment que les circonstances deviennent plus favorables.
La politique maritime chinoise comporte plusieurs volets, tels que la dimension militaire, la dimension économique, la dimension technologique et la dimension politique. Elle combine stratégiquement les tentatives de modernisation de son armée avec les efforts d’expansion de son économie, afin de renforcer ses capacités maritimes. Les efforts du gouvernement chinois pour moderniser la marine de l’Armée populaire de libération (PLAN), ainsi que l’accent mis sur les infrastructures maritimes dans le cadre de l’initiative Ceinture et Route, démontrent une stratégie à deux volets pour sauvegarder ses intérêts maritimes. Ce plan a deux objectifs principaux : protéger les vastes voies maritimes de la Chine et créer un réseau mondial de bases navales à Djibouti, au Sri Lanka et au Pakistan, ainsi que des centres logistiques commerciaux dans les goulets d’étranglement maritimes cruciaux. Cette stratégie globale de projection de la puissance maritime s’écarte du modèle traditionnel dans lequel la croissance navale et économique se produisait souvent indépendamment. En outre, l’influence croissante de la Chine dans les affaires maritimes survient à un moment où les normes et réglementations maritimes mondiales rencontrent des difficultés sans précédent. L’installation de forces militaires sur des territoires disputés, comme ceux de la mer de Chine méridionale, suscite des inquiétudes quant au sort de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) et du concept de libre circulation en mer. Les activités de la Chine dans ces zones disputées ont déclenché des conflits mondiaux, illustrant un conflit plus large sur la compréhension et la mise en œuvre des réglementations maritimes.
La Chine a utilisé la recherche et l’exploration scientifique comme outils diplomatiques, obtenant des autorisations pour l’exploitation minière des fonds marins dans les îles du Pacifique et des collaborations de recherche en haute mer avec des pays d’Asie du Sud-Est sous prétexte de progrès scientifiques. Cette double stratégie de défense de la sécurité économique et de promotion de l’exploration scientifique sert un double objectif : elle renforce les revendications de la Chine sur les ressources maritimes et son influence, et elle facilite l’expansion maritime et navale du pays d’une manière qui semble bienveillante et constructive à la fois aux grandes puissances et aux pays voisins. Par ces mesures, la Chine continue de faire progresser ses ambitions de domination océanique, en naviguant prudemment dans la dynamique complexe des relations internationales.
Pour faire avancer sa stratégie maritime sans alarmer les observateurs internationaux, la Chine a habilement positionné son expansion navale sous couvert de protection de ses intérêts économiques contre la piraterie et d’autres menaces maritimes. Cette approche lui a permis de justifier l’extension de sa présence navale comme une mesure nécessaire à sa sécurité économique.
Maritime Maneuvers propose un examen complet des vastes aspirations maritimes de la Chine en analysant un large éventail de documents officiels, de politiques nationales et de littérature scientifique couvrant la période de 2003 à 2023. Edward Sing Yue Chan contribue de manière significative à cette analyse, en offrant un examen détaillé du discours de la Chine sur la puissance maritime à travers une analyse thématique. Pendant cette période, la Chine fait une tentative ciblée pour passer du statut de puissance maritime régionale à celui de force dominante dans les affaires maritimes mondiales. Cet effort est mis en évidence par l’utilisation fréquente de l’expression « État maritime fort » (haiyang qiangguo) dans les discussions nationales chinoises. Le récit stratégique de la Chine, qui a été intégré dans les formulations de politiques et les discussions universitaires au cours des deux dernières décennies, démontre sa stratégie globale pour établir la suprématie dans les affaires maritimes.
Au cœur de cette politique se trouve l’obscurcissement intentionnel des véritables objectifs maritimes de la Chine. La Chine construit stratégiquement un scénario alambiqué qui obscurcit la transparence de ses objectifs maritimes en combinant habilement initiatives politiques et débats universitaires. Ce récit sert divers objectifs stratégiques : dissimuler les véritables intentions de la Chine dans le domaine maritime, permettre une certaine adaptabilité face à l’évolution des situations géopolitiques et minimiser les critiques internationales directes en intégrant ces ambitions dans un cadre plus large, de développement et apparemment inoffensif.
Cela met en évidence les efforts déployés par la Chine pour aligner son discours officiel sur les recommandations scientifiques de sa politique maritime. La collaboration entre les responsables politiques et les universitaires valide non seulement les ambitions de la Chine sur la scène maritime internationale, mais les intègre également profondément dans son identité nationale et ses objectifs de développement. Cependant, derrière la façade d’une rhétorique en développement, la Chine poursuit activement sa domination océanique en s’efforçant délibérément d’améliorer ses capacités maritimes et d’établir des infrastructures maritimes essentielles dans le monde entier. L’utilisation délibérée d’un langage flou dans les discussions de la Chine sur les questions maritimes rend difficile pour les observateurs et les décideurs politiques étrangers de comprendre ses véritables objectifs stratégiques. Le recours à cette tactique d’obscurcissement par la Chine, tout en facilitant la progression de ses objectifs maritimes, suscite de vives appréhensions quant à l’avenir des normes maritimes mondiales et à la probabilité de conflits dans les zones contestées.
Ce voyage complexe explore les domaines des droits maritimes, du développement naval et de la gouvernance maritime internationale, présentant une histoire d’ascension pacifique tout en s’engageant dans des comportements qui impliquent un désir caché de suprématie. Cette recherche vise à comprendre les subtilités des actions de la Chine en mer, en comparant ses déclarations publiques avec ses mouvements militaires stratégiques et ses efforts législatifs, afin de découvrir son ambition sous-jacente de domination dans les océans.
La Chine se présente comme un État pacifique et bienveillant qui cherche à instaurer l’harmonie mondiale, mais ses actions et ses objectifs maritimes sont en contradiction avec ses valeurs. Les responsables et les chercheurs chinois promeuvent agressivement le récit d’une ascension pacifique dans leurs relations bilatérales avec les pays d’Asie du Sud-Est et d’Afrique. Ce récit dépeint la Chine comme une force réformatrice qui contribue positivement à la gouvernance mondiale. Néanmoins, les éléments disponibles indiquent qu’elle s’efforce délibérément d’accroître son pouvoir et son autorité dans les zones maritimes en utilisant des droits historiques et le droit international pour justifier de vastes revendications territoriales, en particulier à l’intérieur de la ligne à neuf traits contestée dans la mer de Chine méridionale.
La création par la Chine d’une puissance maritime unique en son genre s’inscrit dans le cadre classique de la suprématie maritime. Elle implique un déploiement stratégique et l’affirmation des droits maritimes. La création d’îles artificielles, l’exploration scientifique marine affirmée et le développement des secteurs maritimes sont des indications claires d’une politique plus vaste visant à affirmer son contrôle territorial et à étendre sa zone d’influence. L’accent mis sur la protection des droits et intérêts maritimes, notamment par le renforcement des capacités d’administration maritime et d’application de la loi, indique une tentative délibérée de renforcer ses revendications et de contester l’ordre maritime actuel.
Le recours à des tactiques juridiques et la création de territoires maritimes ambigus démontrent la stratégie de la Chine visant à exercer un contrôle sur les mers par des méthodes non militaires. Cela se traduit par le renforcement des lois maritimes nationales et la transformation des garde-côtes chinois (CCG) en une puissante force paramilitaire. La Chine aspire à manœuvrer stratégiquement dans les difficultés du droit maritime international en le réinterprétant et en établissant une zone grise, en faisant jouer aux garde-côtes un rôle plus important. Cela permet à la Chine de faire valoir ses revendications territoriales sans recourir à un conflit militaire direct. La Chine utilise l’ambiguïté stratégique pour étendre sa puissance et son influence maritimes en utilisant l’autorité juridique et le prétexte de protéger les droits maritimes.
L’évolution de la marine de l’Armée populaire de libération (APL) en une force de haute mer capable de projeter sa puissance sur les mers du monde entier est un aspect important de la politique maritime de la Chine. Le déploiement de navires de guerre sophistiqués, tels que des porte-avions et des destroyers, associé à une augmentation substantielle des capacités navales, démontre une détermination claire à protéger ses intérêts maritimes et à établir sa présence et son influence sur les voies maritimes cruciales. La croissance navale de la Chine est conforme à son objectif global de s’établir comme une force dominante en mer, perturbant ainsi la répartition actuelle du pouvoir dans les zones maritimes importantes.
L’implication de la Chine dans la gouvernance maritime et sa promotion d’une « communauté maritime de destin commun » démontrent sa volonté de restructurer le système maritime mondial en fonction de ses propres intérêts. La Chine souhaite s’établir comme une figure de proue de la gouvernance des océans en s’engageant dans des efforts diplomatiques et en participant activement aux forums internationaux. Son objectif est de défendre des réglementations et des principes qui soutiendraient ses aspirations maritimes. L’orientation stratégique de la Chine dans le domaine de la politique maritime internationale démontre son intention non seulement de s’engager dans la gouvernance maritime mondiale, mais aussi d’exercer une influence sur celle-ci. Cela reflète une quête plus large de domination des océans du monde.
Les tactiques maritimes de la Chine, qui incluent l’affirmation stratégique, la guerre juridique, le développement de la marine et l’engagement diplomatique, témoignent de son ambition de dominer les océans. Les actions de la Chine dans le domaine maritime, notamment la construction d’îles artificielles en mer de Chine méridionale et le déploiement de moyens navals avancés dans l’océan Indien, témoignent d’une stratégie qui va au-delà de son discours public de développement pacifique et de coopération. Ces actions suggèrent que la Chine poursuit un plan plus complexe et plus ambitieux pour accroître son influence et potentiellement remettre en cause l’ordre international actuel. La politique maritime de la Chine a un caractère dualiste, alternant entre un langage bienveillant et des actes énergiques. Cela met en évidence les subtilités des manœuvres géopolitiques modernes, où l’ambition, la realpolitik et la recherche de la domination traversent le domaine complexe des relations internationales.
Ce commentaire, qui se concentre sur l’étude des politiques et des activités maritimes de la Chine, souligne la nécessité d’une compréhension détaillée de ses aspirations et de ses tactiques. Alors que la Chine affirme sa présence et poursuit ses intérêts dans le domaine maritime, il est crucial que la communauté internationale soit vigilante. Cela implique d’engager un dialogue diplomatique et de se préparer aux défis qui accompagnent la préservation de la paix et de l’équilibre dans les eaux du monde.
2024-08-17 05:00:30
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