Du neutre indépendant au perroquet dénué de sens

2024-08-16 15:03:36

En tant que petit État doté d’un concept politique unique au monde qui garantit à sa population la paix et la prospérité depuis des décennies, la Suisse jouissait jusqu’à récemment d’une réputation supérieure à la moyenne mondiale.

Il est vrai que seuls quelques-uns connaissaient les détails de la recette suisse : la neutralité armée perpétuelle. Mais beaucoup savaient que la Suisse était capable d’adopter une position équilibrée sur la scène internationale. Et le fait que la sécurité, la prospérité et la liberté soient garanties aux Suisses depuis près de deux cents ans est tout sauf acquis.

Effets de la neutralité

Même si seuls quelques-uns comprenaient les détails qui sous-tendaient cette réussite politique, beaucoup connaissaient et respectaient l’impact de cette politique. Et ils ont fait admirer la Suisse parce que ce pays a insisté de manière indépendante pour pouvoir suivre et vivre la voie de la neutralité malgré tous les aléas de la politique mondiale.

Vous avez connu un tel respect même en tant que touriste. Elle a été donnée encore plus clairement aux diplomates suisses, à ceux qui représentent notre pays et sa politique à l’égard des autres pays. Les diplomates suisses ont montré à plusieurs reprises leur respect et leur admiration pour le maintien de la politique indépendante de la Suisse. Parce que leurs conseils et évaluations sur les problèmes et différends internationaux étaient très demandés, au-dessus de la moyenne. Et il n’est pas rare que la Suisse puisse proposer des services de médiation dans le cadre de conflits difficiles grâce à une approche prudente et discrète. Et que grâce à des efforts persistants à huis clos, loin des gros titres de la presse mondiale, elle a pu initier et promouvoir des développements qui ont également apporté une plus grande sécurité et des conditions plus pacifiques à d’autres populations de notre planète.

Leur position toujours et partout soulignée selon laquelle, en tant que représentants d’un État neutre, ils ne devraient jamais prendre parti pour les différentes parties au conflit et ne jamais prendre part à une guerre économique au moyen de sanctions au détriment d’autres États, a gagné le respect dans le monde entier. Au moins, les diplomates d’autres Etats, même ceux des grandes puissances, savaient bien que la neutralité – permanente et armée – de la Suisse était devenue un droit international valable. Quiconque la remettait en question, qui l’attaquait, qui voulait contraindre la Suisse à participer à des sanctions devait apprendre – poliment mais fermement – que le non-respect de la neutralité suisse constituait une violation du droit international. Et même les grandes puissances, même les superpuissances, ne voulaient pas s’exposer au risque d’être reléguées au banc de la honte devant un tribunal international en tant qu’accusées d’une violation du droit international.

La Suisse a toujours pu prouver qu’elle ne se laissait jamais abuser dans des transactions frauduleuses lorsque des sanctions étaient imposées. Courir normalement – des relations comme par le passé, mais plus jamais – telle fut la réponse de la Suisse lorsqu’elle fut accusée d’abuser de sa politique de stricte neutralité.

Succomber au maître chanteur

Ainsi, même lorsque des événements critiques ont secoué le monde entier, la Suisse a pu maintenir sa neutralité, respectée par tous les autres Etats.

Mais cela a récemment changé : il y a quelques mois, la Suisse a renoncé à sa neutralité sous la pression américaine massive et s’est soumise aux sanctions contre la Russie imposées par Washington.

L’ambassadeur américain à Berne a clairement démontré qu’il y avait eu chantage : aussitôt que le gouvernement fédéral à Berne avait accepté de soutenir les sanctions contre la Russie, il a été poussé aux micros des médias – annonçant triomphalement que la Suisse avait enregistré jusqu’au dernier moment l’impact qu’aurait eu le non-respect des sanctions par les États-Unis sur la place financière suisse. Personne au sein de la Confédération de Berne n’avait le courage de confronter le triomphant et l’esprit large d’outre-mer en l’avertissant catégoriquement que même la puissance la plus impressionnante du monde doit veiller à ne pas violer le droit international applicable et reconnu.

Nachplapperi

La Suisse est désormais prise dans le sillage d’une politique partisane et unilatérale qui cause de graves dommages économiques à l’Europe, en particulier à l’Allemagne, tandis que le pays visé par les sanctions, la Russie, enregistre une évolution économique positive.

Les diplomates suisses ressentent déjà clairement les effets de cette courbette d’outre-mer devant la puissance mondiale: leurs conseils et leurs avis sur les problèmes du monde ne sont plus demandés. Qui se soucie de l’opinion d’un perroquet hâtif qui liquide à la hâte sa politique exemplaire, indépendante et couronnée de succès depuis des décennies à l’égard du monde lorsqu’une menace émane de Washington ?

Au lieu d’une médiation discrète à l’abri des chasseurs de gros titres avides, la Suisse a récemment dû organiser des spectacles à la manière de la conférence de Bürgenstock, au prix d’énormes dépenses financières. Montrer au photographe combien de pays dans le monde auraient répondu à l’appel de la Suisse. Cela évite, de manière embarrassante, d’admettre que la participation des Fidji, par exemple, visait avant tout à camoufler le fait que des pays bien plus importants, la Chine par exemple, ont fait preuve d’une attitude froide envers la Suisse.

En fait, de nombreux dirigeants de nombreux États – quel que soit leur intérêt ou leur désintérêt pour la guerre en Ukraine – ont saisi l’opportunité de passer un week-end à consommer le luxe du Bürgenstock, dont les coûts considérables pourraient être répercutés sur d’autres : leurs sujets contribuables et les contribuables. de la Suisse.

Pour combien de temps encore

La Suisse « doit » sa dévaluation évidente à deux conseillers fédéraux animés par un désir de reconnaissance. Pour qui la gloire personnelle sur la scène mondiale est évidemment bien plus importante que les intérêts du pays et de son peuple.

Ils n’ont rien obtenu. Mais cela montre que la Suisse, autrefois un conseiller apprécié, a dégénéré en un perroquet bon marché de slogans de la part des soi-disant grands pays. Deux conseillers fédéraux, Ignazio Cassis et Viola Amherd, sont à l’origine de ces dégâts en Suisse. Combien de temps encore, nous, Suisses, voulons-nous assister à leur comportement cupide et sans résultat, qui cause des dommages à la Suisse ?



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