Une étude identifie l’apolipoprotéine E comme biomarqueur clé de l’atteinte cornéenne dans la conjonctivite infectieuse

(Crédit image : AdobeStock/ink drop)

Une équipe de chercheurs internationaux a indiqué qu’il était possible d’identifier des biomarqueurs pertinents pour les maladies de la surface oculaire. Dans leur étude qui portait spécifiquement sur la conjonctivite infectieuse, ils ont signalé que, quel que soit le pathogène en cause, l’atteinte cornéenne visible était associée à l’apolipoprotéine E (APOE), et ce biomarqueur semble avoir une spécificité élevée chez les patients en Inde et en Thaïlande,1 selon le premier auteur Gerami D. Seitzman, MD, de la Francis I. Proctor Foundation et du Département d’ophtalmologie de l’Université de Californie à San Francisco.

L’importance de ces informations réside dans le fait que la conjonctivite infectieuse peut entraîner une atteinte de la cornée et une morbidité oculaire ultérieure. L’identification de biomarqueurs, qu’ils ont définis comme une mesure objective pouvant être utilisée pour prédire une affection ou une maladie, qui sont spécifiques à l’atteinte cornéenne pourrait améliorer les soins aux patients, ont expliqué les auteurs.

« Un biomarqueur efficace permet de prédire à la fois l’apparition et la gravité d’une maladie et, idéalement, d’identifier une population où un traitement peut être initié pour minimiser l’impact négatif d’une maladie »,2 ont-ils commenté.

L’équipe a mené une étude transversale de décembre 2016 à mars 2024 auprès de patients atteints de conjonctivite infectieuse aiguë. Les patients inclus présentaient des signes et symptômes de conjonctivite infectieuse et apparaissaient dans un délai de moins de 14 jours ; ceux qui n’étaient pas en mesure de donner leur consentement ou qui présentaient une toxicité présumée ou une conjonctivite allergique ont été exclus.

Les analyses comprenaient 3 phases dans lesquelles la régression logistique et les algorithmes d’apprentissage automatique ont prédit la probabilité de démontrer une atteinte cornéenne chez les patients atteints de conjonctivite infectieuse présumée ; la réaction en chaîne par polymérase à transcription inverse quantitative (RT-qPCR) a confirmé le gène biomarqueur le plus important identifié par l’algorithme ; et le gène biomarqueur a été validé dans des échantillons conjonctivaux collectés prospectivement de patients adultes provenant de 3 centres ambulatoires en Thaïlande et d’un en Inde, ont décrit les chercheurs.

Les principaux résultats ont été l’identification et la validation de l’expression des gènes de la surface oculaire associée aux résultats cornéens lors de l’examen à la lampe à fente.

Résultats d’analyse

Les analyses ont identifié APOE comme biomarqueur associé à l’atteinte cornéenne. APOE était hautement discriminant entre les états pathologiques chez les patients testés en Inde et en Thaïlande, ont rapporté le Dr Seitzman et ses collègues.

Treize gènes ont présenté une variation d’expression de 1,5 à 2 fois chez les patients atteints d’une atteinte cornéenne par rapport aux patients sans atteinte cornéenne. En utilisant ces gènes pour l’entraînement et la validation croisée, la régression logistique a produit la surface moyenne la plus élevée sous la courbe caractéristique d’exploitation du récepteur (AUROC) (0,85 ; intervalle de confiance à 95 % [CI]0,84-0,86) pour l’atteinte cornéenne.

La RT-qPCR a montré que le APOE l’expression était plus élevée chez les patients présentant une atteinte cornéenne par rapport aux patients sans, c’est-à-dire, une médiane de l’intervalle interquartile de 0,23 (0,04-0,47) par rapport à 0,04 (0,02-0,06) (p= 0,004, Mann-Whitney Tu -test), respectivement.

Dans un centre médical à Aravind, en Inde, APOEavait une sensibilité de 56 % (IC à 95 %, 33-77) et une spécificité de 88 % (IC à 95 %, 79-93) dans 106 échantillons présentant une conjonctivite (p p = 0,001, test exact de Fisher).

Les chercheurs ont conclu : « Cette étude de preuve de concept suggère la faisabilité de l’identification de biomarqueurs pertinents pour les maladies de la surface oculaire. Pour la conjonctivite infectieuse présumée, quels que soient les types d’agents pathogènes, une atteinte cornéenne visible était associée à APOE« Ce biomarqueur semble avoir une spécificité élevée chez les patients en Inde et en Thaïlande. Des approches similaires pourraient être pertinentes pour l’identification d’autres biomarqueurs en ophtalmologie. »

Références:

  1. Seitzman GD, Prajna L, Prajna NV, et al. Détection et validation de biomarqueurs pour l’atteinte cornéenne chez les patients atteints de conjonctivite infectieuse aiguë. JAMA Ophtalmol.Publié en ligne le 15 août 2024. doi:10.1001/jamaophthalmol.2024.2891
  2. Byrnes SA, Weigl BH. Sélection de biomarqueurs analytiques pour des applications diagnostiques : une approche basée sur les premiers principes. Expert Rev Mol Diagn. 2018;18:19-26. doi: 10.1080/14737159.2018.1412258

2024-08-19 19:08:54
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